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L’ETAT FAIT JOUER SA JUSTICE FACE À L’OPPOSITION AU NUCLÉAIRE ET À LA THT

lundi, juillet 8th, 2013

Du nouveau, notre report du procès du 21 mars se déroulera le jeudi 11 juillet à 14h au tribunal de grande instance de Laval, 13 place saint Tugal.

Appel à don et actualité procès (version .pdf)

Nous vous invitons dès 12h devant le tribunal pour un repas à prix libre

Le 26 août 2013, le tribunal a rendu son jugement : LA RELAXE pour les 5 prévenu-e-s quant à l’ensemble des chef de prévention, à savoir la dégradation et celui de préparation en réunion en vue de commettre des dégradations. Le 25 juillet 2013, un des cinq poursuivi à Rennes pour avoir refusé le prélèvement ADN au cours de son audition a aussi été relaxé. Une autre de cinq est convoquée pour la 14 avril 2014 au Mans pour ce même refus.

N’oublions pas que ce sont désormais au moins 9 procès qui ont eu lieu et auront lieu pendant le premier semestre 2013. Nous en profitons donc pour relancer un appel à don auprès du fond de soutien aux inculpé-es des luttes anti-THT et anti-nucléaire (voir en bas de page). On peut déjà estimer à quelques dizaines de milliers d’euros les frais à venir… !!!

Presque vingt-six ans jour pour jour après le désastre de Tchernobyl, une petite centaine de personnes est venue s’attaquer, le 25 avril 2012, à un tentacule du nucléaire dans la région, un pylône de la ligne à très haute tension Cotentin-Maine.

Neuf mois après, cinq personnes sont sommées de se présenter à la gendarmerie de leur domicile (Rennes, Plélan-le-Grand, Coutances, Paris, Le Mans). Mis-es en garde à vue pour vingt-quatre heures renouvelables, mais finalement relâché-es dans la journée, nous sommes poursuivi-es pour dégradations en réunion sur un bien d’utilité publique et refus de donner notre ADN. Pour défendre une industrie qu’il ne voudrait voir souffrir d’aucune critique, l’État fait jouer son arsenal judiciaro-policier. Nous nous retrouvons sur le banc des accusé-e-s ainsi que d’autres, concerné-es tant par l’opposition à la THT que par les blocages de trains de déchets nucléaires (Valognes et Caen). On aurait pourtant tendance à penser, deux ans après la catastrophe en cours de Fukushima, que c’est l’industrie nucléaire dans son ensemble qui est condamnable par son inconséquence – des dégâts incommensurables occasionnés par les mines d’uranium et par son enrichissement à ceux de la ligne THT, en passant par l’exploitation erratique des centrales, les tares du retraitement et la longue aventure du stockage des déchets…

L’action menée ce jour-là paraît bien dérisoire et anodine, mais hautement symbolique, à côté de tous les maux qu’a entraînés, qu’entraîne et qu’entraînera l’industrie nucléaire et ses lignes à très haute tension.

 

Procès passés et à venir :

18 et 19 mars à Caen : deux appels suite à l’action contre le train de déchets nucléaires à Valognes 11/2011

22 mars à Laval : procès d’un anti-THT.

21 mai : rendu du jugement pour un déboulonnage public le 18/03/2012, le militant doit payer 2000 euros de dommages et intérêts à RTE pour quelques boulons dévissés et 400 euros d’amende.

31 mai à Caen : un appel suite à l’action de Valognes et un procès suite au camp de Montabot.

5 juin : rendu du jugement pour les 7 inculpé-es du GANVA qui avaient bloqué un train de déchets radioactifs en novembre 2010, ils-elles doivent payer 29 000 euros de dommages et intérêts à la SNCF, 1750 euros pour payer l’avocat de la SNCF, ils-elles prennent 3 mois de prison avec sursis et 5 des 7 ont une mention sur le casier B2.

Fonds de soutien :

Chèque à l’ordre de l’APSAJ – Association pour la solidarité et l’aide juridique : APSAJ, 6, cours des alliés, 35000 Rennes

RIB : 42559 00055 41020014732 07

IBAN : FR76 4255 9000 5541 02001473 207/BIC : CCOPFRPPXXX

Assemblée antinucléaire et antiTHT

samedi, juin 22nd, 2013

AG juin2à la Grange de Montabot (50)

SAMEDI 22 JUIN – 15 h

Réflexion sur le chantier éolienne et préparation dudit chantier.

