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19 septembre 2013 : Procès en appel à Angers !

dimanche, septembre 8th, 2013

proces2013sept19Affiche à télécharger pour impression           Tract à télécharger pour impression

Un militant de la lutte antiTHT est poursuivi de violences envers une personne dépositaire de l’autorité publique sous prétexte de s’être garé trop près d’une gendarme qui se prétend victime au point d’avoir obtenu 300 euros de dommages et intérêts ainsi que le remboursement de ses frais d’avocat en première instance à Laval (53).

Ces poursuites ne sont que la concrétisation d’un harcèlement des autorités (préfecture, gendarmes, RTE, etc) envers les populations sous le tracé de la ligne THT Cotentin-Maine, au point de se demander qui est vraiment la victime dans cette affaire.

Comme de nombreux/euses opposant-e-s à la ligne THT Cotentin-Maine, le prévenu du jour n’a pas manqué de faire l’objet de contrôles routiers incessants et de fouilles régulières de son véhicule tout au long de l’année 2012.

Ce harcèlement atteint son apogée le 28 avril 2012 quand, après avoir participé à une randonnée sous les pylônes à Saint Cyr le Gravelais, deux motards et un véhicule de gendarmerie l’escortent jusqu’à son domicile sans pour autant lui octroyer le statut de VIP.

Un hameau devenu zone interdite : Le Mesnil à St Pierre des Landes (53)

Notre ami a en outre le malheur de toujours être présent quand la solidarité avec les riverain-e-s s’avère nécessaire. Ce qui fut le cas chez des riverains du Mesnil à Saint Pierre des Landes qui s’opposaient à l’implantation d’un pylône et à la destruction d’arbres et du biotope d’un plan d’eau.

Ainsi le 1er juin 2012, à la simple annonce du début d’un chantier de la ligne sur le Mesnil, l’accès au hameau lui est refusé par la gendarmerie (sans décision de justice d’aucune sorte ni raison valable).

Le lendemain, si comme une cinquantaine de personnes solidaires, il a pu rejoindre une parcelle privée pour assister à une conférence de presse. Il fut lui comme les autres, y compris les propriétaires des lieux, expulsé violemment du terrain.

Le 4 juillet 2012, alors que venait de débuter le chantier prévu un mois plus tôt, c’est encore l’ensemble du hameau qui est déclaré zone interdite par la maréchaussée, obligeant le militant aujourd’hui en procès à laisser son véhicule (après menace de contravention pour stationnement gênant) sur le bas côté. Un comble, alors qu’un véhicule de gendarmerie entravait sans aucun motif légal le passage d’accès au village.

C’est en ce début du mois de juillet 2012 (les 4 et 5 juillet) que suite aux exactions gendarmesques menées sous l’égide de RTE et de la préfecture de la Mayenne au Mesnil, une plainte collective est déposée par les habitant-e-s affecté-e-s par le chantier et la ligne, avec certain-e-s de leurs soutiens. Ceci pour dénoncer les entraves à la liberté individuelle et la complicité de dégradation volontaire de la propriété d’autrui.

Il semblerait que le 6 juillet 2012, la gendarme citée ci-dessus se soit subitement rendue compte qu’elle fut victime de violence de par la peur occasionnée par la manœuvre du véhicule se garant à sa proximité, déposant alors plainte pour ces faits. Vu la présence des gendarmes sur les lieux, l’accusé n’aurait-il pas été arrêté en flagrant délit dès le 4 juillet s’il avait vraiment représenté une menace de violence.

Cette peur et la plainte qui a suivi ont donné lieu a une mobilisation digne de l’ennemi public numéro 1, le 10 juillet 2012. À 8h du matin, au domicile du militant, une opération de type antiterrorisme fut entreprise afin de l’interpeller et ce, avec une violence sans commune mesure avec celle qu’il aurait soi-disant occasionnée en se garant six jours plus tôt. Au bout de 9 h de garde à vue, et après le refus du prélèvemebt de son ADN, il se voyait notifier une convocation au tribunal qui nous amène ce 19 septembre à Angers.

Pendant ce temps là, les plaintes déposés par les riverain-e-s et militant-e-s du Mesnil ont été classées sans suite, nécessitant le dépôt d’une caution de 1000€ chacun-e pour que soit mandaté un juge d’instruction. Le motif ? « les faits dont vous vous êtes plaint ne sont pas punis par la loi ». L’article 432-4 du code pénal (entrave à la liberté individuelle par une personne dépositaire de l’autorité publique)ne serait-il plus en vigueur?

C’est donc par le porte-monnaie qu’on veut nous reconvertir. Ces diverses manipulations, intimidations, inculpations, accusations mensongères, et le fonctionnement de notre justice qui nous coûte cher ne font que renforcer notre détermination.

