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Quelques critiques et interrogations sur le déroulement du WE de résistance à la ligne THT Cotentin-Maine.

mercredi, juillet 18th, 2012

Le but de ce texte n’est pas de viser tel groupe responsable du programme du week-end ou tel groupe responsable de la stratégie de l’action du dimanche. Mais plus de mettre en lumière les difficultés organisationnelles et stratégiques qu’ont rencontrées les 500 personnes présentes lors ce cette manifestation qui a eu lieu du 22 au 24 juin 2012, en Basse-Normandie.

 

Annonce de l’action

Tout d’abord, je voudrais partir de l’annonce du week-end, et particulièrement de l’annonce d’une « journée d’actions contre la THT » (sur l’affiche) ou d’une « journée de  »diversions » massives » (sur le programme détaillé du week-end). Sans poser la question suivante : Est-il vraiment nécessaire d’annoncer explicitement sur un quelconque support – jusqu’à préciser le jour – qu’il y aura des actions ? Arrêtons-nous sur le terme « diversions ». Il me semble plutôt évident (dans un contexte de lutte où, par exemple, le mot pique-nique a servi de prétexte à diverses actions) que ce mot a sûrement engendré des répercutions directes sur la façon dont se sont organisés et ont réagi les gardes mobiles, et plus largement le dispositif de répression étatique. Mais comment utiliser ce genre de termes pour ne pas que cela agisse à notre désavantage ?

 

Incompatibilité des discussions avec les actions prévues en fin de week-end

En plus des actions, sur le même mode que le camp de Valognes, étaient proposés deux jours de discussions pour débuter le week-end. L’initiative de Valognes n’a-t-elle pas montré, ainsi que certaines actions autour du Chefresne, qu’il était difficile – voire impossible – de se rendre pleinement disponible, aussi bien mentalement que physiquement, pour les discussions/débats quand une ou des actions sont à préparer ?
Apparemment non. Mais le week-end anti-THT l’a encore confirmé. Une partie des discussions du samedi a été désertée par les divers groupes affinitaires et/ou géographiques, se réunissant afin de s’organiser pour les actions du lendemain. Sans parler du fait d’être préoccupé par cette dernière organisation et donc de ne pas avoir l’esprit à discuter, à prendre la parole ou tout simplement à se concentrer sur ce qui se dit. Les discussions sont tout de même très importantes dans tout mouvement d’opposition, surtout que ce n’est pas tous les jours qu’elles ont lieu.
Surgi alors le dilemme : « j’ai envie de participer aux débats, de m’informer mais je ne veux pas me retrouver en « touriste » au milieu des lacrymos le dimanche, qu’est-ce que je privilégie ? »
En ce sens, les rencontres autour de l’arrêt immédiat du nucléaire, en Saône-et-Loire1, organisées par le CAN 71, permettront de se sentir plus serein, plus disponible, plus attentif, etc., étant dépourvues d’actions (du moins directes).

 

Locaux,  »visiteurs » et connaissance du terrain

Revenons sur l’action du dimanche et son aspect topographique. Lors de l’assemblée générale faisant suite à l’action chaotique du dimanche 24 juin, plusieurs points ont été soulevés. Je reviens ici sur deux d’entre eux : la connaissance du terrain et la confiance. En effet, après la prise de parole d’une personne qui rendait compte de la difficulté à s’approprier une action quand on ne connait pas ou peu le terrain, une autre lui répondit de manière assez virulente (et un peu stupide à mon goût) : (de mémoire) « tu n’as qu’à venir ici pendant un mois pour apprendre à le connaître ! »
Comme si tout le monde habitait à une heure de route du Chefresne (et de Montabot en l’occurrence, lieu du camp) et était disponible pour venir ne serait-ce que chaque fois qu’il y a une assemblée ou une action.
Il ne faut pas oublier la triste réalité qui est, pour la majorité d’entre nous, faite de travail ; ou si ce n’est pas le cas, nous sommes chacun inscrit dans un quotidien qui peut nous contraindre dans la gestion de notre temps, sur une courte comme sur une longue durée.
Sans parler du côté financier corrélé à la distance géographique dans laquelle on se trouve.
C’est donc là que la confiance intervient. Effectivement, elle devrait pouvoir naître entre les personnes connaissant bien le terrain (du Chefresne aux alentours : le château d’eau, le bois de la Bévinière, le tracé des pylônes et ses divers chantiers en cours, etc.) et celles ne venant que rarement aux assemblées, aux actions, ou qui venaient uniquement pour le week-end de résistance. Attention tout de même, faire confiance ne veut pas dire le faire aveuglément (j’y reviens plus loin). C’est un des points les plus critiques concernant l’action du dimanche et particulièrement le choix de ce petit chemin – au nom certes très sympathique – des Hortensias, mais qui a laissé planer le même grand doute (désarroi ?) au dessus de nombreux cerveaux lors des  »préparatifs » pour l’action.

Stratégie et remise au question

On y arrive justement à cette action – qu’on pourrait rebaptiser (avec une touche d’humour noir, j’en conviens) journée de  »répressions » massives.
Il y en a des choses à redire sur la stratégie qui a été proposée pour ce dimanche 24 juin –je rappelle qu’il ne s’agit pas ici d’incriminer qui que ce soit, mais d’analyser ce qui a pu constituer une fragilité dans l’organisation de l’action.
Assez vite il a été annoncé en AG (le vendredi soir je crois) qu’il y aurait deux grands groupes : un qui partirait pour une marche pacifique, dans un style « manif’traditionnelle » et un second qui serait dans l’action dite « directe ».
Le premier (G.1) – hétérogène, constitué de jeunes et moins jeunes, d’enfants (!) – devait partir du camp, sur la route, pour se rendre au Chefresne (au château d’eau – squatté de force par les pions de l’État – ou à la mairie, je ne sais plus…).
Le deuxième (G.2) – composé majoritairement de jeunes (sans oublier les moins jeunes), et sans enfants – devait descendre le fameux petit chemin des Hortensias, exigu, sombre, longé d’arbres et de clôtures, rendant l’accès difficile aux champs de chaque côté, surtout pour un groupe nombreux. L’intention du G.2 était d’aller bloquer un carrefour tout en bas du chemin, sachant que ce dernier longe grossièrement le tracé de la ligne THT avec deux pylônes dans le champ à gauche en descendant et un troisième non loin du carrefour en question. Le mot d’ordre du groupe était : rester compact.
À noter que plusieurs petits groupes (plus mobiles et ayant divers objectifs) ont été constitués, en plus du G.1 et G.2.
Une fois le « scénario » intégré dans les cerveaux ainsi que la connaissance du dispositif de répression – environ 600 gardes mobiles, plus le(s) PSIG (Peloton de Surveillance et d’Intervention de la Gendarmerie), il apparut pour un grand nombre de personnes que l’action prévue pour le G.2 était vouée à l’échec – « on va au casse-pipe ! ». Certain-e-s, dans ce dernier groupe, avait la nette impression de servir d’appât. Il y eut plusieurs réactions face à cela : la fierté, car cela pourrait permettre aux groupes mobiles d’accéder aux pylônes ; le mécontentement, et donc la volonté de changer de groupe (G.1 ou un des petits groupes) ; l’indifférence, car certain-e-s ne s’en rendirent sûrement pas compte.
Avec du recul et après réflexions sur la situation au sein du G.2, plusieurs critiques émergent sur cette stratégie qui fit autorité et fut tentée.
Paradoxalement, malgré le grand nombre de gens ayant critiqué la stratégie, lors (et hors) des réunions du G.2, personne ne l’a remise radicalement en question en AG. Tout cela fait ressortir une sorte de suivisme, une non appropriation de l’action, et une sacralisation des assemblées générales2. Cet aveuglement et ce manque d’objectivité sont-ils les symptômes d’un attachement excessif au spectre de la démocratie directe ?
Un autre point critique, celui de la solidarité « forcée ». En effet, des personnes ont voulu renoncer à l’action du G.2, intégrer un autre groupe ou même rester au camp, la stratégie ne leur convenant pas. Mais des sentiments tels la culpabilité, le désarroi, etc. peuvent conduire à une solidarité non assumée donc forcée, car se sentant obliger de soutenir leur ami-e-s. Cela peut être prévisible et a certainement été vécu ce dimanche 24 juin. Ce sont des aspects qu’il ne faut pas écarter dans les conditions d’une action « risquée », aux conséquences pouvant être graves, au niveau de la répression : de nombreuses personnes blessées, arrêtées, car inquiètes, angoissées et ne se sentaient pas de faire face aux forces de l’ordre, du fait de s’être forcées comme décrit plus haut. Il en va de même, pour une vingtaine de personnes de la Medic Team (groupe médical quoi) qui étaient en capacité d’assumer les premiers secours. Étant les seules à être organisées, dans ce but, pour l’action, la responsabilité que cela implique peut inciter à la solidarité : forcée. Aussi, si vraiment il venait à manquer quelques un-e-s de la Medic Team, car se refusant à être solidaire d’une action qu’ils-elles ne sentent pas, les conséquences pourraient être encore pires.
Le dernier point que j’aborderai dans cette partie 4 est celui de la « flexibilité ». En d’autres termes, comment arriver à ne pas faire que l’action soit téléphonée ? Comment ne pas agir là même où l’on sera le plus attendu par les forces de répression ? Aurions-nous été capable d’effectuer l’action le samedi au lieu du dimanche, malgré son annonce pour le dernier jour ? (J’ai conscience de la difficulté que cela implique, ainsi que les possibles infiltrations, écoutes à distances, etc.)
Je n’ai pas de réponse à apporter, c’est à réfléchir, à discuter et peut-être à envisager par la suite, sur d’autres actions de ce genre.
Notons quand même la trentaine de personnes qui ont pu accéder à un pylône dans la nuit de samedi à dimanche, et ont retourné la bagnole d’un vigile (un feu d’artifice a également été lancé ce même soir, je ne sais pas s’il fut lié aux 30). En gros, on a été tellement figé sur notre dimanche que les gardes mobiles n’ont pas pris la peine d’être présents aux pieds de tous les pylônes la veille au soir.
Une dernière remarque. Il peut s’avérer dangereux d’effectuer des actions près d’un camp où il y a des enfants et un espace qui leur est prévu. Pour quelque raison que ce soit, les forces de répression pourraient être amenées à entrer sur le camp et exposer les enfants aux gazes lacrymogènes ou à des scènes violentes3.

