Tentative de passage en force à Saint-Pierre-des-Landes (53)

1ère journée : Vendredi 1er juin

Tentative de passage en force en Mayenne le 1er juin à Saint-Pierre-des-Landes

Suite à une erreur de communication, la préfète de la Mayenne a cru bon d’intimider les personnes concernées par la conférence de presse prévue le samedi 2 juin, à 10 h à Ernée.
D’abord jeudi soir, vers 19 h, surprise : les propriétaires du lieu où doit se poursuivre la conférence de presse se sont vu menacer des fameux 2 000 € de contrainte par pas moins que la préfète de la Mayenne, d’un sous-préfet et d’une armada de « bleus ». (Combien coûte le déplacement d’un préfet, d’un sous-préfet et son accompagnement de poulets ?).
Intimidation pure et simple pour éviter la conférence de presse du 2 juin prévue à Ernée.

Vendredi matin à Saint-Pierre-des-Landes : débarquement des engins de chantier.

La préfète a donc activé les travaux qui, contrairement à ce qu’elle prétend, n’étaient pas prévus. En effet, le responsable de l’entreprise a été appelé après 21 h pour modifier son planning (c’est lui-même qui nous l’a signifié).
Mais, le réseau, malgré l’heure tardive, a fonctionné et nous avons réussi, malgré les menaces de l’huissier d’amendes de 2 000 €, à s’opposer au déchargement de l’engin (menaces qui n’étaient pas fondées puisque rien sur le terrain ne précisait la nature des travaux).
Il est bon de signaler que RTE clamait qu’ils voulaient uniquement baliser le terrain, ce qui prouve leur mauvaise foi, puisque, pour enfoncer quelques pieux, un camion de 40 tonnes avec sa pelle hydraulique, un véhicule de ravitaillement en gasoil et un poids lourd de 26 tonnes étaient sur les lieux ; ça ne fait pas beaucoup pour un balisage ? Combien coûtent ces aberrations ? Si on compte en plus sur le site, les forces policières (5 à 6 véhicules), la voiture du commandant de gendarmerie et les « DCRI » (Direction Centrale du Renseignement Intérieur) à qui on a fait dégager le véhicule, stationnant sur un terrain privé.
Bref, voilà pour l’ambiance un peu chaude, d’autant qu’un gendarme se permit de préciser qu’il n’était pas patient. Nous avons interpellé son commandant pour lui préciser que certains de ses hommes devraient avoir les qualités adaptées à leurs fonctions.

Conclusion : rendez-vous du samedi maintenu. Il est intéressant pour le commun des mortels de voir que sur le terrain ça ne se passe pas aussi bien que RTE voudrait nous le faire croire, que les personnes concernées en ont ras le bol des mensonges et des promesses de ces messieurs et qu’ils ont le droit de s’exprimer même si tout est fait pour les faire taire. Tous les riverains souhaitant s’exprimer sur le sujet pourront le faire à cette occasion.

Résultat final : au lieu d’une conférence de presse ce sera deux pour le prix d’une (voir France 3 régional du 1er juin).

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2nde journée : Samedi 2 juin, à Saint-Pierre-des-Landes

Nous croyions avoir tout vu : HÉ NON !

Après l’intervention, la veille, des forces de l’ordre, puis la promesse du commandant de gendarmerie qu’il n’y aurait pas de travaux avant la réunion prévue avec les propriétaires concernés le jeudi 7 juin, réunion ayant pour but de discuter et de trouver la solution exceptionnelle*, promesse permettant de faire baisser la pression, la conférence de presse s’oriente avant tout vers une réunion de soutien.
Pour calmer les esprits, la cabane en cours de construction à l’endroit prévu pour un pylône, est déplacée.

Mais la réunion de soutien et d’information prévue commence très mal.
La route accédant au lieu d’information se trouve interdite à la circulation ! De quel droit ? Mais voilà notre commandant de gendarmerie « sauveur » de la veille, plein de promesses, qui débloque la situation (excès de zèle, ordre, contre-ordre) ?
300 m plus loin, parking prévu par les propriétaires sur leur terrain afin de ne pas déranger la circulation.
Ensuite, la quarantaine de personnes venues soutenir la famille se dirige vers la mare que les propriétaires désirent sauvegarder.
Ils y amènent la structure de bois et sont interpellés par un huissier fort souriant qui rappelle on ne sait pourquoi quelques consignes.
…et il apparaîtrait que ce droit de servitude interdirait tout accès à leur parcelle aux propriétaires même en l’absence de travaux !
Mais le terrain devant la marre est tellement plus accueillant que tout le monde s’installe pour la conférence de presse.
Mais attention, notre rassemblement commence à intéresser pas mal de monde. La vingtaine de gardes-mobiles déjà présents ne semble pas suffire.

