C’est quoi le rapport avec les fleurs ?

Réponse à un article paru chez Reporterre le 20 mai 2015 sous le titre, « Lignes très haute tension : de plus en plus de projets, de plus en plus de contestation »

Contactée en mars 2015, par les deux journalistes rédactrices de l’article, l’assemblée antinucléaire et antiTHT avait pris le temps de répondre longuement et précisément aux questions posées.

Un article décevant n’est pas un problème en soi, ni qu’une mauvaise rédaction lycéenne soit présentée comme une enquête…En revanche, les déformations, manquements et l’absence de prise en compte du travail spécifique autour des questions posées par les deux journalistes nous a donc porté à écrire à Reporterre pour que soient publiées les réponses que nous avons pris le temps d’écrire, et de valider collectivement.

En absence de suite données par Reporterre à notre mail, nous publions ici notre missive et le travail collectif tel qu’il fut envoyé en avril aux deux journalistes. En pièce jointe, la version collective finalisée (après la deadline de l’article).

…de plus en plus de lignes à haute et très haute tension fleurissent” ?
– C’est quoi le rapport avec les fleurs ?

 

De quel côté êtes-vous ? Est-ce que vous vous rendez compte de ce que vous écrivez ?

Vous reproduisez le schéma aménageurs pragmatiques et opposants capricieux. Quand on se soulève contre un projet, ce n’est pas uniquement par peur, ou parce qu’on est des pauvres réac, c’est parce qu’on mesure les conséquences que tout ça a sur nos vies et surtout la monstruosité du système énergétique qui nous emprisonne dans ce schéma sans autre solution apparente qu’une pseudo transition énergétique qui lui est intégrée. Il apparaît que pour vous, la seule contestation qui existe soit celle des associations, coordinations, et conseils municipaux. Si vous ouvrez un peu les yeux, vous verrez que la contestation qui grandit aujourd’hui est celle qui ne croit plus dans les chemins tracés, celle qui ne se soumet plus aux règles du jeu des démocrates républicains.
Vous faites exprès d’ignorer toutes les actions directes de sabotage, comme si elles ne constituaient pas pour vous une manière de lutter valable, laquelle serait uniquement celle des élus et des recours juridiques ? Ce n’est pas de l’exaspération, c’est une conscience, la conscience qu’il suffit à un ministre de signer un arrêté (la Déclaration d’utilité publique ou DUP) pour que la loi s’efface devant la raison d’État, pour que la justice s’incline quand elle n’est pas complice. C’est par conséquent la conscience que de simples manifestations (rappelons nous le mouvement énorme mais sans effet, contre la réforme des retraites) sont sans impact, que les recours juridiques sont voués ou presque à l’échec de par cette DUP, que la concertation ne consiste qu’en un aménagement du projet refusé et jamais en sa possible remise en cause.

« Les 100.000 kilomètres de lignes à haute et très haute tension qui permettent de transporter l’énergie avec moins de pertes sur de très grandes distances, font grincer des dents. »
Les pertes au cours du transport sont estimées à 30 % de l’énergie produite. Effectivement, si la même électricité était transportée sur de telles distance en moindre tension, les pertes seraient encore plus grandes. Mais le b.a.-ba n’est-il pas de se poser des questions, telle que : Mais pourquoi donc doit-on transporter de l’électricité sur tant de kilomètres ? À qui cela profite ? La réduction des distances de transport est le meilleur voire le seul moyen de vraiment réduire les pertes.

“L’objectif de RTE est simple : augmenter la capacité d’échanges entre les deux pays d’ici 2022.”
Autrement dit de faire encore plus de business, la priorité étant de commercialiser de l’électricité plutôt que d’approvisonner des populations.

“…l’argumentaire bien rôdé de l’entreprise ne calme pas la grogne.”
On n’est pas seulement en grogne, on est surtout pas dupes. D’ailleurs, les argumentaires ne dupent en général personne. Ce sont les moyens financiers de RTE qui finissent, parfois, par convaincre.

“Lorsque RTE développe des projets de lignes à haute ou très haute tension, il le fait en recherchant un équilibre entre les attentes des populations en matière de développement économique et de préservation de leur cadre de vie”, précise-t-on encore du côté de RTE qui vante les commissions thématiques, réunions publiques et autres ateliers mis en place à chaque concertation. « 
Demandez aux gens qui ont eu affaire à RTE ce qu’ils en pensent.