La mode de l’activisme

Ainsi, samedi après midi, alors que quelques personnes étaient en « promenade » sur le chemin des Hortensias et dans les champs environnants, plusieurs camionnettes et voitures de la gendarmerie ont déboulées sur un chemin très proche du camp. Les forces de l’ordre étaient-elles là pour essayer d’intercepter les « promeneurs », craignant que ceux-ci n’aillent s’attaquer aux pylônes, allez savoir !?
Toujours est-il que deux personnes, voyant ce spectacle, s’apprêtèrent à tirer des fusées (type feu d’artifice) sur les gardes mobiles, cela, depuis le camp. Les excités – vêtus d’une sorte de burqa-noire-moulante-deux-pièces de l’activiste branché – n’eurent pas le temps de faire quoi que ce soit avant que plusieurs personnes, près d’eux, ne leur disent d’arrêter. Cela aurait certainement légitimé une intrusion de la part de « l’ennemi », avec toutes les conséquences imaginables.
Les deux zouaves n’ont pas insisté (leur seule répartie fut : « on l’fait pas ? ») et sont partis en se décagoulant tranquillement.
Ce genre de réactions, comme quelques autres durant le week-end, ont fait parfois régner une ambiance assez étrange, comme si – à la vu de certaines personnes – il y avait un besoin de prouver une identité, voire une mode de l’activisme. À quand un rayon « activisme », consacré à l’accoutrement et au matériel (des fringues noires de toutes sortes, en passant par la frontale, le sac, les gants, le masque à gaz, etc.) chez Décathlon ou Au Vieux Campeur ?
Je m’égare un peu dans la moquerie, je sais, mais c’est quand même risible parfois ; mais ça peut vite ne plus l’être dans une situation semblable à celle décrite au début de cette partie 5.

Répression, échec : nécessité de créer un bouc-émissaire ?

Un autre phénomène est apparu pendant et surtout après le week-end. C’est la création d’une espèce de bouc-émissaire.
En effet, c’est l’impression que me donne cet acharnement contre la mouvance dite « appelliste », à qui on reproche le goût des stratégies guerrières et un certain avant-gardisme. Je ne veux pas rentrer dans cet élan plutôt hostile – mêlant des antécédents vécus avec ou proche de cette mouvance, de l’ego, de la jalousie (voire un peu de phobie), et sans doute une part de vérité. Il s’agit en fait de divergences théoriques et pratiques, apparemment difficiles à gérer.
Il se trouve que je n’ai aucun antécédent, ni grief à l’égard de ce courant politique. En outre, ces divergences ne peuvent-elles pas être conciliable, après discussions (sans animosité), pour envisager une réelle organisation commune ? Je ne prétends pas cerner la complexité de cette situation, je fais juste part de mon ressenti m’étant retrouvé plusieurs fois dans une position gênante face à ces reproches.
Ainsi, le fait que l’action du dimanche fut chaotique, qu’il y ait eu une répression violente et impressionnante avec, au final, une vingtaine de blessé-e-s dont trois gravement atteint-e-s, laisse le goût amer de l’échec. S’ajoutant parfois à cela, un sentiment de culpabilité, un choc psychologique, un vif énervement contre les forces de répression, un mécontentement vis à vis de l’organisation de l’action – cette dernière avait préoccupé, je le répète, beaucoup de gens. Tout ça peut être dur à porter. Pourtant, je trouve qu’il est malavisé, abusé, de développer à l’encontre de la mouvance précitée – ou d’une quelconque autre, évidemment –, un phénomène de bouc-émissaire, ou quelque chose dans ce goût là.
Il me paraît plus juste de considérer cet échec comme étant collectif, et non en se détachant des causes et en les attribuant à d’autres.

La suite

Lorsque j’écris ces lignes, l’assemblée du Chefresne se rassemble pour la première fois depuis le week-end de résistance. Je fais partie des personnes ce trouvant dans un des cas décrits partie 3, ce texte compense partiellement mon absence. Je le finirai en pensant que des actions rassemblant un grand nombre de gens ne sont pas toujours compatibles avec la cible choisie. En témoigne la liste d’actions « réussies », recensées par RTE4 et qui étaient principalement des actions clandestines ou en nombre assez restreint, pour celles qui étaient publiques. Qu’elles continuent alors d’exister !
Rendez-vous donc en septembre, en Saône-et-Loire, pour apprendre à se connaître, discuter et débattre de questions pertinentes. Comme par exemple : qu’elle pourrait-être la prochaine cible faisant l’objet d’une action de perturbation massive contre l’industrie nucléaire et son monde ?

Un individu participant à l’initiative de Montabot, le 18 juillet 2012.

Notes :

1. Appel pour des rencontres atour de l’arrêt immédiat du nucléaire, les 8 et 9 septembre 2012, à Culles-les-Roches, en Saône-et-Loire, Bourgogne

2. Le mot « fétichiser » fut employé pour qualifier les assemblées. Il était certes peut-être un peu fort mais relevait, à mon avis, une composante importante de l’échec du dimanche.

3. D’ailleurs, le groupe 1, dans lequel il y avait des enfants , s’est vu être gazé (sans sommation) par les gardes mobiles, au grand étonnement de certain-e-s. N’oublions pas que le mot « diversions » avait été annoncé. Il était donc très facile d’en imaginer une avec le G.1 partant en manif’ pacifique alors qu’un petit groupe à l’intérieur aurait pu s’être organisé, se tenant près à agir plus radicalement à un moment donné. En tout cas, la passion du gazage plus la pression psychologique et physique du week-end, les gardes mobiles n’ont pas dû réfléchir bien longtemps pour tirer leurs saloperies.