SAMEDI 22 JUIN – 17 h

Ce temps en amont de l’Assemblée sera particulièrement dédié aux retours et bilans du WE d’inaugration de la grange à la mi-mai et aussi de l’infotour antiTHT. Un temps sera aussi pris pour la préparation de l’AG du lendemain.

SAMEDI 22 JUIN – 20 h

Apéro pique-nique Buvette et barbecue (prévoir les grillades) chez Géraldine, au Chefresne.

SAMEDI 22 JUIN – 22 h

Soirée contée à la lueur des chandelles (ou des néons)

L’association Percy sous tension invite à une balade contée dans les hauts lieux de résistance de la Comté du Chefresne, des terres des Mares au petit Bois de la Bévinière.

Venez rencontrer la communauté du boulon autour des feux du solstice d’été et bruler l’arbre de Beltane massacré lors de l’invasion des forces obscures.

Rendez-vous à tous les amis lutins, druides, magiciens, nains, fées, elfes, chevaliers,… avec leurs lanternes à la caravane des Mares.

DIMANCHE 23 JUIN – 10 h

Assemblée antinucléaire et antiTHT
Repas du midi : auberge espagnole

* Parce que l’organisation collective horizontale n’est pas une sinécure, nous discuterons notre fonctionnement, les questions de pouvoirs, les processus décisionnels, la transmission de savoir, etc.

* Il sera aussi question des procès en cours et à venir, du lieu pour la lutte qu’est la grange (les chantiers, comment faire vivre le lieu), de la résistance en cours et à venir contre la poubelle nucléaire de Bure, des différentes envies et activités en cours…

Grange de Montabot, la Bossardière à Montabot,
route Percy-Montabot

Infotour anti THT – Carnet de voyage – Semaine 3

vendredi, juin 14th, 2013

Florilège de récits, images, réflexions, reccueillis au fil des rencontres, de Nancy à Lille

 

 

Nancy

 

A Nancy, nous sommes accueilli.e.s au CCAN, Centre culturel autogéré, qui brasse divers individu.e.s et collectifs, du féminisme aux antifas, en passant par la décroissance et la question de la précarité. Un programme chargé de discussions, ateliers, projections, concerts, et un bar bien sympathique où l’on peut déguster des sirops faits maison. Ici les mouvements d’extrême droite occupent les esprits, encore plus fortement depuis le meurtre de Clément Méric à Paris, et une manifestation antifa à Nancy perturbée par les forces de l’ordre il y a deux jours. La volonté de les contrer est plus forte que jamais.

On parle également beaucoup de Bure, de la détermination à suivre de près le pseudo « débat public » de la CNDP, de l’enthousiasme suscité par le premier blocage du 23 mai et l’envie de continuer sur la lancée.

http://ccan.herbesfolles.org/

 

Reims

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le 14 juin 2013, au Squat l’Ecluse.

Enfin reposées.és ! Avec quelques jours de pause à Bure, à la Maison de la Résistance (à la grosse poubelle nucléaire, pour les puristes), ça nous a fait du bien de pouvoir se reposer un peu, de pouvoir dormir dans le même lit plusieurs soirs de suite.

On arrive à Reims avec la patate, d’autant que pour quelqu’un.e.s d’entre nous cette soirée là est attendue depuis longtemps. Nous nous rendons à l’Ecluse, un squat au bord du canal. Une chouette baraque de deux étages avec une bibliothèque, un bar, une salle de réunion, un freeshop, et surtout un grand potager qui est une bonne source d’émerveillement pour certain.e.s d’entre nous.

Après un repas bien sympa, on entame la projection des films puis les discussions. C’est une soirée très intense, de nombreuses questions nous sont posées sur la lutte sur nos postures, sur nos ressentis par rapport à celle-ci. On parle aussi assez longuement de la lutte contre la construction de la centrale de Chooz B dans les Ardennes dans les années 1970-1980. La discussion part sur les rapports entre « locaux », « riverains », et « extérieurs », sur les modes d’organisation, sur la répression qui a frappé nos mouvements antinucléaires et sur l’évolution de celle-ci au fil du temps.