« Dans la Manche, les opposants de Montabot, continuent quant à eux de revendiquer l’éradication des lignes THT et dénoncent le “passage en force de RTE et de l’État” et le “business de l’électricité”. “Elle est fabriquée ici, mais nous n’en profitons pas. Pourtant, c’est nous qui devons faire avec les lignes et les transformateurs”, explique l’un d’eux. »
Déformation ici aussi qui saute aux yeux y compris de qui nous connaitrait pas. Que l’électricité produite dans la Manche ne desservent que très peu le département sinon l’industrie nucléaire (Aréva-La Hague, DCNS-Cherbourg) est un fait. Que toutes les lignes THT qui parcours le département pour en sortir (une vers Rennes, une vers Laval, une vers Caen et bientôt une vers l’Angleterre, en est une conséquence. Il ne s’agit pas de profiter ou pas de l’électricité car en tout état de cause, seule EDF, ses filiales et ses concurrents directs font du profit avec l’électricité.
D’autre part, telle qu’elle est extraite d’une démonstration de l’aberration du transport de l’électricité sur de longues distances, cette pseudo-citation laisse entendre que la lutte est motivée par le fait de devoir faire avec les lignes et les transformateurs chez nous. Mais cette même démonstration aurait pu être faite avec Dieppe, Gravelines où la région des nouveaux Châteaux de la Loire.

Jusqu’à présent, si les contestataires des différents projets sont en contact, il n’existe aucune coordination nationale. “Aujourd’hui, les lignes sont construites. Et les revendications, quand il y en a encore, diffèrent souvent d’un collectif à l’autre”, explique Ben*, militant dans la Manche. Et comme le souligne Catherine Gouhier, membre du Criirem, et ex-membre du Parti Vert, “sur ces questions, les écologistes ne sont pas les premiers à aller au combat”.
Là encore, quel rapport entre une coordination nationale et LA ligne qui est construite ici ? La ligne et non les lignes Que ce soit en Aveyron, dans les Hautes Alpes, dans le Nord-Cotentin, dans le Calvados, pour l’approvionnement de CIGÉO à Bure, ce sont des projets qui font l’objet de grains de sable…

“Dans la Manche, le mouvement de contestation contre les lignes THT s’est essoufflé. De la coordination interrégionale Stop-THT, très active en 2012, ne restent que quelques associations éparses et un nouveau lieu de réunion : la grange de Montabot, installée comme l’Amassada sur un terrain prêté. Lors des Assemblées générales, auxquelles participent de temps en temps les zadistes de Notre-dame-des-Landes, les revendications dépassent largement la lutte anti-THT.”

Mais que viennent donc faire les zadistes de Notre-dame-des-Landes dans cette phrase ? C’est un nouveau point Godwin ?
Et de fait, les associations éparses qui restaient il y a deux ans ne le sont plus puisqu’elles se sont regroupées au sein de Population sous Tension.

“Le problème est peut-être là, reconnaît Ben. A force d’être sur plusieurs fronts en même temps ! Quand on organise des manifestations à Bure, on n’est plus sur la THT”.

Combien semblent déformés ces propos, et directement contredits par les 120 personnes rassemblées à la Grange de Montabot le week-end du 16 mai, ou par les actions qui se poursuivent contre RTE… Participer à la préparation d’un camp du côté de Bure n’empêche pas d’être actif et actives contre les THT mais on l’est, forcément, un peu moins qu’aux moments où se déroulaient plusieurs actions par semaine (liste recensée par RTE qui n’a pas tout suivi : antitht.noblogs.org/266).

Du fait de tout ces manquements à ce qui est intitulé comme une enquête mais qui apparait comme un vague survol par temps de brouillard, nous vous serions gré de publier les réponses à vos questions, que nous avons pris le temps d’écrire, et de valider collectivement.

Vous trouverez ci-dessous les réponses telles qu’elles furent envoyées aux rédactrices, et ci-joint la version définitive après les dernières corrections validées collectivement (validée hors délai) que nous vous demandons donc de publier.