4. RTE nous informe… que les actions des anti-THT sont nombreuses et efficaces !

Dimanche 15 juillet, 10h – Assemblée du Chefresne au bois de la Bévinière

lundi, juillet 9th, 2012

Trois semaines après le WE de résistance qui s’est déroulé à Montabot (50), cette assemblée sera d’abord l’occasion de nous retrouver, mais aussi de reparler du week-end de juin, et de l’été que nous pourrions réserver à RTE.

Pour le repas du midi, l’idée est que chacun-e ramène quelque chose à partager.

DIMANCHE 15 JUILLET – 10 h
Bois de la Bévinière – LE CHEFRESNE

L’assemblée du Chefresne

Derrière l’urgence, la bêtise. Retour sur le week-end de résistance du Chefresne.

dimanche, juillet 8th, 2012

Avancer en ayant oublié sa tête c’est revenir en ayant perdu un bras.

Retour sur le week-end de resistance au Chefresne

Español

Laisser place à la fragilité ou tout détruire.

Je me suis fait tirée dessus par un flic.
J’ai 15 impacts de métal dans le corps et ils y resteront ; la jambe, l’os du genoux, le vagin, le sein, le bras. Le nerf de mon bras droit a été sectionné, on a du opérer. Dans un an peut être je retrouverai ses capacités.

J‘écris pour qu' »on » ne puisse pas dire qu »on » ne savait pas. Qui veut savoir sait.
J’écris pour qu’on arrête de nous censurer, frapper, enfermer, tuer derrière une soit disant démocratie et un soit disant état de droit.
J’écris parce que je n’en peux plus qu’on renvoie les violences aux pays lointains et pauvres en se décharge lâchement des questions révolutionnaires qui se posent en tunisie, en lybie, en Egypte, en Syrie … disant qu’en France c’est pas la même, qu’en France c’est différent, et même pire…

Ecrire parce qu’à 20ans j’ai subie, vu et entendu trop de violences policières derrière des vitrines de mensonges et de propagande marchande.
Écrire parce qu’il m’est insupportable de sentir cette boule d’angoisse dans mon ventre quand je croise un flic, et ce brouillard de solitude et d’impuissance face au système policier.
Écrire faute hurler que ça ne peut plus durer, et de prendre acte. Écrire parce que la liberté dans la civilisation occidentale est un mensonges meurtrier.
Écrire parce qu’il y a trop de silences et de mensonges sur la répression, sur nos luttes, sur les dangers du nucléaire, entre autre, sur la violence du système.

Cette fois-ci, ça s’est passé au Chefresne, une commune qui résiste à l’implantation d’une ligne très haute tension de 170 km de long (cette ligne participe à la création d’un gigantesque réseau de circulation d’information mondial, avec non seulement vente d’électricité mais aussi contrôle des populations et automatisation de leurs échanges avec l’administration centrale. Le courant électrique sera produit par des éoliennes en mer du Nord, par des centrales nucléaires comme l’EPR de Flamanville, mais aussi mécaniquement par les trois réacteurs de Tricastin qui sont maintenant libérés de l’alimentation électrique de l’usine Eurodif qui a fermée ; http://antitht.noblogs.org/255).

Mais je porte en moi bien des blessés, bien des morts, bien des non dits, pas qu’en France, pas qu’ailleurs .
Je porte en moi des prisons pleines et je sais les impunités à répétions pour les bourreaux légitimes.
Amin Bentounsi a été assasiné le 21 avril par balle, dans le dos, et suite à ça des policiers manifestent armés, en uniforme, revendiquant le droit de tuer en prevention.
Depuis leur mise en services le flash ball, les grenades assourdissantes et celles de desenclerment ont fait beaucoup de blessés, des oeils perdus, des plaies, des handicaps, des morts; personne n’a gagné devant la justice.

« Dispositif ballistique de dispersion » qui explose à 165db, envoie dix-huit modules en caoutchouc et, dont le bouchon métallique envoie des éclats dans la chair.

Je sais des villes de plus en plus sécuritaires, un arsenal juridique de plus en plus liberticide, le perfectionnement du contrôle de la population en meme temps que celui des frontières.
J’écris parce que j’en ai marre qu’on me demmande si « ça va ». A ceux à qui j’ai dit « oui », la politesse ou l’habitude.
Bref.

Nous nous sommes fait tirés dessus sous des pylones THT qui pullulent dans la campagne, dans un désastre mondial qui menace de péter à tout moment et dans lequel on nous voudraient civilisé, passif. Nous, à force, dépossédés de presque tout; de notre histoire, de son sens, du langage, de l’information, de nos corps, de nos désirs, de notre temps, de nos vies. Alors qu’on nous voudraient inoffensifs, craintifs, non violents, je ne veux pas qu’on me parle comme à « la malade », qu’on m’infantilise, qu’on me plaigne. J’ai besoin qu’on prenne soin des uns des autres, pour durer, j’ai besoin qu’on riposte aussi. J’ai besoin, pour guérir, d’un système sans flics, sans pouvoir.
Oui, tenons compte des dégâts d’un fragment de guerre sociale explicite, de son lot de douleurs et de violence, mais n’abandonne pas, organisons nous. Ce qui ne tue pas rend plus fort parait-il, à condition de ne pas se mentir.

Vous voulez des détails? Les mass-médias sont venus dans ma chambre d’hôpital avant l’opération. Un médecin généraliste, présent sur le camps, avait témoigné des violences policières et de l’utilisation d’armes de guerre (grenades de Dé-encerclement, grenade assourdissantes, gaz lacrymogène, matraque…) laissant de nombreux blessés. Il avait été formidable sur le camp mais là il arrivait géné ; les mouches à merde du pouvoir, autrement dit les journalistes, voulaient filmer les impacts de métal dans les corps pour diffuser le témoignage. Pas d’image, pas de parole, c’était leur chantage. Ils restèrent une heure dans la chambre, tentant de se défendre de la bassesse de leur journaux (voir les revues de presse sur : http://www.percysoustension.fr) et de leur démarche.
En voyant, sans surprise, ce qui en sort, un rectificatif s’impose.

L‘avancée des travaux de la ligne rend plus qu’urgente et nécessaire une résistance concrète et de terminée sur les infrastructures.
« Il est maintenant évident et nécessaire, vu ce que nous imposent les pylônes dressés sur nos terres, que beaucoup de personnes sentent l’envie en eux d’agir directement contre ce maillon faible de l’industrie nucléaire vu l’inacceptable répression des opposants, les droits fondamentaux des personnes bafoués, les humiliations qu’inflige RTE à la population. » (extrait de l’appel tous au chefrenes, wk de resistance; http://www.stop-tht.org/)

Ces lignes participent à la dépossession de nos vies et s’imposent avec la même arrogance et le même fascisme que l’aéroport à Notre Dame des Lande, le tgv entre Lyon et Turin, la centrale à gaz au Finistère, les éco-quartiers dans nos villes gentrifiées ou encore que les prisons à visages humains, belle image de l’hypocrisie du merdier actuel.
Alors d’où vient la violence?

On le sait et on peut s’en indigner après coups, mais il est important de le rappeller : les appels publiques de rencontres ou d’action entrainent inévitablement un énorme déploiement du dispositif policier: Occupation policière et militaire du territoire, contrôle et fouilles de ceux qui y passent, surveillance (hélicoptères, dispositif d’écoute), renforts entrainés au terrain ( dans le cas du Chefresne, la spig, les garde mobile de blain, entrainé sur la lutte de notre dame des landes). Ils étaient plus de 500 armés sous les pressions d’une préfecture traumatisée par Valognes (ou la perte de la maitrise d’un territoire).
Leur volonté semble clair : casser le mouvement, faire mal, physiquement et moralement.

