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A n t i n u c l é a i r e s ? P a s q u e !

vendredi, juillet 4th, 2014

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cybernetique

Trois ans après la catastrophe de Fukushima, alors que ses réacteurs n’ont pas fini de déverser leurs morts dans les terres et les océans, alors que pas un ingénieur ne sait comment en finir avec ce merdier, la France invite les dirigeants de ce monde à se saisir de l’opportunité nucléaire, à pavoiser dans les allées du salon du Bourget et à repartir avec un contrat de centrale sous le coude. Tandis qu’à Fukushima, comme à Tchernobyl, les « savants » en sont à attendre que le temps dissipe les méfaits de leurs industrie, Areva voudrait nous montrer la maitrise du savoir faire français, la maitrise que constitue l’énergie nucléaire. Mais davantage que l’état français par la voix d’Areva, il s’agit au Bourget, de réunir la crème des industries nucléaires mondiales pour échanger les bons tuyaux et se coordonner en vue de renouveler les parcs nucléaires mondiaux. Le “World Nuclear Exhibition” sera ainsi le lieu d’un cynisme odieux, celui où les destructeurs travaillent gaiement à leur besogne.

Gardons-nous de croire que le nucléaire est une industrie vieillissante, les projets fleurissent partout dans le monde, en Grande-Bretagne, en Inde, en Chine etc. Areva à l’arrogance de continuer à proposer sa nouvelle génération de centrale, les E.P.R, alors même qu’aucun pays n’est pour l’heure parvenu à en terminer la construction. Davantage, les projets de centrale à fusion prennent corps et le futur des déchets s’organise avec la construction des centres enfouis. Le business de l’énergie nucléaire se porte bien. En plus, l’industrie nucléaire a compris que l’avenir économique passe par la peinture en vert, le « renouvelable », le « propre », alors après nous avoir vendu depuis plusieurs années que le nucléaire était l’arme contre le réchauffement climatique, les grands groupes industriels se diversifient dans l’écolo-bio ces dernières années. De l’éolien aux panneaux solaires, Areva par exemple, poursuit ainsi son expansion en complémentant son offre nucléaire d’un panel diversifié. À ceux qui se félicitent de voir pousser les éoliennes, Areva pourrait répondre, « merci les amis, mais ne vous inquiétez pas pour nos centrales, si elles permettent une production stable tout le long de l’année, les éoliennes c’est ce qui permet d’amortir lors des pics de consommations, éoliens et nucléaires sont pour nous les deux faces d’une même pièce ! ». De toute façon tout ceux qui ont approché un champ d’éoliennes industrielle ont compris que ce gigantisme ne sent pas bon la fleur naturelle. Ce salon, c’est donc l’exhibition d’une offre clef en main : « Nous sommes ceux qui contrôlons la production d’énergie, donc nous sommes ceux qui contrôlons sa diffusion, sa consommation, ses déjections ; en fait, nous contrôlons l’espace et nous nous imposons pour une durée qu’il faut au moins calculer en millions d’années ». Alors, plus qu’une question de choix énergétique, le nucléaire est le choix d’un mode d’organisation des sociétés, celui de l’administration spécialisée, de la gestion des territoires et des ressources en vue de l’accroissement des bénéfices de certains, celui d’une société qui traduit tout ce qu’elle voit en rapport économique : le monde capitaliste.

Et nous ? Nous, nous aimerions vivre en ayant le choix. Construire avec ce/ceux/celles qui nous entourent ce que nous voudrons. Alors, s’il s’agit d’« exposer le nucléaire » nous aimerions faire de cette ambition la notre. Le montrer pour le combattre dans sa totalité.

LE NUCLÉAIRE : UNE MACHINE TOTALE.

Le nucléaire n’est pas une industrie comme les autres. Son gigantisme lui fait épouser les formes de l’ensemble des sociétés occidentales car il coïncide avec l’exigence de l’organisation de nos sociétés : un pouvoir centralisé et l’extension de l’économie. On peut dire alors que le nucléaire est le paroxysme de la société capitaliste car il témoigne de son désir d’éternité. En effet, dans la mise en œuvre de sa construction, dans l’exercice de sa production et dans la gestion de son démantèlement, le nucléaire à besoin de structures mondialisés et d’une organisation de notre quotidien bien spécifique.

Pour faire « tourner » une centrale, il faut du combustible, ainsi la pseudo indépendance énergétique de la France est liée à l’extraction de l’uranium. Après avoir dévastés les sols français, l’état assure maintenant son indépendance en ayant la maitrise des sols africains. Comment ne pas voir alors que l’industrie nucléaire à besoin d’une force armée pour faire régner l’ordre économique dans les mines du Niger. Là-bas, s’égrènent les esclaves des mines, dans l’exploitations des terres et des vies, et l’on s’étonne que les pontes d’AREVA y soient pris en otage. Mais cet ordre s’applique aussi dans les chantiers de construction. Chaque chantier voit son cortège de travailleurs pauvres, immigrés bien souvent à la merci des sociétés sous-traitantes. Le nucléaire n’embauche plus, il n’est pas la promesse d’un emploi stable et prolifique, il étale ses travailleurs précaires dans des baraquement de fortunes ou dans les campings avoisinants le chantiers et leur promet un travail des plus dangereux. Des dizaines d’accidents du travail chaque année sur le chantier E.P.R, des morts même ; pour aller au plus vite, au plus rentable. Il faut donc d’une part des ingénieurs hyper-spécialisés, produits d’écoles d’élites et de l’autre une cohorte de corps. Cette division continue dans la production.

Cette fois cependant, les corps ne sont plus seulement maltraités dans l’effort, ils le sont aussi par la simple présence, des chairs à neutrons. Et les ingénieurs ne sont plus seulement ceux qui commandent l’ingénierie, ils sont aussi ceux qui dictent les normes, ceux qui voient la radioactivité que personne ne peut voir. Pour les simples mortels, alors il faut s’en remettre aux « savants » pour comprendre ce qui nous entoure. Les ouvriers travaillent le réel comme des aveugles, guidées par le bip-bip des machines. Et cet aveuglement dépasse l’usine, pour voir la radioactivité, pour « voir » ce que vaut ce crustacé ramassé sur les côtes de la Manche ou le long du Rhône, il faut demander au spécialiste, le réel le devient quand il est mesuré ! Nous ne sommes plus aptes à le comprendre. Ainsi, dans les rues de la régions de Fukushima, on peut voir des dosimètres jalonner les trottoirs pour indiquer aux passants le degré de leur exposition. C’est bien là le cœur de l’impact du nucléaire sur ceux qui y sont plongés, il n’y a plus d’accès direct à ce qui nous entoure, seuls les « savants » peuvent dire ce qu’il nous faut voir. Alors, quand cette sur-lecture de l’environnement sera devenue comme au Japon une seconde nature, il faudra être fou pour vouloir s’en passer.

On peut voir déjà les savants du Réseau de Transport d’Électricité expliquer rapport à l’appui que non, les lignes Très Haute Tension ne sont pas si néfastes que ça pour ceux qui vivent à proximité, que non les leucémies infantiles qui explosent dans ces populations n’y sont pas corrélées, que non le fait de pouvoir allumer un néon par la simple proximité du champ de force électrique des T.H.T n’est pas inquiétant. Ainsi, deux mondes s’opposent, celui des nécessités nucléaires où il faut quadriller le territoire pour transporter l’énergie, et celui de ceux qui vivent dans un monde où leur santé ne vaut qu’à être indemnisée. Finalement nous vivons tous dans le même état où le territoire est ce que dictera la loi de l’économie. Centraliser la production et la diffusion d’énergie à l’échelle d’un pays implique pour nous de vivre dans un environnement à la merci d’un arbitraire hors de portée. On imagine quelques pontes réunis dans des « bureaux d’études » traçant lignes droites et petits carrés sur des cartes IGN, refilant les cartes à la section « eaux et forêts » qui refile les cartes à la section « espèces protégés » qui refile la carte à la section « on fait pas d’omelette sans casser des œufs – tire un trait tout droit ». Si demain tout ceci s’écroule, comment fonctionneraient les industries, les hôpitaux, l’éclairage publics et nos congélos ? L’établissement en lui-même de ces structures de productions-diffusions, les rendent indispensables.