=> Quelle est l’histoire de votre association (comment est-elle apparue, à l’initiative de qui, pourquoi, quand, qui la compose ?)
L’assemblée antinucléaire et antiTHT n’est pas une association mais une assemblée. Elle est apparue suite au Camp de Valognes (https://valognesstopcastor.noblogs.org/11 et valognesstopcastor.noblogs.org/806) qui visait à perturber un convoi de déchets nucléaires en novembre 2011. Pour que ce camp ne soit pas qu’une action d’éclat il a semblé pour beaucoup d’entre nous nécessaire de nous réunir pour discuter des suites à donner à la lutte (valognesstopcastor.noblogs.org/781).
Déjà, vu :
– l’implication de certain.e.s d’entre nous dans la lutte contre la construction de la ligne THT Cotentin Maine ;
– le soutien d’associations en lutte contre cette ligne au Camp de Valognes ;
– la publication du permis de construire pour la partie de la ligne se situant dans la Manche le lendemain du camp ;
il nous semblait assez naturel que le chantier de cette ligne THT allait être un terrain de lutte à ne pas négliger.
Ceci s’est confirmé à l’occasion de la première assemblée qui s’est déroulée à Coutances le 14 janvier 2012 (http://valognesstopcastor.noblogs.org/874) puis au Chefresne avec l’Appel du 4 mars 2012 quelques assemblées plus tard (antitht.noblogs.org/20)

=> Est-il facile de mobiliser les riverains à Montabot / dans la région ?
Concernant la lutte spécifique à la ligne THT Cotentin-Maine et l’EPR de Flamanville qu’elle dessert, la population de manière très large et les riverains en particulier ont été très mobilisés, de 2004 à 2009, avec en point d’orgue la manifestation de Mortain le 31 janvier 2009 (www.resistances-caen.org/photos213-mani…. Par la suite, 3 données plus ou moins concomitantes ont fortement contribué à une démobilisation :
– La réduction des personnes possiblement impactées suite à la décision finale du tracé qui a vu partir celles et ceux uniquement mobilisé.e.s par la crainte de l’arrivée de la ligne à proximité de leur habitation, mais aussi d’autres démobilisé.e.s à la vue du départ des premiers avec un début de résignation.
– Une trop grande délégation de la lutte aux élu.e.s locaux qui ont déserté pour les un.e.s parce que non concerné.e.s par le tracé final, pour les autres suite à la manne financière du plan d’accompagnement de projet (PAP), manne proche du budget annuel pour certaines communes, alors même que certaines subventions publiques (État, Région) furent conditionnées à l’acceptation du PAP et donc de la ligne.
– La déclaration d’utilité publique (DUP) dont il est apparu très rapidement qu’aucun recours ne remettrait en cause malgré des illégalités voire des anticonstitutionnalités flagrantes. Cela aurait pu mettre la population en colère… Pour une grande majorité, ce fut la résignation et l’impression que rien ne pouvait être fait contre le rouleau compresseur, d’autant que d’aucun.e avait mis beaucoup/trop d’espoir dans la justice de l’État pour nuire à ce projet étatique.
Concernant la mobilisation au Chefresne et à Montabot (et plus largement sur le canton de Percy), elle s’est fortement maintenue, y compris au conseil municipal du Chefresne, d’où l’implantation de la lutte sur ce territoire.

=> Avez-vous l’appui de vos élus ?
Nous n’avons pas d’élu.e.s.

=> Les agriculteurs sont-ils mobilisés ici ? Quel rôle joue les syndicats agricoles aujourd’hui ? Ont-ils autant d’influence sur la question qu’en 2012 ?
Le 28 décembre 2010, était signée une convention entre les chambres d’agriculture des 4 départements concernés, les syndicats agricoles dominants et RTE (www.manche.chambagri.fr/doc/Tht_Cotenti…. Cadeau de noël empoisonné aux agriculteurs et agricultrices, lâchées par leurs instances représentatives au même titre que celles et ceux, élevages laitiers notamment, qui se voyaient proposer des travaux d’équipotentialité des installations sous couvert de confidentialité.
De son côté la Confédération paysanne, a tenté quelques coups d’éclat en réclamant, entre autres, la publication des études « confidentielles » et en occupant la Chambre d’agriculture pour se faire. Mais là aussi, un de leur porte-parole qui a tenté une mobilisation type faucheurs volontaires, s’est retrouvé bien seul.
De la même manière, à part des solidarités locales, celles et ceux ayant résisté ou agi à titre individuel n’ont guère eu à attendre quoi que ce soit du « monde agricole ». Ils et elles ont souvent eu l’impression de se sentir bien esseulé-e-s de de leurs collègues.
Sinon, la préfecture de Saint Lô est souvent témoin de la mobilisation des agriculteurs de la Manche, mais ce n’est pas dans une optique révolutionnaire, ni dans le cadre de la lutte antiTHT ou antinucléaire.