Alors que les mass-media construisent méticuleusement la figure du dangereux radical qui veut en finir (avec on ne sait quoi) et qui vient de loin pour ça ( figure menaçante et complètement dépolitisée), ils passent sous silence les luttes et la répression croissante qu’elles subissent. Un territoire qui résiste est souvent occupé militairement, comme on le voit au Chefresne, à Notre Dame des Landes ou encore au Val de Suse; Sur fond d’expropriation, d’expulsions se déroulent quotidiennement les pressions psychologiques, financières, judiciaires et policières. Derrière la soit disant liberté de penser: l’interdiction d’agir. On nous tanne d’être non violent sous une violence croissante.

Le 24 juin, une manifestation est partie vers le château d’eau, lieu de rencontres et de résistances, expulsé le mercredi 20 juin. Un autre cortège, dont je faisait partie, est allé en direction des pylônes (deux debout et un encore au sol). Il est difficile de dire s’il faut définitivement abandonner toute action de masse annoncée, si c’était un casse pipe d’aller à ce qui ne serait qu’affrontement anticipé par des flics mieux équipés, de se dire que la peur l’envie d’annuler était presente la veille et le matin et qu’elle était peut être sagesse. Il semble important de questionner nos mode de prise de descision dans des moments d’urgence et de « spectacle » comme celui-ci. « La marche pour l’honneur » mentionné dans un retour (lien ci dessus) laisse un triste arrière gout de ces armées de déja-vaincus avançant vers leur perte. Etre transversales, imprévisibles, inattendus pour ne pas devoir devenir force militaire… Un ami me dit après coup  » cette fois encore on est pas passé loin de la mort, un d’entre nous aurait pu y rester ».
Dans la campagne grise de gaz nous n’avions pas le rapport de force ou l’intelligence nécessaire pour ne pas se faire repousser assez rapidement et violemment vers le camp. On entendait des détonations, des cris et sur la dernière charge les regards que je croisais étaient effrayés ou souffrants. Les lignes de flics, en entendant « il y a des blessés, du calme » se sont mis a charger en gueulant et tirant. Après avoir eu l’impression de bruler, j’ai eu celle de perde mon bras, puis la peur qu’ils nous tirent dans le dos ou qu’ils arrêtent. Quelqu’un m’a saisit et m’a sortie de là.
A ceux qui disent que la guerre est finie, je leur dis qu’elle est latente, cachée, mais qu’on peut compter nos morts, pour ne pas les oublier. Un opposant est passé il y a quelque années sous un train castor qu’il a voulu bloquer en s’enchainant sur la voie. D’autres y ont laissé leur tendons, brulé par la disque use des flics qui voulaient les enlever, d’autres … la liste est incomplète. Combien de morts par le nucléaire, de Hiroshima à Fukushima en passant par ceux qu’on cache chez nous, combien de tonnes de déchets qui s’entassent, combien d’irradiés, et combien de faux débats démocratiques ?

Là, c’était une tente médic pleine de blessés. Tristement mais efficacement les gestes et les réflexes se mettent en place : soigner dans l’urgence, maitriser sa douleur et accompagner celle des autres, évacuer malgré les barrages de polices, éviter celui qui bloquaient l’accès à l’hopital de St Lô, attendre désespérément les pompiers bloqués, subir la réquisition d’un de leurs véhicules pour évacuer un policier égratigné au détriment d’une fille risquant de perdre la vue …

En arrivant à l’hopital, je raconte tous ça en montrant mon corps mutilé. On s’indigne, on s’énerve, on déplore dans le service hospitalier pas familier des violences policière de la France de 2012. Certains auraient voulu aller à la manifestation mais travaillaient, certains m’ont dit en levant le poing de continuer la lutte, d’autres n’en revenait pas, quelqu’un m’a dit « nous avons fait la guerre en Normandie, on sait ce que c’est ». J’ai au téléphone un responsable de l’accessibilité des soins de l’hôpital de st Lo ( par rapport au barrage, deux fourgons et une lignes de garde mobile sur la route-sur la voie d’accès au CHU). Je répète, je dis que les pompiers n’arrivent pas à accéder au camp, il me répond qu’il fait ce qu’il peut. Il ajoute surtout qu’il reçoit, depuis le matin, des pressions de la préfecture pour avoir le nom et la nature des lésions des blessés du Chefresne. Il m’assure que le secret médical ne permet aucune fuite. Je lui dit de tenir face aux pressions et je le remercie pour cela.

Je serai transférée et opérée. Je vous passe les moments où, dans cette chambre, j’ai eu l’impression d’être en taule ou que j’ai craint l’arrivée des flics, les moments où l’étonnement des gens me donnait envie de leur dire mais ouvre les yeux et informe toi, l’inquiétude pour ceux resté au camps, l’envie de parler avec tous ceux qui ont vécu ce moment, l’envie de dire que je n’en veux qu’aux flics, l’envie de casser la télé ou d’occuper le plateau au moment des infos régionales…

Je sais juste qu’un moment me hante; cette heure entière où, mon bras anesthésié dans la salle d’attente du bloc opératoire, je n’ai pu m’empêcher et m’arrêter de pleurer. Pas que mon bras, pas que ces éclats, pas que le stress, mais la détresse de se savoir partie prenante d’une guerre pacifiée et dont les raisons comme les conséquences ne resteront connus que d’un petit nombre de camarades, noyées dans une indifférence générale.

J‘ai une grosse question dans la gorge, que faire maintenant par rapport à cette violence policière. Je sais que je n’ai rien à attendre de cette justice de classe sinon une tribune ou une médiatisation du problème. Et encore. Je la sais quotidienne cette violence. Je nous sais nombreux enragés. Je nous sais un peu seuls et démunis aussi.
Déjà j’en profite pour affirmer que ce n’est pas être violent que d’aller avec casque masque à gaz et protection en manifestation, c’est la condition de notre survie physique.
Ensuite qu’il nous faudra être plus intelligents que la police, que leur juges, que leur infiltrés, que leur système de contrôle.
Et pour finir que j’aimerai bien qu’on ne laisse pas faire parce que l’on sait, car « qui ça étonne encore », les violences policières sont entrées dans la réalité et la banalité du politique.
Amal Bentounsi appelait à un mouvement national contre le permis de tuer pour la police, j’appelle à une insurrection internationale contre la police, ce qu’elle nous inflige, contre ce qu’elle défend, contre ceux à qui elle sert.
C’est facile d’écrire mais on ne sait jamais que ça soit lu.

A bientôt

RTE occupe nos campagnes…

vendredi, juillet 6th, 2012

…occupons RTE !

Communiqué des occupants d’une maison appartenant à RTE (Réseau et Transport d’Electricité)

Notre procès, prévu pour le lundi 2 juillet (cf appel à rassemblement ci-dessous), a été reporté au lundi 9 juillet 2012 à 9 heures.

Ça y est, nous y sommes. Une riche entreprise nous attaque en justice pour nous expulser d’une maison qui était vide depuis des années. On nous attaque pour que cette maison redevienne vide. On nous attaque parce qu’il ne faudrait pas que notre pratique se répande. On nous attaque parce que nous squattons.

Nous avons choisi de squatter pour ne plus subir, pour ne plus nous contenter des miettes que l’État, ses services sociaux et ses associations acceptent de nous céder en échange de notre docilité. Nous avons choisi de squatter pour pouvoir vivre et expérimenter ensemble nos pratiques et modes de vie dans un espace qui ne soit pas soumis aux normes et contraintes imposées par le système totalitaire marchand. Il s’agit d’un acte politique totalement indépendant des partis, syndicats, mouvements et autres chapelles qui voudraient nous récupérer.

RTE, notre propriétaire, expulse actuellement à grands coups de gendarmerie et de « développement durable » les personnes qui s’opposent à la ligne THT (Très Haute Tension) « Cotentin Maine », projet nuisible et mégalomaniaque qui détruira des hectares de campagne et de forêt pour acheminer demain le nucléaire qui nous tuera après-demain.