Mais on parle aussi de perspectives, de Bure et de l’importance de résister à ce projet.

lecluse.cleanedLa soirée se finit autour de quelques bières, en informel. Tout le monde paraît très content.e de la discussion qui a eu lieu. Le « à bientôt » qu’on se lance au moment du départ est chargé de sincérité. C’est reparti, direction Lille. La dernière, la plus grosse et peut-être une des plus importantes étapes. En tout cas la faim de frites et de welch de toutes.s (alimentée dès le départ certainEs personnes) va enfin pouvoir être comblée !

http://ecluse-reims.org/

 

 

Lille

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Nous voici au terme de notre périple, là où on renoue avec la thématique de la THT, car RTE prévoit entre Lille et Arras, une nouvelle ligne 400.000 volts d’ici à 2018. La THT, mais pas que, car les gens ici ont décidé de profiter de notre passage pour évoquer aussi des projets d’incinérateurs, de nanotechnologies, de fermes-usines de 1000 vaches. Des individu.e.s ainsi qu’une dizaine de collectifs et associations ont donc convergé pour deux journées bien chargées : manif, projection de Remballe ton eleck!, forum, débats, concerts. A la fin de la manif, nous tombons nez à nez avec un facho arborant fièrement sa croix celtique, se faisant photographier par sa copine devant un rutilant camion de pompiers. Stupeur, colère. On ne s’est pas préparé.e.s à réagir collectivement à une chose pareille. En filagrane de l’infotour, le sentiment de la montée du fascisme. Le samedi soir, nous nous retrouvons à Lille, au Centre Culturel Libertaire, installé rue de Colmar depuis 10 ans, où, après la projection du film, les discussions tournent longtemps autour des questions sanitaires et des pratiques illégales de Rte, puis glissent peu à peu vers la question du réseau européen de marchandisation de l’électricité, des « technologies intelligentes », du système industriel.

 

Le lendemain, nous nous retrouvons à Leforest, en périphérie de Lille, où une dizaine d’associations se présentent tour à tour. « Hors-sol » nous parle de Euratechnologies, qui développe à Lille une carte de transport équipée de puces RFID, destinée à devenir une « carte de vie quotidienne », pour payer ses courses, aller à la piscine ou à la cantine scolaire, pour être surveillé.e.s partout. L’association Novissen qui lutte contre la plus grande ferme-usine de fRance, associée à un méthaniseur industriel, dans la Somme, près d’Abbeville, a fait la route pour nous parler de la condition animale et des risques sanitaires. Le collectif Houille-Ouille-Ouille se mobilise contre l’extraction des gaz de couche dans le bassin minier, et précise que seulement une poignée de sites en fRance sont concernés par l’interdiction temporaire d’extraction, qui peut sauter à tout moment. Si l’extraction est débloquée en Nord-Pas-de-Calais, ce sont tous les autres sites qui seront concernés. Les habitant.e.s de la région souffrent également de projets d’incinérateurs qui rejettent une pollution de dingue, à base de plusieuIMG_0145.cleanedrs centimètres de poussières noires dans les gouttières deux fois par an.

Après deux révolutions industrielles, la région au plus fort taux de cancers s’apprête à en vivre une nouvelle, et la mobilisation n’est semble-t-il pas à la hauteur des enjeux. Mais c’est sans compter sur la détermination des personnes présentes à Leforest dont certaines émettent la proposition de se réunir sur une problématique plus globale, de délaisser un peu son rôle de contre-expert dans son domaine pour aborder la lutte de manière transversale, s’unir pour réfléchir et agir partout plus nombreux.ses.

 

http://hors-sol.herbesfolles.org

http://www.novissen.com

 

Infotour anti THT – Carnet de voyage – Intermède britannique

jeudi, juin 13th, 2013

Florilège de récits, images, réflexions, reccueillis au fil des rencontres, à Bristol (GB)

La magie de l’ubiquité collective permet de passer par Bristol (GB) entre le Morvan et Nancy, sans se presser, ni utiliser ces outils de la société accélérée que sont TGV, autoroutes et autres avions.

GreekSolidECCPourtant, Bristol, C’est Rolls Royce et Brittish Aerospace (maintenant BAES) plus quelques autres entreprises de l’armement, au point que le ministère de la défense britannique y a installé son bureau des achats. C’est aussi Portishead et Massive Attack, Third Eye Foundation, Tricky et Robert Wyatt.

C’est encore (surtout ?) le quartier d’Easton où, d’une soirée de solidarité avec les squats grecs le 8 juin 2013 au Community Center, on passe à une soirée de l’infotour antiTHT le lendemain, à Kebele le cadre de l’habituelle “Sunday café night”.kebele_outside

A la projection, beaucoup de militant-e-s ou de sympatisant-e-s de South West Against Nuclear qui organisait la soirée, quelques habitué-e-s des lieux qui sont resté-e-s après le repas, quelques autres venu-e-s spécialement pour la projection.