Et on s’aperçoit rapidement que ceux-là ne sont pas des nôtres. Car non satisfaits de nous empêcher d’utiliser le chemin frappé du droit de servitude acquis sans l’accord des propriétaires en l’occupant, ils s’invitent aussi autour de la marre sans y avoir été invités contrairement à nous : drôle de façon de faire respecter le droit à la propriété.
Mais peut-être s’intéressent-ils à nos problèmes puisqu’ils se rapprochent de nos interlocuteurs ? Et que s’ils se permettent de rentrer sur ce terrain privé non concerné par le droit de servitude, c’est qu’ils doivent être de notre côté ?
Ils nous paraissent étranges malgré tout : certains semblent habités par des petites voix, peut-être l’appareil qu’ils tiennent collé à leurs oreilles et qui semblerait leur donner des consignes ; la petite voix leur dit « allez à droite, allez à gauche, serrez les rangs ». C’est peut-être des nouveaux robots radio-commandés pour les enfants ?
Non c’est pas possible, ils n’ont pas inventé des jouets pareils, et bien si, les cons ! Ces petits robots commencent à nous pousser dans le fossé et finissent par nous expulser de ce lieu si sympathique pour nous envoyer sur la route (domaine public) au risque de se faire écraser car aujourd’hui, cette petite route est particulièrement fréquentée.
Un invité semble avoir été blessé dans la bousculade, du sang coule sur son visage, on finit même par le menotter pour lui attribuer les premiers soins.
La patronne de la maison semble être interrogée, peut-être sur les causes de l’accident ; son terrain est tellement glissant, elle a l’air d’être sérieusement en cause car elle est bien gardée.
Il paraît que c’est un accident bête non dû à la bousculade créée par les petits hommes en noir.
Nous voulons prendre en charge notre ami blessé mais les petits hommes en noir préfèrent le transférer de toute urgence dans une maison de réconfort, une gendarmerie où il subit par l’intermédiaire de l’hôpital du coin, quelques points de suture.
Le diagnostic paraît sérieux, il serait atteint de rébellion. Donc, rendez-vous le 23 août pour contribuer à sa guérison, pas dans un hôpital mais dans un tribunal.

Résumons :
Est-ce dans le rôle d’un préfet, d’un sous-préfet accompagné des forces de l’ordre de visiter un particulier pour l’influencer et prendre parti ?
Peut-on attribuer un droit de servitude dans de telles conditions ?
-> On vient la veille en force
-> On s’impose le lendemain dans les conditions précitées, on pose à mains levées quelques jalons, une chaîne, on décrète ce passage et ses alentours uniquement réservés à RTE et ses subalternes en interdisant l’accès à ses propriétaires et leurs invités sans aucun délai d’affichage.
La force publique a-t-elle le droit d’intervenir manu militari sur un lieu privé où il n’y a aucun trouble de l’ordre ?
Le même problème se répète pour le captage d’eau de la communauté de communes de Vitré où l’on prend le risque d’intoxiquer toute une population.
Combien d’autres doléances encore ont été ignorées par les savants commissaires de l’enquête publique ?

Pour nous, l’intérêt public ne doit pas être :
Enrichir une nucléocratie et ses quelques dirigeants pour déposséder les gens de leurs biens, de leur patrimoine, de leur faire passer 2 fois 400 000 volts sur la tête lorsque l’on connaît les risques encourus, de leur imposer le nucléaire. Fukushima ne devrait-t-elle pas nous servir d’exemple d’autant que le nucléaire est dangereux, non maîtrisable et très coûteux.

L’intérêt public, c’est servir une majorité et non le contraire.

 

CONTINUONS À RÉSISTER

 

*La solution exceptionnelle de RTE (comprendre : s’asseoir sur l’ordonnance préfectorale qui stipule que les ceintures végétales autour des mares doivent être protégées).