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Mais cet indispensable est le fruit de l’organisation de la consommation d’énergie. Pour vendre des centrales il faut nous en faire bouffer de l’énergie. Certes la plus grosse part va aux industries et d’ailleurs le summum est atteint quand on sait que les centrales nucléaires ont largement besoin d’électricité pour fonctionner, et encore davantage quand on apprend que ces lignes T.H.T dispersent une part immense de l’énergie durant le transport (celle que les êtres et les sols récupèrent). Mais c’est pas comme si on était heureux avec une meilleure gestion économique du bordel, la question qui se pose n’est pas celle d’une production-diffusion plus efficace, elle est celle du pourquoi de cette consommation. Car dans le recours massif à l’électrique, nous voilà à nouveau reconduit à être tributaire de la production massive. Les stratégies d’E.D.F et de l’état visant une consommation d’électricité à outrance ont beau être grossières, elles sont tout-à-fait opérantes. « Et un chauffage électrique pour tout le monde ! Et un éclairage public ahurissant ! C’est simple, c’est facile, il n’y a qu’à tourner le bouton et la fée électricité éclaire notre quotidien ».cette consommation est loin de ne dépendre que de nous, plus que des stratégies nous sommes le plus souvent soumis à des décisions. Entre l’exploitation pétrolière et celle nucléaire pour faire avancer nos bagnoles il nous paraît surtout que nous vivons au bon plaisir de ceux qui exploitent. Ainsi, la force de cette organisation est de nous faire considérer que nous ne pouvons rien, que toute alternative ne peut-être qu’un appel à vivre dans des grottes, en peaux de bêtes autour du feu et sans déodorant. La force de cette fable n’est que le reflet de notre dépossession, pourtant nous savons faire, nous ne demandons qu’à faire, mais faire ce que nous voudrons et pas seulement ce qui sera compatible avec la préservation et l’extension de l’économie.

Mais par arrogance autant que par mesquinerie, l’industrie nucléaire nous à déjà amputé de notre imagination. Les déjections nucléaires sont un fardeau qui assoie un peu plus le poids de notre dépendance envers la gestion d’état. Ainsi, chaque convoi qui porte des déchets traverse les territoires comme une insulte, s’il se brise, les corps et les terres avoisinantes sont foutus, s’il va à bon port, il s’y brisera plus tard, il a des millénaires devant lui contrairement à son enveloppe de stockage. Nul ne sait s’en défaire. Au mieux on les stocke sous terre pour contaminer un territoire sur des millénaires, sinon on les pose ou les jette à la va-vite, et les océans et les terres sont déjà contaminés. La radioactivité produit ainsi un vertueux cercle économique, invisible, elle se fiche dans les corps et les pourrit ; mais comment s’en débarrasser sans technologies issues de l’exploitation capitaliste ? Quel cynisme alors de voir AREVA ouvrir un centre médical contre le cancer à Caen. Oui, la radiothérapie aide à soigner le cancer mais elle repose sur une technologie qui le développe : les recherches sur l’atome permettent la bombe, les centrales, les rayons, ainsi le nucléaire soigne (peu) ce qui vient en partie des effets de l’organisation sociale qui le rend possible. Le business est partout et vous allez le sentir passer. Cercle vicieux à coup sûr au premier plan du World Nuclear Exhibition : « exploitez les terres africaines et kazakhes avec un maximum de marges dans ces pays où les chefs sont arrangeant – Faites construire des centrales hyper subventionnés par des travailleurs pauvres- faites construire des lignes T.H.T et de l’éolien dans la même logique- faites tourner le tout avec un max de risques mais un max de benef et faites de la pub pour les voitures électriques- faites construire des centres de déchets- et en bonus classe, soyez les meilleurs dans la lutte contre le cancer- vous vous assurez un taf pour les cent milles prochaines années- Vos déchets sont vos produits, vos nuisances sont vos produits. ». Et en effet, quoi que ce monde devienne, il aura toujours besoin d’une connaissance du nucléaire ou bien il en subira les conséquences sans les comprendre. « on a dépouillé le devenir de son innocence » écrivait Nietzsche, nous avons parfois comme lui, envie d’être de la dynamite.

LE NUCLÉAIRE EST SON MONDE.

cool-zoneAu-delà d’une opposition au nucléaire, nous voulons lutter pour nous réapproprier nos facultés d’agir et de décider. Si le nucléaire est pour nous le summum de notre dépossession, il n’est aussi qu’un symptôme des volontés de faire des nous des bêtes sous contrôle. Dès lors, notre critique du nucléaire est une lutte pour l’émancipation, et celle-ci passe avant toute les autres.
Nous voulons d’abord lutter pour la maitrise de nos lieux de vie. Pas par fierté nationale ou régionale mais tout simplement car il nous paraît que c’est à ceux qui vivent quelque part de s’organiser ensemble. Peu importe qu’ils y vivent depuis 2 jours ou depuis 2 générations tant qu’il y a une attention à chacun, aux vies avec lesquels on se lie. Le monde de l’économie ne se soucie pas de ces choses-là. Son exigence d’évaluation de toutes choses lui fait voir chacun et chaque endroit comme un potentiel. Elles sont bien jolies ces montagnes entre Lyon et Turin mais c’est chiant à traverser, économiquement on y perd. Par respect pour le tourisme de montagne on consentira donc à ne pas les raser ; pour faire passer une nouvelle ligne à grande vitesse, nos meilleurs ingénieurs se contenteront de faire creuser un tunnel de 50 kilomètres. De la même manière, cette lande étendue entre Rennes et Nantes et jusqu’à Saint-Nazaire serait un formidable axe de développement économique : un aéroport international donc des routes, et puis des logements pour ceux qui y bossent, bah alors mettons y des centres commerciaux sinon les gens vont se faire chier, etc. et voilà pourquoi on ne lutte pas contre un aéroport mais contre le « monde » qui va avec. Ces décisions sur lesquelles nous n’avons jamais aucune prise ne sont pas le fait d’un développement « naturel », elles sont toujours prise par des gens, qui depuis leurs exigences modèlent nos conditions d’existence. Chacun, quand il ne vie pas encore dans une barre d’immeuble ou une zone pavillonnaire, doit ainsi se garder de se croire à l’abri. L’arbitraire économique détruira votre manière d’exister sans même lever un sourcil. Quand les tenants de l’économie veulent s’occuper d’agriculture, les paysans disparaissent et le plus gros producteur de tomates en France devient… le Finistère. L’économie traduit le monde en ses termes et le façonne à cette image. Le capitalisme vert en devient alors presque risible en s’emparant de l’environnement pour le figer à sa mesure. On préserve alors les « espaces verts » on considère la « bio-diversité » et si on saccage une « zone humide » alors on lui trouve une petite place ailleurs. Et on en vient nous-même à faire une promenade en « forêt » dans le bois de Boulogne et à trier nos déchets pour « préserver la planète », tandis que la quasi totalité des pans de notre « planète » a été saisie, évaluée, transformée et est maintenant gérée pour et par l’économie. De cette gestion des territoires à la hache le nucléaire est pour nous le champion car il se pose pour une éternité, mais nous ne voudrions pas non plus à la place un champ de milliers d’hectares d’éoliennes.
La lutte pour les territoires n’est donc pas celle contre les « grands projets inutiles » mais contre tous les projets quand ils n’émanent pas de ceux qui vivent dans ces territoires, quand ils se font à défaut d’un partage de la décision.