Nous sommes donc totalement solidaires des personnes qui luttent et lutteront contre ces projets et nous pensons que c’est de nos luttes que viendra le changement.

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Communiqué d’appel au rassemblement pour le 2 juillet :

Rassemblement de soutien.
aux squatteurs de RTE à la Rochelle
lundi 2 juillet à 8 heures 45
devant le Tribunal d’Instance de la Rochelle.

Nous squattons, depuis maintenant plus d’un mois, une maison laissée vide pendant près de 4 ans par RTE (Réseau et Transport d’Electricité), filiale d’EDF qui s’emploie au quotidien à détruire nos campagnes et expulser familles et paysans pour construire les lignes à Très Haute Tension qui achemineront bientôt le nucléaire du nouveau réacteur EPR de Flamanville. Nous avons choisi de squatter pour pouvoir vivre et expérimenter ensemble nos pratiques et modes de vie dans un espace qui ne soit pas soumis aux contraintes et normes imposées par le système totalitaire marchand.

En réinvestissant cette maison inoccupée, nous lui redonnons vie, et nous redonnons vie à tout le quartier.

En occupant des maisons vides, en s’opposant à la construction de lignes à Très Haute Tension, en écrivant notre propre journal, en décidant de ne pas laisser des services sociaux ou des associations gérer nos vies, nous contribuons au processus de destruction de ce monde morbide en faisant émerger de ses décombres un horizon plus chaud, plus attrayant.

En cultivant notre potager, en échangeant des légumes contre un peu d’eau ou de sel, en organisant des projections avec nos amis, en discutant avec nos voisins dans la rue, nous construisons d’autres rapports humains.

Partout dans le monde, des squats citadins s’ouvrent et des luttes rurales naissent et perdurent malgré la répression et la désinformation imposées par le Pouvoir. Ces luttes, ces squats, ces lieux et moments d’autonomie doivent se connecter les uns aux autres pour constituer une réelle force de résistance globale à cette société capitaliste qui s’impose à chaque individu par le spectacle et le pouvoir policier ; une force de résistance qui peut nous permettre d’enrayer les attaques du système contre nos vies telles que le nucléaire, les aéroports, les lignes à très hautes tensions, les autoroutes et autres lignes à grande vitesse, les agressions policières, et bien-sûr le salariat qui enchaîne les êtres humains à une fonction sociale productiviste qui leur bouffe leur temps, leur santé et leur vie.

C’est pourquoi nous invitons à un :

Rassemblement de soutien lors de notre procès, le lundi 2 juillet à 8 heures 45,
devant le Tribunal d’Instance de la Rochelle, 67 rue de Jéricho.

Contre RTE et son monde, pour le logement gratuit, occupons les maisons vides, réapproprions-nous l’espace public, investissons les terres menacées par RTE, Vinci et leurs amis.

Des squatteurs de la Rochelle

RTE informs us … how actions against the Very High Voltage line Cotentin Maine of anti-THT are numerous and effective!

mardi, juillet 3rd, 2012

RTE (Réseau de Transport de l’Electricité, a subsidiary of EDF) told us through their lawyer, as part of a case brought to the attention of a judge in the court of Coutances, that:
– Work related to the court of Coutances for RTE represents a cost for the day, in case of late delivery, up to 1 million euros.
– When the construction site of one of the pylons of the line is stopped, there are several dozen workers who must stop working.
– The cost of losing a day’s work on a job site (companies on the construction site are paid despite the blocking of the site) is estimated between €15 000 and €20 000 (not including any eventual penalties if the work was to be finished later than scheduled).

Similarly RTE has listed for us the hiccups they have faced:

September 25, 2010 nuts and bolts were removed from pylon number 158 in Isigny-le-Buat (50)

– On January 8, 2011 there was a demonstration and occupation on the site of TAUTE in Raids (50)

April 23, 2011 there was an occupation on the site in Taute in the commune of Raids (50) and nuts and bolts were removed in the local vicinity

November 5, 2011 there was an occupation of a property acquired by RTE on the path of the line in Notre-Dame de Cenilly (50)

January 15, 2012 there was deterioration of a drilling machine located on the site of pylon 161 in Notre-Dame de Cenilly (50).

January 26, 2012 were held demonstrations intended to prevent the execution of works on pylons 122 L and C, 123 L and C, 124 L and C in Hauteville-la-Guichard (50).

January 31, 2012 nuts and bolts were removed from pylon 438 located in Montaudin (53).

February 1, 2012 there was degradation of a drilling machine on the site of pylon 254 located in Saint-Maur des Bois (50).

February 1, 2012 there was degradation of a drilling machine on the site of pylon 310 located in Cuves (50)

February 10, 2012 nuts and bolts were removed on pylons 159 C and 157 C located on in Notre-Dame de Cenilly.

February 12, 2012 nuts and bolts were removed from pylon 209 located in Maupertuis (50)

February 20, 2012 there was degradation of a small excavator belonging to the company LOXAM on the site of a pylon in the district of Mayenne (53)

February 23, 2012 there was a degradation of pylon 332 in Le Mesnil Rainfray (50).

February 23, 2012 Also, many people damaged the vehicle of Pierre Alain Jacob, in charge of coordination for RTE and death threats were made against him on the site of pylon No. 577 in Beaulieu-sur-Oudon (53 ).

February 29, 2012, on the sidelines of an event scheduled at Cerisy-la-Salle (a THT walk ), a group of people came between 9 am and 10:30 to block the entrance to depot of a building site in Cametours (50) .

March 5, 2012, a group of a dozen people opposed to pruning necessary for the implementation of the future pylon No. P537 tower in Erbrée (35).

March 6, 2012, 50 signs were stolen or damaged on the path of the THT line in Fougerolles du Plessis and Saint-Berthevin la Tannière (53)

March 11, 2012, a lot of damage occurred on pylon 447 located on the town of Larchamp (53) and on pylons 249 and 250 located in the commune of Saint-Aubin des Bois (14).

March 11, 2012 also damage occurred on pylon 448 located in the commune of Larchamp (53).

March 12, 2012, damage occurred on machines working on pylon No. 203 situated in Le Guislain (50).

March 14, 2012, degradations were again committed to pylon 577 located in Beaulieu sur Oudon (53).

March 18, 2012, nuts and bolts were removed on the site of pylon 118 in Saint-Martin d’Aubigny (50).

March 19, 2012, an opposition demonstration to the work took place on the site of the pylon No. 220 in Montabot (50).

March 19, 2012, manure was spread on a hundred square meters of the site where the pylon No. 223 on should be built in Montabot (50).

March 20, 2012 degradation of two construction vehicles (screwdrivers) on the pylon No. 220 in Montabot (50).

March 22, 2012 a demonstration took place on the site of pylon No. 132 in Le Lorey (50).

March 29, 2012 opposition took place to pruning at the site of pylon No. 223 in Montabot (50).

March 30, 2012 copper was stolen from the MCCF site located in Bourgneuf (53).

March 30, 2012 damage was also done to pylon No. 369 in the district of the Le Teilleul gendarmerie (50).

March 30, 2012 opposition to work on the site of pylon No. 114 in the commune of Saint-Martin d’Aubigny (50).

March 30, 2012 opposition to work on the site of pylon No. 222 in Montabot (50).

April 13, 2012 nuts and bolts were removed from pylon No. 566 in Saint-Cyr le Gravelais (53)

April 17, 2012 there was damage and nuts and bolts were removed from pylon No. 137 situated in Cametours (50).

April 20, 2012 there was damage to material on the site of pylon 234 in Montbray (50).

April 20, 2012 there was damage and theft from the building site depot of Chapelle Janson (35).

April 24, 2012 there was damage to four bases at the site of pylon No. 15O in Dangy (50).

April 25, 2012 there was damage to the base on the pylon No. 153 in Dangy (50).

April 25, 2012 there was damage (nuts anf bolts removed, bases were twisted) on the pylon No. 155 in the commune of Notre-Dame de Cenilly (50).