Forcément, avec la proximité de la centrale d’Hinkley où deux nouveaux réacteurs de type EPR sont en instance d’être construits, la discussion a beaucoup porté :

Sur le nucléaire, l’EPR et les THT s’y rattachant, mais aussi sur le discours verdâtre (champs d’éolienne off-shore, centrales solaires du désert) que la lutte anti-THT permet de dénoncer.

Sur la difficuté de porter et de travailler avec une lutte antiTHT locale dont les principales revendications sont de cacher les pylônes (enfouissement), avec la proposition de le faire en suivant les chemins pédestres ou les pistes cyclables.

Sur la facilité à mettre un grain de sable dans la machine EDF en s’attaquant, quasiment sur ses conseils, aux pylônes de la THT pour s’opposer au nucléaire et au-delà, à la gabegie du toujours plus d’énergie.

Freedom-kebele

https://southwestagainstnuclear.wordpress.com/

http://www.kebelecoop.org

HOLDING EDF TO ACCOUNT

Infotour anti THT – Carnet de voyage – Semaine 2

mercredi, juin 12th, 2013

Florilège de récits, images, réflexions, reccueillis au fil des rencontres, de Valence au Morvan

 

Voici quelques nouvelles au terme de notre deuxième semaine d’infotour, épuisant et riche en rencontres et en émotions.
L’occasion de remercier toutes les personnes qui nous accueillent à chaque étape, réussissent à rassembler pas mal de monde pour partager ce moment d’échange, que ce soit de réflexions politiques, de stratégie, d’inquiétudes et de rires, de complicité en train de naître. La motivation est au plus haut.

 

Valence

Grève des salariés

Grève des salariés

Ici dans la Drôme, le nucléaire se taille la part du lion. Au Laboratoire, repaire d’anarchistes de tout poil situé dans le centre-ville de Valence, on évoque la récente mobilisation dans l’usine Areva du Tricastin, où les pompiers et les salariés de la sécurité se mettent en grève en réponse aux restrictions de budget dans leur secteur, qui constituent une mise en danger du site et de la population. Après un blocage de plusieurs jours, la centrale est sur le point d’être fermée, et la CGT annonce la fin de la grève après l’obtention de quelques malheureux postes pour une durée de 18 mois.

On parle également de la centrale Georges Besse 2, qui est alimentée en électricité par une usine de biomasse, ce qui est très apprécié des écologistes.

Au bas des murs de la maison d’arrêt de la rue de Chabeuil

 

Un autre projet qui occupe ici à Valence, c’est le déménagement de l’actuel centre pénitentiaire situé rue de Chabeuil, pour permettre au maire de poursuivre la réalisation de sa Cité des sports et de la culture et éloigner des regards cette maison d’arrêt qui fait tache dans ce quartier peu à peu gagné par la gentrification valentinoise. On retrouve ici un partenariat public-privé puisque c’est le groupe Spie-Battignoles qui sera chargé de financer, concevoir, construire et entretenir pendant 25 ans cette nouvelle prison de 33.000 m² pouvant enfermer 456 détenu.e.s à partir de 2015-2016.

http://lelaboratoire.over-blog.com/

 

Grenoble

 

Après Valence, on reprend la route. Direction Grenoble, ville en tout cas réputée pour avoir porté une forte critique anti-industrielle, notamment sur la question des nanotechnologies, de Minatec. Grenoble, ça se sent, c’est un peu la ville qui tend à devenir l’idéal des villes futures à la mode Sciences et Vie Junior, high tech, automatisée, accessible, aménagée. Un peu un air du cauchemar qui vient…

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On arrive enfin à se poser quelques heures chez quelqu’un.e de là-bas, ça fait du bien.
La soirée se déroule à Antigone, un lieu très atypique : un local acheté, chouettement aménagé. On y sent que beaucoup d’efforts ont été faits pour que tout.e visiteur.euse s’y sente bien.
En tout cas pour nous, c’est le grand luxe, et on peut s’affaler dans des gros canapés et des fauteuils bien confortables pour regarder le film (pour la 2674e fois) sur un écran géant. On se croirait au cinoche…