Dans cette logique de gestion, la maitrise du territoire s’assure par un fichage généralisé. Dans un marché au flux tendu, l’organisation de la circulation est primordiale. Celle-ci passe par une connaissance des axes et par une localisation des biens. Où va quoi ? Comment ? Celui qui détient ce savoir détient la circulation économique. Mondialisée, l’économie devient davantage dépendante d’un mouvement maitrisé, sans accroc ni clandestin. « circulez, circulez » nous dit l’agent de la force de l’ordre économique. Alors, on code-barrise les biens de consommations, on code-barrise les cartons qui les contiennent, on code-barisse les conteneurs qui les enveloppent et on puce les bateaux-avions-camions qui les transportent, ainsi vous pouvez à tout moment constater le bon transport de votre marchandise. De la même manière que l’objet à consommer se transforme en référence, voilà que les bienfaits d’une maitrise des mouvements s’étend à ce qui n’attend même pas qu’on le bouge pour changer de place : l’animal. Mettez-vous un peu à la place des pauvres gestionnaires de la barbaque, perdu dans la multitude, travailleur des chiffres qui ont déjà fait de leur monde un ensemble de « données », « cheval-chevre-boeuf… ce qu’on vend c’est de la viande pas une fable de La Fontaine! ». Alors face à cette horreur que constitue des marchandises mouvantes, on les puce- et le mouvement même de la vie devient pour l’économie « transparent ». Modeler le territoire, transcrire les mouvement sur ordinateur et pouvoir voir, que tout est en ordre. Au-delà de la retranscription du mouvement, le puçage vise à contrôler l’intérieur même de la chose pucée. Ce que la vache a mangé, ses battements cardiaques et sa température, mais aussi que votre poubelle (pucée elle aussi) respecte le tri sélectif, et bientôt que votre voiture respecte la vitesse autorisé et que votre enfant soit bien à l’école. Pour notre santé, pour notre sécurité, nous avons besoin d’être régulé.

Nous voulons en finir avec cela, nous voulons assumer que vivre n’est pas une prise de risque, qu’il n’en va pas d’un « devoir sanitaire » d’exposer, de faire analyser notre vie à chaque instant.

L’économie a fait de la vie une succession d’objets. Non par une stratégie globale de quelques « illuminatis » mais par le simple exercice implacable de sa logique. Plus la technique permet son développement et plus elle s’intègre au plus profond de nous-même. Certains font un business des promenades en famille, d’autres des minutes perdues dans le métro et créent des jeux pour portable, certains de la jalousie, d’autres de l’amitié, de la nostalgie, de l’indignation… mais ces propositions ne sont pas au fond d’un supermarché, nous sommes en permanence sollicités si bien que nous en sommes dispersés. Bien sur le divertissement n’a pas attendu l’explosion du capitalisme pour se déployer partout, mais nous n’en voulons pas au divertissement. Ce qui nous effraie c’est quand notre désir d’être utile n’est en fait que le désir de répondre aux sollicitations de l’économie. Ce qu’on fait c’est ce qui est proposé, ce qu’on voudrait faire c’est ce qui est proposé. Pictionary ou cinéma ce soir ? Alors nous ne sommes plus que des séquences « à disposition », et l’éternelle frayeur de se retrouver seul le soir, de devoir penser à soi, devient démesurée car la possibilité même d’être soi ne fait pas partie des propositions. En figeant le temps et l’espace à sa mesure et à son contrôle, l’économie nous intègre dans un mouvement qui nous éclate et nous ne pouvons plus rien faire. Elle nous à démantelés et il faudrait commencer par l’effort de nous réunir pour la combattre.

C’est pourquoi nous ne nous retrouvons pas dans certaines formes d’opposition. Certains aimeraient voir s’étendre le contrôle et les peines, car pour eux, l’écologie doit être le fondement de nos comportements. Utiliser tel type de carburants, contrôler quel type d’éclairage nous utilisons et à quelle fréquence nous faisons tourner le lave-vaisselle. Une amende en cas de non respect du tri des déchets, une pénalité si l’on va à la patinoire et un bonus pour les voitures électriques. L’écologie peut vite devenir une politique qui n’est qu’un nom du capitalisme, et les nouveaux compteurs « linky » d’EDF sont un rêve car ils permettent une transparence totale du quoi et comment de vos consommations. La morale écologique devient contrôle total et vous vous sentez un poil effrayé quand vos enfants vous engueulent car vous n’avez pas fermé le robinet en vous brossant les dents. Derrière ces techniciens de l’écologie qui vous font culpabiliser de vivre dans un monde que vous n’avez pas choisi se cache le sentiment moralisateur qu’il ne tient qu’à vous de changer les choses. Certes nous sommes d’accord sur cette proposition mais pas sur les modalités de sa mise en œuvre. Pour les capitaines « Hulot» et consorts, le problème n’est pas le capitalisme mais sa démesure ou plutôt, le mauvais usage des ressources. Dans les stratégies mises en oeuvres par ses dirigeants l’angle d’attaque est tel que peut leurs importent que le travail nous épuise, que le chômage nous stresse, que nous mangions de la merde, que des miséreux meurent en fabriquant nos portables tandis que nous allons mourir de les utiliser, pourvu que nos attitudes soient écologiques. Ceux-là veulent investir nos cerveaux, nos pensées et nos désirs mais nous n’en pouvons plus. Dans leur approche de la contestation, qui demande à nos dirigeants de diriger écologiquement, il y a deux stratégie qui nous paraissent des impasses.

Celle de l’électoralisme est une plaie. Elle implique de jouer avec les règles en cours. Ou bien nos champions gagnent et nous avons intérêt à croire que les verts cessent d’être des arrivistes pour porter haut les couleurs d’un arrêt du nucléaire… à horizon 30 ans, ou d’un nouvel aéroport à NDDL comme le préconisait la ministre Voynet… bref d’un capitalisme verdâtre, ou bien nous réussissons à faire élire ceux qui pourrons faire pression sur ceux qui décideront, et ce avec la force de frappe que nous leur connaissons. Doux rêve que l’électoralisme, comme si devant la pureté de nos intentions la logique de l’économie s’agenouillerait pour nous laisser passer. Il nous paraît clair qu’il existe de trop nombreuses instances de décisions qui ne sont pas à notre portée, hors nous voulons la maitrise de nos possibilités de décider. Et dans notre « démocratie » : voter, c’est déléguer sa possibilité d’agir ; pourtant faire de la politique, c’est agir, alors pour nous faire de la politique commence par décider ensemble. Le piège du vote consiste à nous faire croire qu’il est le seul geste politique possible et que quand même on peut au moins faire ça, et après attendre de voir ce qui va nous tomber sur la tête. Nous voulons faire et nous n’entendons ôter ce pouvoir à personne, se présenter à des élections ne peut pas être une option dans cette machinerie.

L’autre stratégie consiste à faire pression directement sur ceux qui décident. À coup de rapports et de contre-expertises, d’actions coup de poing et de campagnes de pub, il s’agirait de jouer sur deux tableaux. D’une part on convainc les scientifiques de la justesse de nos vues, d’autre part on convainc les medias des failles du systèmes mais alors nous devenons scientifiques ou communicants, activistes ou publicitaires, et la parole comme l’action devient le fait de spécialistes. Le nucléaire plus qu’ailleurs semble imposer cette distinction, car nous n’y comprenons rien et nous ne savons pas même l’arrêter. Que personne ne s’inquiète, il ne nous viendrait pas à l’esprit d’appeler des milliers de personnes à converger dans une centrale pour la détruire. Mais nous nous voyons investit dans nos corps, dans nos rapports affectifs, dans l’organisation de notre quotidien et nous en avons assez. Nous voulons porter par nos actes et nos mots la possibilité d’une autre organisation sociale.

CONSTUIRE ENSEMBLE.

Notre mouvement antinucléaire trouve ses racines dans la perte démesurée de notre autonomie. Le coup portée par l’industrie nucléaire est si fort dans ce qu’il implique de dépossession que certains d’entre nous ont trouvée là, la « goute d’eau » qui fait déborder le vase de notre acceptation du quotidien. On mange de la merde, là où on vit on entend nos voisins tousser-pisser, on passe des heures à la CAF ou à Pôle emploi, trimballé dans l’administration, on respire un air de bagnole qui nous tue, on vote pour des gens et on appelle ça « pouvoir faire »… la liste est infinie de notre « mode de vie »dont la préservation vaut l’exploitation d’une moitié du globe. Nous n’en pouvons plus jusqu’à l’écœurement, comme ces révoltés brésiliens qui enragent de voir une « coupe du monde » ou plutôt une « juteuse opération économique » prendre le pas sur leurs misères. Alors évidement, notre lutte n’a pas pour ambition d’en finir avec le nucléaire, elle est beaucoup plus ambitieuse, nous voulons en finir avec l’organisation actuelle de nos sociétés. Nous sommes révolutionnaires.