April 25, 2012 there was damage to the base of pylon 119 in Feugère (50).

April 25, 2012 there was a blockade on the depot of the site located in Fleury (50).

April 25, 2012 there was a protest at the depot of the site located in the Chapelle Janson (35).

April 25, 2012 there was damage to the base of the pylon No. 202 in Le Guislain (50).

April 25, 2012 dammage to pylon No. 369 in Lapenty (50).

April 25, 2012 there was opposition to work on pylon No. 543 in Bréal-sous-Vitré (35).

April 28, 2012 there was a demonstration and damage to pylons 560 and 561 in Saint-Cyr le Gravelais (53).

April 28, 2012 there was damage to pylon 566 towers in Saint-cyr the Gravelais (53).

May 2, 2012 there was damage to the road protections in the area of pylons 133-134 in Le Lorey (50).

May 4, 2012 material was stolen from pylon 378 at La Ferrière (50).

May 5, 2012 there was a blockade to the access of pylon 544 by the planting of trees in Bréal sous Vitré (35).

May 6, 2012 there was an occupation and damage to a building owned by RTE in Notre Dame de Cenilly (50).

May 7, 2012 damage to three bases on the pylon 202 at Le Guislain (50).

May 7, 2012 damage to a crane on pylon 406 in the commune of Fougerolles du Plessis (53).

May 10, 2012 damage and theft on the drill tower of pylon No. 107 in Saint-Martin d’Aubigny (50).

May 11, 2012 destruction of 10 cases of insulator on the pylon 147L in Carantilly (50).

May 11, 2012 damage to a crane on pylon 205 in the commune of Le Guislain (50).

May 14, 2012 there was opposition to work on the pylon 385 in Heusse (50).

May 15, 2012 damage to pylon No. 147L in Carantilly (50).

May 15,2012 damage to pylon No. 305 in St Laurent de Cuves (50).

May 16, 2012 there was opposition to work on pylons 470 and 471 in Ernée (35).

May 17, 2012 there was damage to a machine at pylon 532 in the commune of Bourgon (53).

May 20, 2012  there was damage to the drill tower at pylon 385 in Heussé (50).

May 21, 2012 damage to Pylon 155L in Notre Dame de Cenilly (50).

May 30, 2012 damage to pylon 511 in the commune of Juvigné (53).

May 31, 2012 there was damage in the commune of Le Lorey (50).

The list ended on May 31. We look forward with impatience to the list of blows to the line Cotentin-Maine and elsewhere throughout the summer months, no pylons are safe.

We thank RTE for continuing to encourage us to disturb sites, informing us of the reality of the impact of our actions.

Similarly, we can not thank EDF enough for giving us the call-out for action against the pylons in 1983 (Lefevre report of 13 April 1983 – Department counter-operations-management studies for the service networks EDF):

"When the activists who today are focused on nuclear turn there attention to the THT lines, the situation risks to be serious because although we can protect nuclear power stations with barbed wire fences and riot cops, this is not the case for the pylons."

Extract from a confidential EDF report in 1983

RTE nous informe… que les actions des anti-THT sont nombreuses et efficaces !

dimanche, juillet 1st, 2012

English

RTE nous informe par la voie de son avocat, dans le cadre d’une requête pour ordonnance du juge de grande instance de Coutances, que :
– les travaux dans le ressort du TGI de Coutances représente pour RTE un coût à la journée pouvant atteindre, en cas de retard de livraison, 1 million d’euros.
– lorsque le chantier de construction d’un des pylônes de la ligne est stoppé, ce sont plusieurs dizaines d’ouvriers qui doivent arrêter de travailler.
– le coût de la perte d’une journée de travail sur un site de chantier (les entrerpises de construction étant payés malgré l’immobilisation du chantier) est estimé entre 15 000 et 20 000 € (sans compter les éventuelles pénalités si l’ouvrage devait être livré avec retard).

De la même manière RTE a listé pour nous les incidents de parcours militants rencontrés par ce chantier :

– Le 25 septembre 2010 a eu lieu une opération de déboulonnage sur le pylône numéro 158 sur la commune d’Isigny-le-Buat (50)

– Le 8 janvier 2011 a eu lieu une manifestation et occupation sur le site du chanier du poste de TAUTE sur la commune de Raids (50)

– le 23 avril 2011 ont eu lieu une occupation du chantier du poste de TAUTE sur la commune de Raids (50) et une opération de déboulonnage de pylones situés sur cette commune.

– le 5 novembre 2011 a eu lieu l’occupation de l’une des propriétés acquises par RTE sur le tracé de la ligne sur la commune de Notre-Dame de Cenilly (50)

– le 15 janvier 2012 a eu lieu une dégradation de la foreuse située sur le site du pylône 161 sur la commune de Notre-Dame de Cenilly (50).

– le 26 janvier 2012 ont eu lieu des manifestations visant à entraver la réalisation de travaux sur les pylônes numéro 122 L et C, 123 L et C, 124 L et C sur la commune de Hauteville la Guichard (50)

– le 31 janvier 2012 a eu lieu une operation de déboulonnage et de démontage du pylône numéro 438 situé sur la commune de Montaudin (53).

– le 1er février 2012 a eu lieu la dégradation d’une foreuse sur le pylône numéro 254 situé sur la commune de Saint-Maur des Bois (50)

– le 1er février 2012 a eu lieu la dégradation d’une foreuse sur le pylône numéro 310 situé sur la commune de Cuves (50)

– le 10 février 2012 a eu lieu une opération de déboulonnage des pylônes numéro 159 C et 157 C situés sur la commune de Notre-Dame de Cenilly.

– le 12 février 2012 a eu lieu une opération de déboulonnage du pylône numéro 209 situé sur la commune de Maupertuis (50)

– le 20 février 2012 a eu lieu la dégradation d’une mini-pelle appartenant à la société LOXAM sur le site d’un pylône en mayenne (53)

– le 23 février 2012 a eu lieu une dégradation du pylône n°332 sur la commune de Le Mesnil Rainfray (50).

– le 23 février 2012 également, plusieurs individus ont dégradé le véhicule de Monsieur Pierre Alain JACOB, chargé de concertation pour RTE et l’ont menacé de mort sur le site du pylône n°577 sur la commune de Beaulieu-sur-Oudon (53).

– le 29 février 2012, en marge d’une manifestation prévue à Cerisy-la-Salle (Rando THT), un groupe de personnes est venu bloquer entre 9h et 10h30 l’entrée du dépôt d’un chantier situé à Cametours (50).

– le 5 mars 2012, un groupe d’une douzaine de personnes s’est opposé aux travaux d’élagage nécessaires pour l’implantation du futur pylône n°P537 sur la commune d’Erbrée (35).

– le 6 mars 2012, 50 panneaux de signalisation ont été dérobés ou dégradés sur le parcours de la ligne THT sur la commune de Fougerolles du Plessis et Saint-Berthevin la Tannière (53).

– le 11 mars 2012, plusieurs dégradations ont eu lieu sur le pylône 447 situé sur la commune de Larchamp (53) et sur les pylônes 249 et 250 situés sur la commune de Saint-Aubin des Bois (14).

– le 11 mars 2012 également des dégradations ont eu lieu sur le pylône 448 situé sur la commune de Larchamp (53).