Dès le début de la soirée on sent l’hétérogénéité de l’assemblée, des gens du réseau Sortir du Nucléaire, du collectif de soutien à Notre-Dame-des-Landes, des syndicalistes, des gens de Décines, d’autres proches du No TAV… Il est même question du mouvement anti-nucléaire suisse qui a rencontré le même genre d’interrogations sur les problèmes d’ancrage local, de lutte hors-sol… On s’interroge sur la force des collectifs forgés au cours des luttes, sur leur capacité à perdurer en dehors de la lutte, sur les médias, sur la communication, sur l’extérieur… Discussions largement nourries par des réflexions sur le syndicalisme, sur les liens possibles avec des ouvrier.ères ou des travailleur.euses, et par les critiques faites sur le travail de militant.e.s type ONG.
En ce moment des travailleur.euses du Tricastin se sont mis en grève et la centrale menace de fermer. Comment donc profiter de ces moments de ruptures pour en faire des moments de rencontres ? On sait qu’un combat contre le système énergétique existant doit se nourrir de ces luttes aussi, de ces luttes de l’intérieur. Considérer les potentialités, les possibilités de rencontres, d’actions, les tranformer en perspectives. Que nos coups portés de l’intérieur et de l’extérieur fassent naître les mêmes fissures sur ces cornières, ces réacteurs…
Plus largement encore, ce soir se pose la question, des relations entre nos luttes, de leurs capacités à se renforcer les unes les autres…
Que de perspectives… Nous on est tou.te.s bien crevé.e.s et après un bon repas, on ne tarde pas à aller dormir.

 

http://www.bibliothequeantigone.org/

 

Lyon

Un petit local pas loin du centre de Lyon, on est bien content.e.s d’arriver. Que d’embrouilles sur la route. On a crevé. En démontant la roue, on se rend compte qu’on roulait sur le métal et que les deux pneus sont dans cet état. C’est donc le manège entre Grenoble et Lyon entre les garagistes, les casses, pour trouver des pneus de rechange. En comptant les galères pour arriver dans le centre de Lyon, on arrive finalement avec pas mal de retard à la soirée où tout le monde nous attend déjà.
Après une projection du film, la discussion s’engage. On en revient aux origines de la lutte antitht, aux questions sur les luttes juridiques, sur leur pertinence, leurs temporalités, ce qu’elles apportent, ce qu’elles freinent ou empêchent…
On parle aussi du TAV, de Décines, de la difficulté d’impliquer du monde dans ces luttes, de la quasi-impossibilité d’occuper l’espace dans une aussi grande ville que Lyon… De la dynamique ultra répressive qui règne en ce moment partout et tout particulièrement à Lyon (manif pendant le mouvement contre la réforme des retraites et manif No TAV en décembre 2012), des liens possibles entre villes et campagnes…
Un splendide buffet (un peu moutardé) est servi et on se régale de tartes à la fraise… La soirée se finit dans un petit parc au milieu des immeubles sur une grande table, entre quelques bouteilles de vin et de bières.

http://laluttine.free.fr/laluttine/

 

Chalon sur Saône

à venir

 

 

 

 

 

ZAD du Morvan

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Le bois du Tronçay

C’est une redoutable communauté de lutte que nous rencontrons à Sardy-lès-Epiry, en plein Morvan, c’est-à-dire dans un coin paumé de la Nièvre en Bourgogne, où l’entreprise luxembourgeoise Wood & Energy et son groupe Erscia veulent implanter une scierie industrielle et un co-incinérateur sur 110 hectares de forêt en zone humide.

Ici nous sommes en plein coeur de la lutte. Depuis 2009 déjà, des habitant.e.s informent la population qui croyait n’avoir à faire qu’à une scierie, alertant sur les futurs dégagements de dioxyne et la pollution des cours d’eau, ainsi que l’arnaque en vue échaffaudée par Erscia : la combustion de biomasse produira quasi autant d’électricité que l’usine a besoin pour fonctionner sauf que EDF leur achètera 3 fois plus qu’Erscia ne la paiera. Des personnes qui habitent les unes à côté des autres depuis des années sans vraiment se connaître, se rencontrent et créent des liens forts, de connivence, de  complicité, d’intérêts ou d’amitié.
Suite à un démarrage de coupe dans le bois du Tronçay en février 2013, une soixantaine de personnes réagit au quart de tour, défie les gendarmes mobiles qui tentent de les empêcher d’interrompre la sale besogne, alors même qu’un arrêté interdit l’intervention pour cause d’habitat naturel protégé. Le cercle de personnes mobilisées s’agrandit, des dijonnais.e.s rejoignent la lutte. Finalement, la coupe s’arrête là.
Après l’occupation d’un champ prêté par une paysanne, ils et elles décident d’investir le bois, propriété du Conseil général, construisent une cabane, une cuisine collective, assurent une permanence, se retrouvent pour échanger sur la lutte.