Ici pas de slogan, nous ne sommes pas révolutionnaires pour dire un mot qui a été sexy, nous le sommes pour être cohérents et conséquents. Parce qu’un monde sans nucléaire n’enlève pas le « monde qui va avec », nous voulons que l’organisation sociale soit guidée par l’exigence d’un partage de la décision et de sa mise en œuvre. C’est pourquoi nous nous reconnaissons dans de multiples luttes, quelles soient contre un projet d’aménagement du territoire, contre la gestion des « sans papiers », le puçage des brebis, les nanotechnologies, la précarisation du travail… ce n’est pas que nous sommes de « toutes les luttes », citoyens du monde et keffieh au vent, prêt à dégainer une pétition au moindre citoyen passant, non, nous essayons de trouver une prise, de faire entrevoir que nous pouvons agir, qu’une même logique est à l’œuvre et qu’il n’y a pas d’alternative en son sein. Si nous voulons nous défaire de la prise de l’économie sur nos choix d’existence, notre moteur ne trouve pas là son énergie, plus largement nous voudrions juste étendre l’évidence que seule une attention à chacun peut construire une société désirable. Nous entendons lutter depuis la mise en œuvre de ce principe et c’est guidés par ce principe plutôt que par celui pour des projets « utiles » que nous voulons nous étendre.

Si nous sommes révolutionnaires, c’est donc parce que notre souhait concerne l’ensemble de l’organisation sociale mais aussi parce que la manière dont nous considérons qu’il nous faut porter ce souhait n’est pas une forme admise par l’organisation sociale actuelle. Par exemple, si nous éprouvons bienveillance et sympathie à l’égard de tout ceux qui s’efforcent de lutter pour plus de liberté et d’épanouissement, il nous paraît qu’il y a des formes de contestation qui ne prennent pas la mesure de ce à quoi elles s’opposent, et qu’alors leur lutte est vaine. Dans ce sens, nous ne nous reconnaissons pas dans certains discours « décroissants », ceux qui nous indiquent que notre action révolutionnaire tient dans la gestion de notre quotidien. Polluer moins, manger local, être le plus autosuffisant possible, etc. Noble ambition mais, on peut bien s’occuper de notre jardin sans troubler ceux qui détruisent le reste du monde. Nous ne croyons pas qu’un mouvement de ce type puisse faire tâche d’huile jusqu’à contaminer l’ensemble des structures de gestions du vivant. Davantage, cette ambition nous met en demeure d’agir mais en réduisant cette possibilité à notre quotidien. Celui-ci devient vite culpabilisant. Mais on s’en fout de mettre notre verre dans le bac à verre quand on maitrise rien de la gestion des déchets et surtout quand c’est une usine à fric pour Veolia ! Bien sur la décroissance ne tient pas uniquement à cela mais l’essentiel tient pour nous dans le fait d’agir ensemble, car notre lutte, dans ce qui la guide, est plus heureuse qu’un calcul quotidien de notre « empreinte carbone ». Nous ne voulons être ni des prêtres ni des comptables, il est d’emblée contradictoire de vouloir changer un système dans lequel on vit, mais si le combattre ne tient qu’à nous, nous n’entendons pas être des « consom-acteur ». On aurait tôt fait de devenir un bon gestionnaire, qui milite pour énercop et à demi-honteusement pour les verts, en refusant de prendre l’avion pour Marrakech, pour faire « ce que l’on peut » et en « craquant » parfois pour un kebab en sortant du bar. Si vivre dans ce monde est un paradoxe nous ne voulons pas pousser le drame jusqu’à compter nos petites lachetés et réduire notre efficience politique à ce geste. Nous n’entendons pas non plus nous « retirer» du monde et si élever des chèvres dans le Larzac est certainement une vie plus riche et plus heureuse que la plupart des nôtres, elle n’empêche pas la logique de l’économie de s’abattre partout et celle-ci a vite fait de rattraper les chèvres dans leur chair.

réenchantons-les-espaces

Nous entendons plutôt agir ensemble et directement, portés en cela par l’exigence de l’attention à tous, et c’est cela qui prime. Cette attention, c’est l’effort permanent d’être ouvert à ce/ceux/celles qui nous entourent. Du regard qu’on porte autant aux hommes qu’aux femmes dans une discussion, de la manière de parler qui ne soit pas ni excluante ni condescendante, de ne pas traiter l’animal comme un objet, de considérer que certains ont peur de se battre et d’autres de parler en public. De savoir toujours que nous nous construisons dans nos rapports avec les autres et qu’en ce sens nous sommes toujours plus que ce que nous semblons porter. Savoir que cette attention n’a de sens que par l’exercice qu’on en fait, qu’il n’y a pas plus de structures épanouissantes en soit que de « box révolution ». La volonté d’aller vers l’émancipation de chacun est une mise en pratique, un travail constant : c’est ce travail qui est l’attention que l’on désire comme base du commun. Ces jolis mots ne nous font pas être des groupes de psychanalyse ou de caricatures hippies, si nous ne voulons pas que quelques uns gouvernent à notre place nous désirons bien tenir un pouvoir, celui de rendre possible le plus largement cette attention. Et pour ce faire nous savons qu’il faut nous opposer physiquement à ceux qui nous amenuisent. Nous devons donc porter des actions directes et massives auxquelles peuvent participer le plus de monde possible, ceci en respectant les différentes manières de se rapporter à la violence. Celle-ci n’est pas pour nous un recourt impossible et nous comprenons bien la logique dominante qui fait coller violence à barbarie dans son intérêt. Pourtant s’il faut défendre la possibilité d’une vie émancipée ou plus modestement un champ de blé d’une autoroute, nous n’éprouverons que de la joie à voir un engin de chantier bruler dans la nuit ou une ligne de CRS fuir sous nos projectiles. Certes il n’y a pas de finalités joyeuses dans l’exercice de la violence et nous n’éprouvons pas le désir de courir les occasions de nous affronter aux flics mais sabotage et confrontation directe font tout autant partie de nos moyens d’actions que la manifestation joyeuse. Nous voulons que chacun puisse se saisir par lui-même de ses facultés d’agir, de participer par exemple au blocage d’un transport de déchets radioactifs ou au chantier d’un aéroport, à la destruction d’un centre de rétention administrative, à l’occupation d’un théâtre ou à l’élaboration d’une place publique, etc, mais ces rapports de force n’ont de sens que s’ils servent la reprise en main de nos existences et s’ils ne priment pas sur l’attention que l’on doit se porter. Les spécialistes de l’événement, les activistes plus radical-que-moi-tu meurs, nous semblent manquer leur ambitions. Si nous ne voulons pas nous contenter de discuter nous ne voulons pas d’élites guerrières. Construire est un travail au long cours qui demande patience et persévérance. Nous qui écrivons, le faisons depuis une grange dans la Manche, fruit d’une lutte contre une Ligne Haute Tension qui aura durée 2 ans, et qui aura trouvé un souffle dans l’initiative Valognes stop castor de Novembre 2011, laquelle nous aura permis de montrer que nous pouvons toujours agir concrètement à plusieurs centaines contre l’industrie nucléaire. Si cet acte n’a pas été qu’un coup d’éclat, c’est par toutes les rencontres et bouleversements qu’il a permis.

C’est pourquoi la bienveillance doit primer dans la construction de ce que nous entendons porter. Si des bases claires se dégagent pour nous comme des socles, nous savons que c’est par leur explication que nous nous confrontons à nos évidences. C’est seulement par l’attention à leur mise en œuvre que nous devenons consistants. Mise en œuvre de lieu et d’espace d’attention aux uns et aux autres, mise en œuvre d’un conflit contre ce qui rend impossible ou nie ce commun .

APPEL

Nous voudrions partir des discours portés par ce texte pour appeler à un large rassemblement. Nous ne voulons ni fonder un parti ni constituer des groupes d’activistes. Au contraire, nous voudrions par ce texte relancer une politique qui s’assume révolutionnaire. Qui permette d’afficher un commun dans différentes luttes en cours, mais un commun qui ne soit plus de slogan : « et son monde », « lutte contre les projets inutiles », mais qui soit un commun réfléchi et mis en œuvre. Nous voyons trop clairement comment ces illusoires oppositions deviennent prépondérantes. Tout celles/ceux qui auront trouvés pertinentes les ambitions qui sont les nôtres sont les bienvenus pour discuter, depuis les bases affichés par ce texte, à la constitution d’une réflexion politique et d’un élan conséquent. Rencontrons-nous sur quelques jours Printemps 2015, dans l’ouest de la France. Pourrait se lier à ces rencontres une action d’envergure si nos énergies et nos enthousiasmes convergent et si le cœur nous en dit.