=> Y a-t’il une convergence des luttes ? Comment vous organisez-vous avec les autres bastions de résistance en France et à l’étranger (Espagne..) ? Partagez-vous les mêmes objectifs ? Quels sont-ils ?
Nous n’avons rien à déclarer.

=> Peut-on parler de nouvelles Zad à propos de vos ancrages anti-THT ? Quels sont vos liens avec les zadistes ? Participent-ils à vos manifestations anti-THT ?
Peut-on parler de nouvelles Zad à propos de vos ancrages anti-THT ?
– Nouvelles ZAD : À double titre, la lutte contre la THT Cotentin-Maine ne peut se comparer à la ZAD. Premièrement, il n’y a pas de Zone d’Aménagement Différé, soit un espace libre à occuper et défendre. Deuxièmement, une THT se construit sans expulsion, au contraire, puisque c’est dans la lutte qu’a été réclamé le droit de ne pas vivre sous la ligne et donc de pouvoir vivre ailleurs dès lors que la construction de celle-ci n’a pas pu être empêchée (obligation extorquée à RTE de racheter les habitations situées à moins de 100m de la ligne).
D’autre part, la lutte contre cette ligne THT et l’EPR, via l’occupation de pylones par exemple, est antérieure à l’appel à occupation de la ZAD et plus encore celui de “ZAD PARTOUT !”.
Pour autant, nous partageons avec de nombreux et nombreuses camarades de luttes à NDDL une détermination, une recherche de solidarité et une organisation collective horizontale avec la volonté et le sentiment profond de reprendre nos affaires en main.

Quels sont vos liens avec les zadistes ?
Nous avons du mal à comprendre au regard de ce que nous lisons dans la presse ce qu’est un ZADiste. Du coup : avons-nous des liens avec des ZADistes ? Sommes-nous des ZADistes ? Toutes ces questions nous semblent totalement surréalistes voire apparaissent comme une volonté d’amalgamer une diversité impalpable.

Participent-ils à vos manifestations anti-THT ?
– Nous manifestations sont ouvertes à tou-te-s et nous ne cherchons pas à savoir dans quelles cases entrent les participant-e-s, il s’agit du travail de la DCRI/DCSI, nous n’allons pas le leur macher.

=> Quel est l’aspect qui vous dérange le plus concernant les lignes THT : la santé, l’environnement (dénature le paysage), la perte de gain pour les éleveurs, autres…?
– Peut-on, doit-on classer et hiérarchiser ce que représente une ligne THT en terme de destruction de la vie des un-e-s ou des autres ? En ce qui nous concerne, nous n’avons jamais cessé de dénoncer l’achat des consciences et des problèmes inhérents aux lignes T.H.T. (sans les hiérarchiser), le passage en force de RTE et de l’État, le modèle de société sécuritaire et liberticide que l’on subit chaque jour.
Bref, “nous voulons d’abord lutter pour la maitrise de nos lieux de vie. Pas par fierté nationale ou régionale mais tout simplement car il nous paraît que c’est à ceux qui vivent quelque part de s’organiser ensemble. Peu importe qu’ils y vivent depuis 2 jours ou depuis 2 générations tant qu’il y a une attention à chacun, aux vies avec lesquels on se lie.

=> Comment communiquez-vous autour de ce problème, et auprès de qui, à quelle échelle ?
Nous ne communiquons pas vraiment avec les échelles. Nous tentons de privilégier les rencontres avec les personnes en provoquant des discussions autour de textes tels Antinucléaire, pas que ! ainsi que les productions automédias telle THT : Remballe Ton Elec! mais aussi sur des sujets qui souvent suscitent déjà de la discussion entre nous, par le biais d’infotour, ou de soirées à la Grange de Montabot. Nous organisons des rencontres telles le Banquet de la Grange de Montabot qui sont l’occasion de retrouvailles ou de rencontres plus larges.
Pour ces évènements, tout comme pour les différentes mobilisations, nous utilisons les outils très classiques de diffusion (affiches, tracts, envois mails, etc).