zad_bois_du_troncay_22-02-2013-1Le passage de l’infotour aura été l’occasion de partager des questions communes, comme celle des liens avec le reste de la population, celle de la légalité, de l’efficacité de l’action directe. Nous avons aussi pu partager notre envie de ne pas se laisser faire, de construire une force collective, de reprendre en main des décisions qui nous concernent face aux destructions du capitalisme.
Il est possible qu’Erscia rapplique en septembre pour tenter de continuer son travail de destruction. Mais ce projet a été visiblement très mal mené par les promoteurs, et il y a une grande probabilité pour qu’il ne se fasse pas. Être nombreux et nombreuses en septembre pour s’opposer physiquement à la coupe des arbres pourrait bien sonner le glas de ce projet absurde.

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Restez vigilant.e.s sur

http://zad-boisdutroncay.org

 

 

A bientôt pour la dernière semaine de l’infotour.

 

 

 

Infotour antitht – Carnet de voyage – Semaine 1

mardi, juin 4th, 2013

Florilège de récits, images, réflexions, reccueillis au fil des rencontres, de Toulouse à Avignon

 

Un infotour pour quoi faire ? En partant pour ce voyage de trois semaines, l’objectif pour nous était de raconter la lutte contre la ligne THT Cotentin-Maine, mais aussi de partir de cette lutte pour rencontrer les personnes actuellement en lutte contre divers projets pour partager des expériences, et créer des liens. Si les projets contre lesquels nous nous battons prennent des formes différentes (LGV, éolien industriel, THT, nucléaire, autoroute, gentrification etc.) ils répondent tous à une même logique de marchandisation des espaces, des ressources, de contrôle et de dépossession de nos vies. C’est pourquoi il nous tient à coeur ici de parler des luttes et des lieux que nous avons traversés durant cette première semaine.

 

Sur la longue route qui nous mène de Bretagne en Haute-Garonne, nous nous attardons aux alentours de Casteljaloux.

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Centrale photovoltaïque de Casteljaloux

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Dans la forêt de Soméjean, on dit ce qu’on a à dire sur le projet de LGV Bordeaux-Toulouse

Ici aussi le progrès et les énergies renouvelables industrielles s’imposent aux habitant.e.s.

 

Toulouse

DSCF3765_toulouse.cleaned  A Toulouse, nous voilà débarqué.e.s dans une chapelle squattée depuis 20 ans  où on discutera des luttes en cours localement ou ailleurs.

« La chapelle est habitée par le désir que se côtoient les différences. Tant de projets ont vu le jour en ces murs que l’on finit par oublier l’inconfort, l’aléatoire et la précarité de cette occupation, toujours illégale.
Depuis 1993, ce lieu d’expérimentation sociétale, politique et culturelle interroge le monde tel qu’il ne va pas. Avec les seules ressources de l’imaginaire et de l’énergie de ses membres utopistes, tous bénévoles, la chapelle défend la poésie contre la marchandise, une ville à vivre et non à consommer. »

Dans le coin, quelques projets retiennent l’attention des gentes présentes : la rénovation du quartier Bonnefoy près de la gare et la volonté municipale d’en faire la même immondice gentrifiée que dans toutes les métropoles dignes de ce nom, et la LGV Bordeaux-Toulouse qui permettra de relier cette toute propre et toute lisse nouvelle gare à toutes ses jumelles réparties sur le territoire…

Au cours de l’année 2012, des personnes organisent des repas de quartier pour tenter de faire se rencontrer les gens concerné.e.s par la destruction de ce dernier quartier populaire toulousain, et malgré la difficulté à rassembler, la volonté de mobiliser contre ce projet reste intacte.

http://www.atelierideal.lautre.net/

 