Juin 2014
L’assemblée antinucléaire de l’ouest

py l o n e s @ r i s e u p . n et   –   a n t i t ht . n o bl o g s . o rg

GRANGE DE MONTABOT – Appel à dons

mercredi, mai 14th, 2014

Titre

GrangeMontabot2013mars18Appel2Depuis un an maintenant nous faisons revivre une grange à Montabot (50). Ce lieu est le fruit des dynamiques lancées lors des actions de novembre 2011 contre le train “CASTOR” à Valognes, et des moments forts de la lutte contre la ligne Très Haute Tension (THT) Cotentin-Maine (2011-2012). Nous voulons que cette grange soit un lieu collectif pour la lutte, qui puisse accueillir diverses rencontres et moments d’organisation. Inoccupé depuis des années, ce bâtiment agricole est doté d’une pièce de vie et d’un atelier, avec du terrain.

Depuis un an nous faisons des travaux avec les moyens du bord, nous cherchons à rendre ce lieu le plus autonome possible, mais aussi et surtout nous essayons de faire en sorte que cette grange soit le théâtre de nos envies, de nos échanges de savoirs constamment alimentés par les diverses rencontres, les discussions et les chantiers, ainsi que par les moments de lutte que nous partageons avec les riverains s’opposant encore aux chantiers de la ligne THT.

lieu

Du soutien à l’occupation des Mares en février 2013, au Week-end d’inauguration du mois de mai, de l’accueil de rencontres-discussions-chantiers en non-mixité féminine en avril aux assemblées antinucléaires et anti-THT qui se tiennent là depuis mai 2013, ce lieu est pour nous bien plus qu’un chantier permanent. Il est une enclave expérimentale de vie, des luttes en cours et à venir, de rencontres, la Grange est une occasion pour nous de faire face ensemble à l’arrogance et à l’oppression d’un système toujours plus liberticide.
Cette grange vient aussi matérialiser l’envie de vivre dans et avec le paysage local en fournissant un lieu destiné à accueillir celles-eux qui pensent différemment notre monde et les sociétés qui le composent.Cheminee-1

Côté travaux, nous n’avons pas chaumé. En un an nous avons remis d’aplomb le haut de la cheminée, nous avons cintré la hotte, l’avons raccrochée au mur et partiellement remaçonnée. ChantierLinteauCoteCuisine-2legerNous avons consolidé de manière temporaire la charpente, fixé les gouttières, et changé les linteaux de l’ouverture entre les deux pièces. Certain.e.s ont réalisé des portes pour l’atelier, tandis que d’autres rénovaient une fenêtre et la porte d’entrée.

Parallèlement afin de tendre vers une autonomie maximale par rapport au système énergétique centralisé, nous avons installé des panneaux solaires ainsi qu’une cuisinière à bois, et nous avons commencé à isoler le bâtiment. Nous sommes autonomes en eau potable grâce à la récupération de l’eau de pluie et l’achat d’un kit de filtration. En septembre 2013, une caravane contre les mégaprojets en Amérique centrale est passée à la grange pour présenter un film réalisé au Mexique contre des énormes centrales d’éoliennes, “Nous sommes le vent”, et nous a aidé à fabriquer une pompe à pédale, qui pourra très prochainement Affiche DiscutMontabot2013sept07balimenter en eaux pluviales le chauffe-eau à bois, qui chauffera sans doute l’hiver prochain grâce au bois des haies que nous venons d’élaguer sur le terrain de la grange, durant une semaine de chantier. Nous avons aussi cultivé un jardin, dont les tomates, courges, haricots et patates ont été partagés joyeusement.

InfokioskGrangeTous ces chantiers collectifs nous ont permis, en prenant de notre temps plutôt qu’en dépensant de l’argent (que nous n’avons d’ailleurs pas), de réaliser par nous-mêmes des travaux que cette société de consommation rend inaccessibles pour qui n’a pas un porte-feuille bien garni. Ils nous ont aussi permis de questionner dans la pratique notre volonté de fonctionner de façon horizontale, sans chef ni bureaucratie.

Aujourd’hui nos esprits continuent à fourmiller de projets pour La Grange et nous avons établis un calendrier des prochains chantiers que nous voulons effectuer.GrangeMontabot2014 affiche travaux v7

– Un chantier yourte du 20 au 22 mars 2014
– Un chantier phytoépuration et gestion de l’eau de la grange du 21 au 27 avril
– Un chantier four à pain et construction bois d’un atelier menuiserie du 23 au 29 juin
– Un chantier nouveau plancher pour un dortoir tout neuf en septembre.

Nous projetons aussi de changer la charpente et d’installer une couverture en ardoises dès que nous aurons réuni les matériaux et l’argent nécessaire pour réaliser ce chantier.

Ces divers chantiers sont ouverts à tou-te-s celles et ceux qui désirent venir y participer, apprendre, nous rencontrer, comploter…

Comme d’habitude nous organiserons ces chantiers avec les moyens du bord, tant humains que financiers. Néanmoins certains de ces travaux sont très couteux et nous devrons d’abord renflouer nos caisses afin de pouvoir les réaliser.

Les nombreux projets que nous avons prévus pour les mois à venir ont besoin d’un lieu pour les accueillir : rencontres entre groupes de luttes, assemblées mensuelles antinucléaires, groupes de travail autour de la réalisation d’un recueil sonore, infokiosk, etc.

C’est pourquoi :

Pour plus d’information, nous proposer des moments de complicité ou venir à notre rencontre : montabot arobase riseup.net / 06 51 67 94 44.

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DoublePage

Contre le nucléaire, résistance et sabotage!

samedi, décembre 14th, 2013

 

PovPyloneTandis que RTE s’évertue du côté de Beaulieu-sur-Oudon (53) à terminer sa ligne THT Cotentin-Maine, que des tests de mise en route sont effectués avec un raccordement type « pinces crocodiles » à la ligne Domloup-Les Quintes, nous lisons sur Indymédia que les déboulonnages de pylônes se poursuivent.

Ainsi, le 6 décembre 2013, nous pouvions lire sur (https://nantes.indymedia.org/articles/28602) les lignes suivantes :

« En ce moment, EDF érige une nouvelle ligne THT (Cotentin-Maine) en vue d’écouler l’énergie du futur réacteur EPR de Flammanville. Ceci marque la poursuite du programme nucléaire français.

Nous nous y opposons, agissons et le sabotons en son point faible, son réseau de distribution. Il y a quelques jours plusieurs pylônes de la ligne ont été déboulonnés. Tant que le nucléaire s’étendra, nous saboterons.

Nous sommes nombreux/ses et invitons chacun/e, ami/es antinucléaires, à acter ses convictions.

Dépylonons! »

Il est toujours réjouissant d’apprendre qu’EDF comme sa filiale RTE continuent d’être la cible de celles et ceux qui ne se résignent pas à vivre dans un monde nucléaire où chacun-e tend à être dépossédé-e.

 

RTE revient au Chefresne : AGISSONS PARTOUT AILLEURS !

vendredi, janvier 18th, 2013

Impressions décentralisées pour appel à actions décentralisées :

Affiche n°1              Affiche n°2 (à venir)                  Affiche n°3

Fichier pour impressions recto tract A5                Fichier pour impressions verso tract A5

 

RTErevient

Pendant des mois la résistance contre la ligne THT Cotentin-Maine s’est concentrée autour du Chefresne. Recours juridiques, arrêtés municipaux, appels à rassemblement, actions publiques de déboulonnage, sabotages, se sont heurtés au mépris et à une répression grandissante. RTE et la préfecture orchestrent de concert les convocations en gendarmerie, les expulsions, les interpellations, les assignations en justice, les amendes.

Pourtant la lutte est loin d’être finie, d’autant plus que d’autres fronts se renforcent. Car la mobilisation contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes s’inscrit bien, pour nous, dans la même logique que le combat contre la THT, le nucléaire et leur monde.