=> avez-vous participé au débat public de 2005 -2006 ? Comment cela s’est-il passé ?
L’Assemblée n’existait pas à cette époque. Certaines personnes encore impliquées dans l’Assemblée ont tenté de s’opposer à cette mascarade. Cette lutte contre la désinformation de RTE et le vernissage démocratique du passage en force de la ligne a principalement eut lieu au sein ou aux côtés des associations antiTHT regroupés dans la Manche au sein de Manche sous Tension.

=> Quel est votre répertoire d’actions (juridique, guerilla non-violente… ) et pourquoi ce choix ?
Nous n’avons rien à déclarer.

=> les mobilisations anti-THT en cours ou à venir. Par qui sont-elles organisées et avec qui (autres collectifs) ?
Des mobilisations contre les THT peuvent avoir lieu partout où se trouvent des pylônes. Se pose souvent aux un.e.s ou aux autres la pertinence de démonter des pylônes ici ou ailleurs. À l’instar de ce qui se disait et/ou se lisait en 2010/2011 quand est devenue inexorable la construction de la ligne THT Cotentin Maine : est déclarée ouverte la chasse aux boulons sur tous les pylônes existants et surtout ceux en constructions afin de montrer à RTE et aux nucléocrates d’EDF la fragilité et la vulnérabilité de leurs usines à cancers et de son réseau qui balafre le territoire.
Ainsi, on peut légitimement penser que le projet décennal de RTE préfigure le terrain des luttes à venir contre les THT.

Pour ce qui est de l’actualité, trois points d’orgue avec des pôles de résistance importants sont toutefais à noter :
– Dans le nord de la France, la lutte contre le doublement de la ligne THT Lille Arras (entre les postes d’Avellin et Gravelle) dont les travaux sont prévus pour débuter en 2017. Le doublement de cette ligne est prévu dans le cadre du renforcement des interconnections avec la Belgique (sans bénéficier des subventions européennes car le tronçon ne passe pas la frontière).
– La lutte contre la THT en projet dans la vallée de la Haute Durance dans les Alpes (notht05.noblogs.org/), qui sous couvert d’alimenter les Hautes Vallées est aussi une base d’interconnection avec l’Italie et de relai d’alimentation pour le TGV Lyon-Turin d’autre part.
– Et, dans l’Aveyron la lutte contre le poste de transformation qui servira à la fois de carrefour central des autoroutes de l’électricité (Sud-est, Sud Ouest et centre de la France, et la Catalogne) et de point de connections avec les forêts d’éoliennes du plateau. Une lutte qui se rassemble aujourd’hui autour de l’Amassada (douze.noblogs.org/)
Il est probable que dans les années à venir se profilera aussi une lutte contre l’approvisionnement en électricité du CIGÉO de Bure, le nucléaire étant très consommateur d’électricité, y compris des milliers d’années après en avoir produit.

=> Quelles sont les avancées obtenues ?
Au niveau de la lutte contre la THT Cotentin-Maine, nous ne parlons pas en terme d’avancées. En effet, c’est RTE/EDF qui avance à marche forcée. Nous posons des actes de résistance, des grains de sable afin de perturber autant que nous pouvons cette machinerie infernale qui nous gouverne.

=> Demandez-vous des études épidémiologiques ? Si non, pourquoi ?
Concernant les études épidémiologiques, demander à être les cobayes de l’étude des risques mortifères a une double problématique. C’est qu’il faut accepter le risque mortifère pour pouvoir être l’objet d’étude et qu’il faut se soumettre à un contrôle de sa personne par une autorité dite compétente. Deux postures problématiques au regard de ce qui nous rassemble.

Pour autant, dès lors que RTE et EDF refusent de telles études s’ils n’en sont pas les partenaires, cela aurait tendance à nous faire réclamer ces études…
De par l’exposition continuelle des troupeaux, nous sommes certain.e.s à penser que l’étude des problèmes sanitaires relatifs à ces troupeaux est une évidence. Et que, dès lors, ce sont les précautions vis à vis des populations qui priment, plus que l’étude du risque de maladies induites au même titre que pour la contamination radioactive.

En tout état de cause, notre opposition aux lignes serait la même sans ces risques. À noter d’ailleurs que les risques électromagnétiques sont nuls dans le cadre des lignes à haute tension en continu (système généralement utilisé pour les THT enfouies) et que cela nous empêche pas de refuser une telle option.

L’assemblée antinucléaire et antiTHT de l’ouest, avril 2015