St Affrique

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« C’est fou de ressentir cette énergie, la même que celle que j’ai ressentie au début de l’occupation du bois du Chefresne. Plein d’envies de se retouver pour lutter ensemble contre la construction d’un nouveau transformateur d’environ 5 hectares et contre l’installation d’un ou plusieurs parcs éoliens. Plein de personnes différentes qui ont l’envie de faire des choses ensemble, de tisser des liens solides et de se renforcer. Ces envies ne sont pas seulement centrées sur le projet de transfo et d’éolien mais aussi parce que les consciences s’élèvent sur l’impact de ces projets et si ces projets aboutissent, c’est un engrenage sur l’élargissement de ces infrastructures… Nouvelle THT et ou réaménagement de l’existante en la doublant en 2 x 400.000. L’éolien industriel relié au nucléaire et alimenté par THT lorsqu’il n’y a pas assez de vent ou quand il y a trop de vent l’énergie de l’éolien alimente les THT. L’envie de partager beaucoup de choses, d’apporter et de donner de l’énergie pour ce qui d’après plusieurs personnes va devenir une lutte ici et partout. Ce qu’il y a en vue ici c’est l’expropriation, la pression, répression et l’achat des consciences pour aboutir à leurs projets. La division comme on le sait « diviser pour mieux régner », division entre les « locaux » habitants de ces terres dont personne n’est réellement propriétaire puisque à n’importe quel moment les grandes entreprises ou multinationales peuvent décider de tout pourrir pour se remplir les poches. »

DSCF3770_staffrique_p.cleaned« Même si on ne lutte pas pour défendre les paysages, ici en Aveyron, on est d’abord tou.te.s enchanté.e.s par ce petit coin de montagnes avec ses fermes chéper, des morceaux de forêts et des grandes prairies. Mais c’est avant tout la détermination des habitant.e.s du coin à ne pas se laisser dicter leurs vies par des aménageurs de tout poil qui nous donneront grave de patate. Ici RTE voit les choses en grand, afin de renforcer le maillage européen du réseau. C’est la construction d’un nouveau transformateur qui est envisagée, ainsi que l’installation de plusieurs centaines d’éoliennes (vous nous excuserez du peu).
Une fois de plus, la logique est la même : une segmentation du territoire visant à « utiliser au mieux » les ressources naturelles disponibles pour produire, transporter et alimenter en énergie la France, l’Europe en élec : ici la ressource c’est le vent, ailleurs le soleil, tandis qu’on dispatche du nucléaire dans d’autres endroits. Les THT relieront tout ça sur des milliers de kilomètres afin de construire ce fameux réseau intelligent dont rêvent les nucléocrates et capitalistes de tout bord. Pourtant ici il semblerait que ce ne sera pas sans encombres qu’illes viendront aménager et gérer les vies. La détermination à se battre pour garder la possibilité de choisir comment collectivement les habitant.e.s de ce territoire orienteront leur vie semble bien plus implacable que l’ignoble logique capitaliste.
En tout cas, RTE, du Chefresne à Saint Affrique, fais gaffe à tes pylônes ! Qu’ils soient justifiés par la construction d’éoliennes, d’EPR ou de ce que tu veux, notre volonté d’empêcher la construction de votre monde aseptisé, électrifié et « intelligent » est, elle, indéboulonnable. »

http://www.radiosaintaffrique.com/emissions/tensions-parasites-courants-vagabonds/Emission_du_25_mai-861

 

Montpellier

Nous voilà reparti-e-s sur la route, dans notre voiture qui déborde tellement qu’on en oublie un sac de brochures, qui finira par prendre le bus pour nous retrouver le lendemain à Montpellier… C’est à la librairie Scrupules, dans le quartier Figuerolles que nous passons la soirée. Ici plusieurs thèmes sont sujets à débat, notamment celui de la remunicipalisation de l’eau qui divise pas mal les personnes présentes. Certain.e.s soulignent en effet que cette question portée par les socialistes à la tête de la mairie de Montpellier, ne remet en aucun cas en cause la manière dont on utilise l’eau dans cette région où la question est sensible.

http://www.alternatives34.ouvaton.org/scrupule:accueil

 

Marseille

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BTP quand tu nous tiens

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Marseille, l’art de vivre en capitale…

 

 

 

 

 

 

 

Nous arrivons à Marseille en traversant des chantiers géants. Vinci et consort ont l’air d’avoir trouvé ici un terrain de jeu idéal.

 

Nous sommes invité.e.s à Mille babords où nous causons débat public sur Bure, Astrid et transmutation.
Malgré la difficulté à mobiliser sur la question du nucléaire dans cette région dont l’économie y est fortement liée, l’appel à saboter les sessions du débat public sur la poubelle nucléaire de Bure n’est pas tombée dans les oreilles de sourd.e.s. Comme Cigéo s’invite à Marcoule le 19 septembre, le mot passe pour aller faire un petit concert improvisé. Il est cependant possible que les séances publiques soient annulées pour être tenues uniquement sur internet, comme cela avait été le cas sur le débat public sur les nanotechnologies.
D’autre part, les personnes présentes expriment leurs inquiétudes au sujet du projet de réacteur dit de « 4e génération » Astrid qui suit son cours ; et d’une autre folie : la transmutation. L’idée, c’est de rassembler les 150.000 tonnes d’acier issus du démantèlement de l’usine d’enrichissement de l’uranium Georges Besse 1, de les « rincer » à l’aide d’une solution riche en chlorure de chlore pour récupérer «la quasi-totalité de l’uranium déposé et de permettre le recyclage du métal dans des filières nucléaires». Ou éventuellement en sous-couches routières…