Alors que la construction des deux derniers pylônes se profile, que l’abattage du bois de la Bévinière est en cours, nous souhaitons appeler à une réaction du même type que celle qui s’est mise en place pour lutter contre l’aéroport de NDDL. Face à la concentration des forces répressives, décentralisons nos actions pour frapper là où ils ne nous attendent pas. Attaquons partout où RTE, Vinci, Areva et consorts étendent leur mainmise par un quadrillage et une militarisation de nos espaces de vie. Nous vivons tou.te.s sous des THT, près de LGV, d’équipements Vinci, d’autoroutes, d’aéroports, de centres de stockage de déchets nucléaires, de centrales à gaz ou nucléaire.

scie

La lutte contre leur monde de gestionnaires, d’aménageurs, de flics, ne fait que commencer, et si nous désirons maintenir la pression partout où ils se trouvent, nous souhaitons aussi éviter de nous épuiser en procès inutiles et préserver nos forces. C’est pourquoi nous appelons à exprimer notre solidarité avec les opposant.e.s à la ligne THT Cotentin Maine par des actions décentralisées. La semaine suivant le début de la construction du dernier pylône sur le Chefresne ou l’abattage du bois de la Bévinière, nous appelons à toute forme d’actions, pourvu qu’elles respectent l’intégrité physique des personnes, afin de montrer notre détermination à ne pas laisser cette ligne THT s’achever, à ne pas laisser le monde nucléaire s’étendre un peu plus.

La THT est partout car qu’ils prennent ZAD dans leur gueule!

Ni résignation, ni compromis !

Comme ils ne pourront jamais mettre un flic au pied de chaque pylône,

la THT ne passera jamais en paix.

degage

Appel à réagir aux prochains travaux sur le Chefresne

samedi, décembre 29th, 2012

L’appel à réagir aux prochains travaux au Chefresne par le biais d’actions décentralisées est issue de l’assemblée des 1er et 2 septembre au Chefresne. Trois mois plus tard, lors de l’assemblée du 1er décembre 2012 à Coutances, nous constations avec une certaine satisfaction qu’aucun travaux n’avaient repris. Toujours pas de bucheronnage au bois de la Bévinière, toujours pas de pylône 227 et rien de nouveau sous le soleil de RTE pour accéder aux pylônes 224 et 225. Pour autant, tout cela risque de s’accélérer début 2013 et il semble bon de rappeler que cet appel est toujours d’actualité.

Consultez régulièrement cet article ou inscrivez-vous à la liste de diffusion pour être tenu au courant de la reprise des travaux au Chefresne.

 

Depuis des mois, la résistance contre la ligne THT Cotentin-Maine s’intensifie autour du Chefresne. Recours juridiques, arrêtés municipaux, appels à rassemblements, actions publiques de déboulonnages, sabotages, se heurtent au mépris et à une répression grandissante. RTE et la préfecture orchestrent de concert les convocations en gendarmerie, les expulsions, les interpellations, les assignations en justice, les amendes.

Alors que se profile l’aboutissement de la construction de la ligne sur la commune du Chefresne avec la construction de l’ultime pylône et l’abattage du bois de la Bévinière, nous souhaitons répondre à cette répression forcément centralisée par un appel à agir partout où les aménageurs tels que RTE, Vinci, ou Areva, étendent leur main mise par un quadrillage et une militarisation de nos espaces de vie : lignes THT, centrales nucléaires, autoroutes, LGV, incinérateurs, centres de stockage de déchets nucléaires… Que la solidarité avec la lutte anti-THT s’exprime là où la répression ne l’attend pas, pour garder nos forces, ne pas s’épuiser de procès en procès, et maintenir la tension pour dire que nous ne céderons pas. Nous vivons tou-te-s sous des lignes THT.

Exprimons notre solidarité avec les opposant-e-s à la ligne par toute forme d’actions pourvu qu’elle respecte l’intégrité physique des personnes, la semaine suivant le début de la construction du dernier pylône sur le Chefresne ou l’abattage du bois de la Bévinière.

L’information sur l’abattage du bois ou le début des travaux du dernier pylône sera disponible le jour même ici (http://antitht.noblogs.org/497).

Soyons prêt-e-s, ça ne devrait malheureusement pas tarder.

Assemblée du Chefresne, le 2 septembre 2012
Publié le 10 septembre 2012

Appel à un W-E de résistance à la ligne THT

dimanche, mars 4th, 2012

Week End de résistance à la ligne THT:

Du vendredi 22 juin au dimanche 24 juin 2012

Cliquez sur l'image pour voir la vidéo d'appel au week-end de résistance

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RESISTONS A LA LIGNE THT Cotentin-Maine

Depuis sept ans, des dizaines de milliers de personnes (de la Manche, de la Mayenne, de l’Ille et Vilaine et du Calvados) vivent avec l’épée de Damoclès d’une ligne Très Haute Tension programmée pour être installée de Raids (50) à Beaulieu (53).

Depuis décembre 2011, les chantiers de pylônes ont démarré et avec eux la violence d’état et de RTE (signatures forcées, travaux de destruction engagés légalement ou pas, etc…). Face à cette situation, nombre d’individus ont décidé que l’heure était à l’action directe pour tenter d’enrayer ce « rouleau compresseur » et appellent chacun à y participer avec les moyens qu’il jugera bon pour nuire matériellement à l’avancée du chantier. Si nous sommes contraints à ces pratiques c’est que l’opposition populaire à ce projet n’a, depuis que le projet est connu, rencontré uniquement que mépris et arrogance de la part de l’état et de RTE. Chacun aura compris qu’il n’y avait rien à attendre de ces institutions. C’est seulement en s’organisant par nous-mêmes avec nos moyens que nous pourrons freiner la toute puissance de l’état. Les habitants du Val Susa en Italie, qui luttent contre la construction de la ligne TGV Lyon-Turin, l’ont compris depuis longtemps. Ils arrivent pour l’heure à freiner sérieusement la destruction de leur vallée.

Depuis le 14 janvier 2012 et la réunion publique de Coutances, qui faisait suite à l’action de perturbation du convoi de déchets radioactifs de Valognes, une assemblée s’est constituée autour du village du Chefresne (50), terre de résistance depuis des années à ce projet de ligne THT. Cette assemblée, composée autant d’habitants proches du projet que d’individus en lutte contre toutes les politiques de gestion de nos vies par l’aménagement des territoires, assume entièrement l’héritage de l’action de Valognes, autant sur les pratiques de luttes, les formes d’organisation que sur le sens politique de ces luttes.

L’actualité nous montre avec bonheur que personne n’a attendu la constitution de cette assemblée pour agir sur le terrain. Déjà quelques pylônes déboulonnés, des engins en panne, des piquets de signalisation des chantiers systématiquement enlevés… Si les chantiers avancent bien trop rapidement, chacun peut constater que la panoplie des actions de nuisances reste ouverte et que les effets ne sont pas négligeables. L’état et RTE savent désormais que leur arrogance n’a d’égal que notre détermination.

Si l’assemblée du Chefresne entre aujourd’hui en résistance ce n’est pas seulement contre les dégâts sur la santé que RTE reconnaît implicitement en rachetant les maisons à moins de 100 m de son réseau THT. Ce réseau THT est intimement lié à la production nucléaire et assumé comme telle par EDF justifiant cette ligne THT par l’EPR en construction. C’est donc également une résistance à l’industrie nucléaire que nous poursuivons aujourd’hui. Mais ces lignes THT et la centralisation de la production électrique dont elles sont la résultante ont également une autre signification. Avec la multiplication de ces projets en France et en Europe, nous savons aujourd’hui que l’état et l’industrie ont décidé de faire de l’électricité un marché spéculatif international se donnant les moyens d’un réseau international de distribution pour vendre l’électricité de l’EPR au Maroc, en Angleterre ou ailleurs. On est bien loin du souci affiché par EDF de sécuriser la distribution en France et notamment dans l’Ouest. C’est donc aussi contre la démence productiviste et le règne de l’économie que nous rentrons en résistance.