– le 12 mars 2012, des dégradations ont eu lieu sur des engins travaillant sur le pylône n°203 situé sur la commune de Le Guislain (50)

– le 14 mars 2012, des dégradations ont de nouveau été commises sur le pylône 577 situé sur la commune de Beaulieu sur Oudon (53)

– le 18 mars 2012, une opération de déboulonnage a eu lieu sur le site du pylône n°118 à Saint-Martin d’Aubigny (50)

– le 19 mars 2012, une manifestation d’opposition aux travaux a eu lieu sur le site du pylône n°220 sur la commune de Montabot (50)

– le 19 mars 2012, du lisier a été épandu sur une centaine de mètres carrés sur l’empierrement où doit être édifié le pylône n°223 sur la commune de Montabot (50)

– le 20 mars 2012 a eu lieu la dégradation de deux véhicules de chantier (visseuses) sur le pylône n°220 sur la commune de Montabot (50)

– le 22 mars 2012 a eu lieu une manifestation sur le site du pylône n°132 sur la commune de Le Lorey (50)

– le 29 mars 2012 a eu lieu une opposition à travaux d’élagage sur le site du pylône n°223 sur la commune de Montabot (50)

– le 30 mars 2012 a eu lieu un vol de cuivre sur le chantier MCCF situé sur la commune de Bourgneuf (53)

– le 30 mars 2012 a également eu lieu une dégradation sur le pylône n°369 dans le ressort de la Gendarmerie de Le Teilleul (50)

– le 30 mars 2012 a eu lieu une opposition à travaux sur le site du pylône n°114 sur la commune de Saint-Martin d’Aubigny (50)

– le 30 mars 2012 a eu lieu une opposition à travaux sur le site du pylône n°222 sur la commune de Montabot (50)

– le 13 avril 2012 a eu lieu une opération de déboulonnage sur le pylône n°566 sur la commune de Saint-Cyr le Gravelais (53)

– le 17 avril 2012 a eu lieu une opération de dégradation de déboulonnage sur le pylône n°137 situé sur la commune de Cametours (50).

– le 20 avril 2012 a eu lieu une dégradation de matériel sur le site du pylône n°234 sur la commune de Montbray (50).

– le 20 avril 2012 ont eu lieu des vols et dégradations sur le dépôt de chantier de la Chapelle Janson (35).

– le 24 avril a eu lieu une dégradation de 4 embases sur le site du pylône n°15O sur la commune de Dangy (50).

– le 25 avril a eu lieu une dégradation du réglage d’embase sur le pylône n°153 sur la commune de Dangy (50).

– le 25 avril a eu lieu une dégradation (déboulonnage, cornières tordues) du pylône n°155 sur la commune de Cenilly (50).

– le 25 avril a eu lieu une dégradation d’une embase sur le pylône n°119 sur la commune de Feugère (50).

– le 25 avril a eu lieu un blocage du dépôt de chantier situé sur la commune de Fleury (50).

– le 25 avril a eu lieu une manifestation au dépôt de chantier situé à la Chapelle Janson (35).

– le 25 avril a eu lieu une dégradation d’une embase du pylône n°202 sur la commune du Guislain (50).

– le 25 avril a eu lieu une dégradation du pylône n°369 sur la commune de Lapenty (50).

– le 25 avril a eu lieu une opposition à travaux sur le pylône n°543 à Bréal-sous-Vitré (35).

– le 28 avril ont eu lieu une manifestation et des dégradations sur les pylônes 560 et 561 sur la commune de Saint-Cyr le Gravelais (53).

– le 28 avril a eu lieu une dégradation sur le pylônes 566 sur la commune de Saint-cyr le Gravelais (53).

– le 2 mai a eu lieu une dégradation sur les protections de voie sur la portée 133-134 sur la commune de Le Lorey (50).

– le 4 mai a eu lieu un vol de matériel sur le pylône n°378 à Ferrière (50).

– le 5 mai a eu lieu un blocage de l’accès au pylône 544 par la plantation d’arbres à Bréal sous Vitré (35).

– le 6 mai a eu lieu une occupation et dégradation d’un bâtiment appartenant à RTE à Notre Dame de Cenilly (50).

– le 7 mai a eu lieu une dégradation de 3 embases sur le pylône n°202 au Guislain (50).

 

– le 7 mai a eu lieu une dégradation de grue sur le pylône 406 sur la commune de Fougerolles du Plessis (53).

– le 10 mai ont eu lieu des dégradations et vols sur foreuse sur le pylône n°107 sur la commune de Saint-Martin d’Aubigny (50).

– le 11 mai a eu lieu la destruction de 10 caisses d’isolateur sur le pylône 147L sur la commune de Carentilly (50).

– le 11 mai a eu lieu une dégradation de grue sur le pylône 205 sur la commune du Guislain (50).

– le 14 mai a eu lieu une opposition à travaux sur le pylône 385 sur la commune de Heussé (50)

– le 15 mai a eu lieu une dégradation de pylône n°147L sur la commune de Carentilly (50)

– le 15 mai a eu lieu une dégradation de pylône n°305 sur la commune de St Laurent de Cuves (50)

– le 16 mai a eu lieu une opposition à travaux sur les pylônes 470 et 471 sur la commune d’Ernée

– le 17 mai a eu lieu une dégradation d’engin sur le pylône 532 sur la commune de Bourgon (53)

– le 20 mai a eu lieu une dégradation de foreuse au pylône 385 sur la commune d’Heussé (50)

– le 21 mai a eu lieu une dégradation de pylône 155L sur la commune de Notre Dame de Cenilly (50).

– le 30 mai a eu lieu une dégradation du pylône 511 sur la commune de Juvigné (53).

– le 31 mai a eu lieu une dégradation sur la commune de Le Lorey (50).

La liste s’arrête au 31 mai. Nous attendons avec impatience la liste des coups portés à la ligne Cotentin-Maine et ailleurs tout au long de ce mois de juin, aucun pylône n’étant à l’abri.

Nous remercions RTE de continuer à nous encourager à perturber les chantiers, en nous informant de la réalité de l’impact des actions.

De même, nous ne remercierons jamais assez EDF de nous avoir appeler à agir contre les pylônes et ce dès 1983 (rapport Lefevre du 13 avril 1983 – Département comptage-exploitation-gestion pour le Service études de réseaux de EDF) :

Lettre reçue qui revient sur le Week End de résistance

dimanche, juillet 1st, 2012

Retour sur le week-end de résistance au Chefresne 22-24 juin 2012

Le 24 juin 2012 sur la commune de Montabot, Manche, nous avions donné rendez-vous aux forces de l’Ordre et notre invitation a bien fonctionné : elles étaient là. L’assemblée du Chefresne avait décidé en mars d’organiser un week-end de résistance au projet de ligne THT « Cotentin-Maine » actuellement en construction, avec pour ambition de créer des « interférences sur la ligne ». La commune du Chefresne résiste depuis le début, depuis 2006 : elle ne veut pas de THT sur son territoire. Il y a parallèlement, à cette opposition officielle, une ribambelle d’actions qui ont été menées contre des pylônes, du matériel de RTE. Nous sommes venus soutenir ces « rebelles » car le problème est mondial. Oui mondial.

Les massmedias oubliant systématiquement le fond du problème, nous sommes obligés de rappeler systématiquement qu’ils font partie intégrante du régime totalitaire dans lequel nous vivons. La société du spectacle et la manipulation de masse des opinions a succédé aux dictatures directes et brutales du Xxè siècle. Il n’y a plus besoin de tuer des opposants politiques qui pensent autrement que le pouvoir central, il suffit de mentir partiellement sur eux dans les massmédias, de détourner le sens de leurs actions et de leur paroles. Mentir partiellement est nettement plus efficace que mentir de manière éhontée. C’est encore ce qui s’est passé avec les articles de « Ouest-France » par exemple. Bien mal avisé celui qui ne lit que cette presse de propagande du Préfet.

Après tant d’années de résistance, le Maire du Chefresne a fini par démissionner de son mandat, et ses conseillers aussi. La pression venant du Préfet s’est accentuée au fur et à mesure que la ligne se construisait. L’histoire du camp Gaulois qui résiste avec une potion magique, c’est de la bande-dessinée. Et là, on en est loin : l’avant-veille du camp, le 20 juin à six heures du matin, des gendarmes mobiles ont défoncé la porte d’entrée du château d’eau communal, ont violemment expulsé les gens qui y dormaient puis ont confisqué le matériel qui y était entreposé : banderoles, affiches, tracts, ficelles, scotch. Un camion bâché est arrivé, des militaires en sont descendus et ont investi le château d’eau. Le Maire s’est alors rendu sur place avec son écharpe tricolore, a expliqué que le bâtiment communal avait été légalement prêté à une association « loi 1901 », mais les nouveaux squatters sont restés sur place. Il faut dire que d’en haut du château d’eau, les forces de l’Ordre avaient une excellente vue sur le camp de resistantes, mais aussi sur les pylônes 221, 222, et 223, situés sur la colline en face, à Montabot.