 

DSCF3834.cleanedOn arrête pas le progrès, le bétonnage non plus. Et ici c’est loin d’être le mistral qui rend le plus fou, c’est plutôt le désert urbanistique et industriel qui engloutit cette ville. C’est par exemple ici qu’on découvre le concept de vidéoverbalisation, qui permet par le biais de caméras de verbaliser à distance les infractions au code de la route, sans intervention de flics dans la rue. Orwell ne l’avait pas imaginée, les technocrates d’aujourd’hui l’ont inventée.

 

 http://www.millebabords.org/

 

Avignon

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Nous quittons Marseille la turbulente et reprenons la route pour rejoindre une occupation contre une nouvelle autoroute, dans la ceinture verte d’Avignon.

La LÉO, pour Liaison Est-Ouest, viendra, dans l’imagination des aménageur.euses, accompagner la ligne THT et la ligne TGV déjà présentes aux abords de cette ceinture verte où cohabitent de jolies maisons en pierre, des petites zones maraîchères, des vergers, de petits bois.

Après le chantier du TGV en 1995, qui avait été combattu autant sur le terrain juridique que par le biais d’actions directes, la résignation gagne. La plupart des habitant.e.s, propriétaires et locataires, ne semblent pas reprendre le chemin de la résistance. Le prix des terres ici est très élevée, et les propriétaires semblent prêt.e.s à accepter sans broncher l’argent qu’on leur proposera pour aller s’installer un peu plus loin, à Nice ou à Cannes. Illes sont en pleines négociations avec l’état, qui veut clore les rachats avant octobre 2013 pour pouvoir lancer les travaux de la deuxième tranche en 2014.
Seul.e.s quelques locataires pour l’instant passent souvent à la maison de la lutte contre la LÉO, pour discuter, apporter des graines, des bidons d’eau. Cette maison, achetée par l’état en 2009, en vue du projet d’autoroute, est occupée depuis février 2013. Ses habitant.e.s, pour la plupart venu.e.s d’ailleurs, désirent créer des liens avec les personnes concernées par le projet, et cultiver des parcelles.

Le projet pourrait sauter, s’il n’apparaît pas dans le programme « Mobilité 21 » qui sélectionne, en ces temps de crise, les projets qui seront financés dans les prochaines années.

leopart.noblogs.org

 

La suite à suivre très vite…

BRISTOL: Antinuclear evening at Kebele

jeudi, mai 30th, 2013

Sunday, 9th june 2013 in Bristol (GB)

Kebele, 14 robertson Rd, Easton, BristolPowerlineposter

6:30pm: Dinner cooked by SWAN (South West Against Nuclear) crew

7:30pm: Screening of High Voltage power lines, G(et) RID of it!

The film gives a story of grass root resistance to the power lines built to connect the French EPR in Flamanville to the European electricity market. It is a good start to discuss and share hints of how we try to oppose EDF and the energy business on both side of the Channel (someone involved with resistance to the power lines will be there) while EDF plan to build 2 more EPR at Hinckley power station. It is also an opportunity to talk about other resistances to all those schemes which work at disempowering ourselves (power stations, high speed trains, roads, etc).

29 mai 2013 : l’Infotour passe par Saint Affrique.

mercredi, mai 29th, 2013

Soirée sur les luttes contre les autoroutes de l’énergie

affiche-staffriqueC’est plus précisément à la ferme de Vispens, à 9km kilomètres de Saint Affrique en direction de Saint Victor (vous savez, là où RTE veut implanter un énorme transformateur, du type de ceux qui ont envahi chaque bout de la Cotentin-Maine) que se déroulera la soirée à partir de 19h30 avec au programme :

* Retour d’expérience sur la lutte contre la ligne THT Cotentin Maine construite par RTE

* Présentation du projet de transformateur sur 10ha à Saint Victor et Melvieu mené par RTE

* Discussion autour d’un repas « auberge espagnole » (repas partagé).

Plus d’info sur la lutte contre le transfo : collectif Plateau survolté

Toutes les dates de cet Infotour : Page Infotour