Si ce qui se vit aujourd’hui du côté de la Manche et de la Mayenne trouve écho chez les opposants à l’aéroport de Notre Dame des Landes, à la centrale à gaz du Finistère, à la ligne TGV Paris-Cherbourg, c’est que nous partageons le sentiment d’une même dépossession face à la gestion de masse dont participent ces projets d’aménagement des territoires.

Ce que nous a appris l’action de Valognes de fin novembre c’est que lorsque de la détermination se double d’une organisation collective horizontale (autrefois nommée démocratie directe), ce que nous récoltons n’est pas seulement de la confiance et de la force, c’est aussi le sentiment profond de reprendre nos affaires en main. Quelle meilleure réponse aux expropriateurs de nos vies et aux aménageurs de notre survie ?

La présente assemblée se veut être un soutien (plus que nécessaire) pour les habitants et habitantes qui se trouveraient démunies face au travail de destruction qu’effectue RTE contre ce qui a été, pour elles et eux, des lieux dans lesquels il et elles ont toujours vécu et/ou travaillé. L’assemblée souhaite accompagner leur colère et les prémunir de tout acte de désespoir qui pourrait s’ajouter à leur sentiment d’impuissance, et souhaite également effectuer un travail d’information de la population contre la propagande produite par RTE quant à l’avancée, soi-disant sans « incidents », des travaux. L’assemblée souhaite la réappropriation de cette lutte par la population afin qu’elle y participe activement, et souhaite travailler contre toutes les formes de résignation.

Afin que les habitants et habitantes ne se sentent pas dépossédé-e-s de la lutte, ils et elles seront informé-e-s, par le biais des affichages, des prochaines dates auxquelles se réunira l’assemblée. Le collectif se veut ouvert à toutes les initiatives et à toutes les personnes souhaitant s’informer ou participer à cette lutte.

L‘assemblée refuse toutes formes de récupération politique. Toutes les initiatives ne devront, en conséquence, afficher aucune appartenance politique ou syndicale.

L‘assemblée assumera toutes les formes d’actions, sans distinction de leur « violence », tant qu’elles n’atteignent pas l’intégrité physique des personnes travaillant à la construction ou à la protection des lignes. Qu’elles soient produites par les habitants de la région ou les personnes venant de l’extérieur, les actions seront assumées également. Le Collectif veut éviter les rivalités, peu constructives, entre des locaux et des non locaux.

NI RESIGNATION, NI COMPROMIS, SABOTONS LE CHANTIER DE LA THT

 

L’assemblée du Chefresne, le 4 mars 2012

Contacts : pylones arobase riseup point net

Infos : antitht.noblogs.org et stoptht.org

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Ebauche de Programme pour le WE de résistance

 

Vendredi 22 juin

Discussion / débat :

• Fukushima et l’accident nucléaire : une gestion programmée de l’absence de gestion.

• Histoire de la lutte contre la ligne THT cotentin maine, comment cette lutte s’inscrit contre le développement d’un marché international de l’électricité dans une opposition au monde nucléarisé.

Jeux de piste & ateliers pratiques.

 

Samedi 23 juin

Discussion / débat :

• L’écologisme en critique : du capitalisme vert à la passion gestionnaire (contrôle et administration du vivant, place de l’Etat).

• Les luttes territoriales locales et internationales (Lignes THT, lignes TGV, aéroports, centrales de production électrique, etc) et la convergence possible des luttes contre la dépossession.

• Perspectives autour des luttes anti-THT et antinucléaires : retour sur les perspectives imaginées à Valognes telles le transport de la matière première, celui des déchets radioactifs, l’enfouissement…

• Assemblée de préparation de la journée d’action.

Ateliers pratiques sur les actions d’interférence aux chantiers de la THT.

Soirée musicale

 

Dimanche 24 juin

Journée d’actions de « diversions » massives

 

Samedi 23 & Dimanche 24 juin :

Espace & animations enfants.

Appello ad un Week End di resistenza alla linea THT

dimanche, mars 4th, 2012

Appello ad un Week End di resistenza alla linea THT

Resistiamo alla Linea THT Cotentin-Maine

 

Da sette anni, delle decine di migliaia di persone, della Manche, della Mayenne, dell’Ille e Vilaine e del Calvados, vivono con la spada di Damocle di una linea ad Altissima Tensione programmata per essere installata tra Raid (50) e Beaulieu (53).


Da dicembre 2011, i cantieri di piloni si sono avviati e con essi la violenza di stato e di RTE (obbligo di firme , lavori di distruzione iniziati legalmente o non, eccetera…). Di fronte ad una tale situazione, numerosi individui hanno deciso che era arrivata l’ora dell’azione diretta per tentare di bloccare questo « rullo compressore » e chiamano tutti a partecipare coi mezzi che giudicheranno buoni per nuocere materialmente ai progressi del cantiere . Se siamo costretti a queste pratiche è perché l’opposizione popolare a questo progetto ha, da quando il progetto è conosciuto, incontrato unicamente disprezzo ed arroganza da parte dello stato e di RTE. Ognuno avrà capito che non ci si deve aspettare niente da queste istituzioni. Solo organizzandoci noi stessi coi nostri mezzi, potremo frenare l’onnipotenza dello stato. Gli abitanti del Valle di Susa, in Italia, che lottano contro la costruzione della linea TGV Lione-Torino, l’hanno capito da tempo. Riescono per ora a rallentare seriamente la distruzione della loro valle.


Dal 14 gennaio 2012 e la riunione pubblica di Coutances, che seguiva l’azione di perturbazione del convoglio di rifiuti radioattivi di Valognes, un’assemblea si è costituita intorno al villaggio del Chefresne (50), da anni terra di resistenza a questo progetto di linea THT. Questa assemblea, composta sia di abitanti vicini al progetto sia di persone in lotta contro tutte le politiche di gestione delle nostre vite tramite la pianificazione dei territori, assuma interamente l’eredità dell’azione di Valognes, tanto sulle pratiche di lotte, le forme di organizzazione quanto sul senso politico di queste lotte.


L’attualità ci mostra felicemente che nessuno ha aspettato la costituzione di questa assemblea per agire sul terreno. Già alcuni piloni sbullonati, arnesi in panne, dei picchetti di segnalazione dei cantieri sistematicamente tolti… Se i cantieri progressano troppo velocemente, ciascuno può constatare che l’elenco delle azioni nocive resta aperto e che gli effetti non sono trascurabili. Lo stato e RTE sanno oramai che la loro arroganza uguale la nostra determinazione.


Se l’assemblea del Chefresne entra oggi in resistenza, non è solo contro i danni alla salute che RTE riconosce implicitamente ricomprando le case situate a meno di 100 m della sua rete THT. Questa rete THT è intimamente legata alla produzione nucleare ed è dunque assunta come tale da EDF che giustifica questa linea THT con l’EPR in costruzione. Oggi la nostra è dunque anche una resistenza all’industria nucleare . Ma queste linee THT e la centralizzazione della produzione elettrica, di cui sono il risultato, hanno anche un altro significato. Con la moltiplicazione di questi progetti in Francia ed in Europa, sappiamo oggi che lo stato e l’industria hanno deciso di fare dell’elettricità un mercato speculativo internazionale, dandosi i mezzi di una rete internazionale di distribuzione per vendere l’elettricità dell’EPR in Marocco, in Inghilterra o altrove. Siamo ben lontano dalla preoccupazione affissa da EDF di mettere in sicurezza la distribuzione in Francia e particolarmente nell’ovest. E’ dunque anche contro la pazzia produttivista ed il regno dell’economia che entriamo in resistenza.


Se ciò che si vive oggi nella Manche e nella Mayenne trova eco negli oppositori all’aeroporto di Notre Dame des Landes, alla centrale a gas del Finistère, alla linea TGV Parigi-Cherbourg, è perché condividiamo il sentimento di uno stesso spodestamento di fronte alla gestione di massa di cui fanno parte questi progetti di pianificazione dei territori.

Quale migliore risposta agli espropriatori delle nostre vite ed agli organizzatori della nostra sopravvivenza?