Au camp le samedi 23 juin après-midi, un adjoint du Maire du Chefresne est venu et s’est lancé dans un témoignage de leur combat pendant toutes ces années. Au bout de dix minutes à revivre les épisodes de leur lutte, sa voix s’est étranglée lorsqu’il a voulu remercier les trois cents jeunes qu’il avait devant lui, d’être venus les supporter. L’émotion l’a empêché d’en dire plus. Un éleveur victime en 1981 de la construction de la première ligne THT en Cotentin a parlé du combat qu’il mène depuis, puisqu’il a toujours refusé les sommes d’argent proposées par EDF et les cabinets ministériels en échange de son silence. De la nature des sols dépend des phénomènes d’induction qui perturbent les animaux. Dès qu’une ligne THT apparaît, les bêtes souffrent. Mais sur 6000 éleveurs en France, si 60 d’entre eux vendent leur exploitations pour la transformer en parcelle de céréales à cause de la ligne, l’Etat s’en contrefiche. La « Justice » a suivi, comme Himmler a suivi Hitler. Jamais un éleveur n’a obtenu gain de cause face à RTE, EDF et l’Etat : le juge oublie son devoir comme on efface la craie sur un tableau noir. Et l’on est censé oublier ce qui est présenté comme des cas isolés.

La ligne THT Cotentin-Maine est le pur produit de la mafia des cupides-autoritaires qui organise le régime totalitaire en France et ailleurs : cette ligne participe à la création d’un gigantesque réseau de circulation d’information mondial, avec non seulement vente d’électricité mais aussi contrôle des populations et automatisation de leurs échanges avec l’administration centrale. Le courant électrique sera produit par des éoliennes en mer du Nord, par des centrales nucléaires comme l’EPR de Flamanville, mais aussi mécaniquement par les trois réacteurs de Tricastin qui sont maintenant libérés de l’alimentation électrique de l’usine Eurodif qui a fermée. On vient d’apprendre qu’il y a une ligne THT en prévision dans le Pas de Calais, à Arras. En Allemagne, pas moins de cinq lignes THT sont programmées pour évacuer l’électricité des parcs éoliens offshore de la mer du Nord vers toute l’Europe. La THT de Perpignan -enfouie- servira pour l’électricité solaire venant du Sahara. Bref, les lignes THT sont des infrastructures juteuses qui font faire des sacrées affaires aux producteurs d’électricité et de services d’acheminement d’information. La France, comme disait Talleyrand sous l’Empire, « c’est une bonne affaire ».

Concernant notre action, il n’était bien sûr pas question pour les forces de l’Ordre de nous laisser accèder aux pylônes le jour prévu. Ils ont donc encerclé le camp dès le soir du 23 et il n’y avait aucune autre possibilité qu’une rencontre frontale. A Valognes, le 23 novembre 2011, quelques enfants de la liberté avaient pu accéder aux voies de chemin de fer pour saboter la ligne SNCF et rabattre le caquet à Areva et son papa l’Etat en retardant le départ du train de nuclear marchandizing vers l’Allemagne. A Montabot le 24 juin 2012, il n’y avait qu’une seule issue dans le bocage normand : les pierres contre les grenades, une marche pour l’honneur. Avec deux blessés à l’oeil et deux à la jambe*, plus un jeune arrêté après avoir été tabassé, le bilan est honnête car il faut bien reconnaître que s’ils avaient voulu l’alourdir, ils auraient pu : une vingtaine de gendarmes mobiles ont repoussé deux cent cinquante manifestants jusque dans leur camp, les bronches pleines de gaz « CS », à la limite de l’asphyxie. Ils avaient de quoi les exterminer.

Beaucoup de lecteurs se poseront la question de l’inconscience : à quoi cela sert-il de caillasser pour caillasser ? Il nous apparaît que parmi les différentes mouvances qui refusent le régime totalitaire, celles qui prônent l’action directe, la violence, la clandestinité, ont pu avoir du crédit dans ce qui s’est passé à Montabot. Le dilemme se posait en 1941-1943 en France occupée : les actions violentes des FTPF semblaient démesurément faibles vu l’effet produit sur l’adversaire. Si la violence est en soi condamnable, il faut comparer celle produite par les enfants de la liberté à Montabot en 2012, à celle perpétrée en permanence par l’Etat et ses myriades d’entreprises cupides-autoritaires : la fabrique de l’exclusion sociale et de la précarité au service de la baisse du coût du « travail », le chômeur ou le fainéant comme nouveau « juif » à culpabiliser, dénoncer et discriminer. Une fois qu’on a vu mais surtout vécu la violence institutionnelle, on trouve que lancer une pierre sur une cohorte de professionnels de la guerre, c’est peu de choses, même si cela n’a rien de glorieux car nous sommes tous fait pareils.

Nous savons que les forces de l’Ordre nous fichent et qu’elles n’hésiteront pas à nous arracher à nos vies sur terre si nous venions à obtenir un crédit auprès des gens. Notre seul espoir à tous, par-delà les frontières, c’est qu’une grande masse parvienne à réaliser dans quel monde elle vit, prenne conscience de sa vie. Ceci afin de faire tomber la main-mise des massmédias sur le cerveau qui annule les informations des organes sensitifs comme l’éblouissement de la pleine lune, la fraîcheur de la mare, le claquement d’un bec sur l’écorce, les paroles des vieux, la courbe d’un nu.

A la lecture de ce compte-rendu, nous pensons avoir fait passer l’essentiel : notre détermination n’a fait que grandir, s’affermir sur le camp de résistance du Chefresne. Nous appelons à l’utilisation de la diversité pour construire un mouvement d’une ampleur considérable dont la base ne devra jamais céder un pouce de terrain ni à la société nucléaire et son monde, ni au gouvernement représentatif, dont les deux organes – la pyramide des élus et la pyramide des fonctionnaire- organisent l’impuissance politique du peuple avec l’instrument des massmédias.

* [Note du blog] : Ce sont en fait bien plus de blessé-e-s qui ont été répertiorié-e-s dont six ont du être hospitalisé-e-s en urgence, deux pour des blessures à l’oeil, trois pour des blessures aux jambes et l’une pour des blessures multiples par éclats sur tout le corp et qui a du être opérée pour en retirer un du bras.

 

 

Pendant que nous étions au Chefresne et/ou à Montabot…

mercredi, juin 27th, 2012

Solidarité active du côté de Nantes !

Lettre ouverte au rassemblement du Chefresne

Par quelques un-e-s et quelques autres !

 

Bonjour.

Vous êtes nombreuses et nombreuses au week end de résistance qui se tient au Chefresne contre un projet de ligne THT. Nous aurions aimé y être nous aussi, mais on ne pouvait malheureusent pas.

La nuit dernière, entre vendredi et samedi 23 juin, en solidarité avec votre rassemblement, nous avons scié une partie de deux des pieds d’un pylone de très haute tension, à côté de Nantes, au sud de la Loire. C’était la première fois que nous faisions cela, et on n’a pas trouvé ça particulièrement difficile. Sur le moment, on avait l’impression que ça faisaient beaucoup de bruit, mais à quelques dizaines de mètres on n’entendait plus rien. On a pris des gants pour ne pas laisser d’empreintes et on a publié ce communiqué en utilisant un système d’anonymat appelé t(A)ils. On va sans doute recommencer ce genre d’action, peut-être dans quinze jours, à côté de la Roche-sur-Yon.

Nous espérons que ce geste de soutien va vous faire plaisir et contribuer à vous donner de l’enthousiasme pour un week-end réussi. Bravo à vous.

Amélie, Sophie, Benoît et quelques autres …