La presente assemblea vuole essere un sostegno, (più che necessario), per gli abitanti che si troverebbero sprovisti di fronte al lavoro di distruzione che effettua RTE contro ciò che è stato, per loro, i luoghi in cui hanno sempre vissuto e/o lavorato. L’assemblea desidera accompagnare la loro collera e premunirli di ogni atto di disperazione che potrebbe aggiungersi al loro sentimento di impotenza, e vuole anche effettuare un lavoro d’informazione della popolazione contro la propaganda prodotta da RTE in quanto ai progressi, sedicenti senza « incidenti », dei lavori. L’assemblea desidera la riappropriazione di questa lotta da parte della popolazione affinché partecipa attivamente, e vuole lavorare contro ogni forma di rassegnazione.


Affinché gli abitanti non si sentono spossessati dalla lotta, saranno informati, tramite delle affissioni, delle prossime date alle quali si riunirà l’assemblea. Il collettivo si vuole aperto a tutte le iniziative ed a tutte le persone che desiderano informarsi o partecipare a questa lotta.


L‘assemblea rifiuta ogni forma di recupero politico. Nessuna iniziativa dovrà quindi affiggere appartenenza politica o sindacale.


L‘assemblea assumerà tutte le forme di azioni, senza distinzione della loro « violenza », finché non toccano l’integrità fisica delle persone che lavorano alla costruzione o alla protezione delle linee. Che siano prodotte dagli abitanti della regione o le persone provenienti da fuori, le azioni saranno anche accettate anche. Il Collettivo vuole evitare le rivalità, poco costruttive, tra i locali e i non locali.


NÉ RASSEGNAZIONE, NÉ COMPROMESSO,

SABOTIAMO IL CANTIERE DELLA THT

Assemblea del Chefresne

La llamada del Chefresne para resistir a la linea de muy alta tension (La MAT !)

dimanche, mars 4th, 2012

Fin de semana de resistencia a la linea de muy alta tension

Del viernes 22 de junio al domingo 24 de junio del 2012

Desde hace siete años, decenas de miles de personas (en La Manche, Mayenne, Calvados, Ille et Villaine) viven con la espada de Damocles que significa la línea de Muy Alta Tensión (MAT), programada para ser instalada desde Raids (50) hasta Beaulieu (53).

Ya en diciembre de 2011, las obras para la instalación de los postes comenzaron y, con ellas, también la violencia de parte del Estado y de la Red de Transporte de Electricidad (RTE). Así, se ha forzado a firmar la venta de tierras, la actividad destructora se puso en marcha ya de manera legal o ilegal, etc. Frente a esta situación, numerosas personas hemos decidido que ha llegado la hora de la acción directa para intentar, no sin riesgo, poner freno a esa « apisonadora », y llamamos a todxs a participar mediante los mecanismos que se juzguen necesarios para perjudicar materialmente la continuación de esas obras. Si nos vemos obligadxs a ejercer estas prácticas es porque la oposición popular a ese proyecto no ha encontrado sino el desprecio y la arrogancia del poder estatal y de la RTE. Hemos comprendido que no había nada que esperar de esas instituciones. Sólo organizándonos por nosotrxs mismxs y con nuestros propios medios podremos frenar el poder omnímodo del Estado. Lxs habitantes del Valle Susa en Italia, que luchan contra la construcción de la línea TGV (Tren de Gran Velocidad) Lyon-Turín, lo han comprendido desde hace tiempo. Por el momento, han logrado frenar ostensiblemente la destrucción de su valle.

A partir del 14 de enero de 2012 y de la reunión pública de Coutances, que siguió a las acciones de perturbación al convoy de resíduos radioactivos desde Valognes, una asamblea se ha constituido alrededor del pueblo llamado Chefresne (La Manche), zona de resistencia desde hace varios años al proyecto de construcción de la línea MAT. Esta Asamblea, compuesta tanto por habitantes próximos al lugar señalado para el proyecto como por individuxs, en lucha contra todas las políticas de gestión de nuestras vidas a través de la planificación territorial, se asume completamente como heredera de la acción de Valognes, tanto en las prácticas de lucha, en las formas organizativas como en el sentido político de esas luchas.

Los hechos actuales nos muestran con satisfacción que nadie ha esperado la constitución de esta Asamblea para actuar en el terreno. Así, ya antes ciertas torres habían sido desempernadas, alguna maquinaria resultaba malograda, los paneles señalizadores de la obra desaparecían sistemáticamente, etc. Si bien las obras avanzan demasiado rápido, cada quien puede constatar que, la panoplia de acciones que se orienten a sabotearla, queda abierta a más ideas, y que los efectos de estas acciones no son despreciables. El Estado y la RTE saben, desde entonces, que su arrogancia sólo tiene parangón con nuestra determinación.

Si la Asamblea de Chefresne entra hoy en resistencia, no es sólo contra los daños a la salud que la RTE reconoce de manera implícita al comprar las casas de los alrededores, puesto que su red de líneas de alta tensión pasa a menos de 100 m de las viviendas. Lo que perseguimos hoy es igualmente construir la resistencia frente a la industria nuclear, pues esta red está íntimamente ligada a la producción nuclear y asumida como tal por la Empresa Francesa de Electricidad (EDF), con lo que justifica la existencia de la MAT por el reactor nuclear de Flamanville (EPR) actualmente en construcción.

Esta red de torres de muy alta tensión y su resultante, la centralización de la producción eléctrica, tienen asímismo otro significado. Con la multiplicación de esos proyectos en Francia y en Europa, sabemos actualmente que el Estado y la industria han decidido crear un mercado especulativo internacional de la electricidad, arreglándoselas para favorecer una red internacional de distribución para la venta de electricidad a Marruecos, Inglaterra o a otros lugares. Muy lejos está la supuesta preocupación de EDF por dar seguridad a la distribución en Francia y sobre todo en el Oeste de Francia. También entramos en resistencia contra la demencia productivista y el reino de la economía.

Si lo que vivimos hoy en La Manche y en Mayenne encuentra eco entre los opositores al aereopuerto de Notre Dame des Landes, a la central de gas de Finisterre, a la línea de tren de alta velocidad Paris-Cherbourg, es porque compartimos el mismo sentimiento de expoliación por una mega-gestión de la cual participan esos proyectos de planificación territorial.

La acción de Valognes de finales de noviembre nos ha enseñado que cuando la determinación se refuerza con una organización colectiva horizontal (a la que hemos llamado antes democracia directa), lo que recogemos no es solamente confianza y fortaleza, sino también el hondo sentimiento de vernos retomar nuestros asuntos en manos propias. ¿Qué mejor respuesta a quienes expropian nuestras vidas y a quienes organizan nuestra sobrevivencia ?

La presente Asamblea pretende servir de apoyo (más que necesario) a lxs habitantes que se encuentran desprotegidxs frente a la campaña de destrucción que efectúa la RTE en contra de lo que ha sido, para ellas y ellos, el lugar en donde han vivido o trabajado desde siempre. La Asamblea desea acompañar su enfado y resguardarles de toda desesperanza que pudiera agregarse al sentimiento de impotencia. Deseamos igualmente efectuar un trabajo de información entre la población contra la propaganda producida por la RTE en cuanto al avance de las obras, supuestamente « sin incidentes ». La Asamblea aspira a que la población se reapropie de esta lucha, mediante su participación activa y su combate contra toda forma de resignación.

Con el propósito de evitar algún sentimiento de ser sólo unx espectadorx de la lucha, lxs habitantes estarán informadxs, mediante carteles, de las próximas fechas en las que la Asamblea se reunirá. El colectivo está abierto a todas las iniciativas y a todas las personas deseosas de informarse o de participar en esta lucha.

La Asamblea rechaza toda forma de recuperación política. En consecuencia, todas las iniciativas deberán evitar la exhibición de cualquier filiación partidista o sindical.

La Asamblea asumirá toda forma de acción, sin distinción de su grado de « violencia », mientras no se atente contra la integridad física de las personas que trabajan en la construcción o protección de la línea de alta tensión. Que esas acciones provengan de lxs habitantes de la región o de personas del exterior, ellas serán igualmente asumidas, pues el colectivo desea evitar las poco constructivas rivalidades entre locales y foráneos.

NI RESIGNATION, NI COMPROMIS, SABOTONS LE CHANTIER DE LA THT

NI RESIGNACIÓN, NI COLABORACIÓN, ¡ SABOTAJE A LA LINEA DE ALTA TENSION !

L’assemblée du Chefresne, le 4 mars 2012

Contact : pylones at riseup dot net

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