Une soirée Infotour sur la lutte antiTHT aura lieu en amont et en solidarité le 17 septembre à l’Étincelle, 26 rue Maillé à Angers.

Face à ces procédures qui s’enchainent et les frais de justice qui s’amoncèlent…La solidarité financière est aussi de mise pour pouvoir faire face à la répression : Merci d’envoyer vos dons à l’Association pour la solidarité et l’aide juridique (chèque à l’ordre de APSAJ, mention THT au dos), 6 cours des alliés, 35000 RENNES.

Relaxe prononcée le 25 juillet 2013 à Rennes – Retour sur l’audience

jeudi, août 8th, 2013

Il s’agissait d’un procès annexe aux poursuites de 5 militant-e-s à Laval le 11 juillet 2013. Plusieurs d’entre elleux avaient refusé en garde à vue le prélèvement de leur ADN voire pour certain-e-s, de se prêter au “jeu” des photos et empreintes digitales.

Un seul est à ce jour poursuivi, était devons-nous dire depuis sa récente relaxe. Il était donc sorti dès sa garde à vue du 6 février 2013 avec une convocation pour le TGI de Rennes ce 25 juillet 2013, pour le refus tant du prélèvement génétique que de la prise de ses empreintes digitales.

A l’audience, le copain a pu commencer par expliciter son acte : son refus du fichage des militant-e-s antinucléaires d’une part, et son refus du fichage général de la population dans un État dont la policiarisation et ce fichage est une nécessité pour maintenir son pouvoir. Tout était dit et heureusement, car dès qu’il fut question d’expliciter plus globalement le refus de remplir le FNAEG de son ADN, le président du tribunal a coupé court.

Le parquet, visiblement embêté par les arguments juridiques que la défense avait eu la gentillesse de lui faire parvenir, a rapidement balayé le refus de la prise d’empreinte ou de photographie vu qu’AUCUNE des trois conditions pour se faire n’était réunie : l’impossibilité ou le refus du prévenu de justifier de son identité ? Il avait présenté une pièce d’identité à son arrivée pour audition ; l’autorisation du procureur de la République ou du juge d’instruction, à la prise d’empreintes digitales ou de photographies ? Il n’y en a pas eu ; La mention et la motivation de prise d’empreintes ou de photographies dans le procès-verbal de vérification d’identité ? Il n’y a même pas eu un tel PV sans parler de mention ou motivation !

Pour ce qui est du refus du prélèvement de son ADN par le copain, la représentante du parquet a bien évoqué que celui-ci devait quand même bien faire l’objet d’indices graves et concordants pour être ensuite poursuivi devant le TGI de Laval, mais elle fut bien en peine de signifier quels indices d’autant que le procureur de Laval avait indique de son côté, lors de l’audience du 11 juillet, ne pas avoir les éléments permettant de demander une condamnation pour aucun des 5 prévenu-e-s quant aux dégradations commises, soi-disant, le 28 avril 2012 à Saint-Cyr le Gravelais.

Bref, elle réclame à son corps défendant la relaxe pour la vérification d’identité et s’en remet au tribunal sans demander de peine pour le refus de prélèvement d’ADN.

La défense n’avait donc qu’à se réjouir tout en souhaitant ajouter un petit mot sur la pratique systématique du fichage militant particulièrement chez les antinucléaires (mais l’avocat se verra couper dès lors qu’il voudra intenter en audience le procès du nucléaire par la même occasion) avec un dossier semblant monté de toute pièce à cet effet comprenant 40 000 photographies dont pas une n’est à même de montrer que les dégradations n’étaient pas antérieures à la manifestation à laquelle participait les 5 prévenu-e-s de Laval le 28 avril 2012.

Au final, le copain aurait pu être relaxé de son refus de prélèvement de par une relaxe au titre principal, mais il aurait fallu attendre le 26 septembre 2013 pour l’espérer ; il aurait pu être relaxé car les gendarmes ont sournoisement prélevé son ADN à son insu mais ce ne fut pas le cas non plus. Il n’a clairement pas été relaxé de par le caractère digne d’un état policier que constitue le FNAEG, le président du tribunal a clairement rappelé que ce ne sont pas les motifs politiques qui ont justifié la relaxe.

Celle-ci a été prononcée faut d’éléments présentés au tribunal qui justifient des indices graves et concordant nécessaires pour que la force publique soit à même de demander le prélèvement de l’empreinte génétique.

Une grande satisfaction pour nous tou-te-s mais, comme l’a fait remarquer l’un d’entre nous : « le fichage reste une pratique généralisable à tous les gardés à vue sur la base d’une approche totalement arbitraire. Et les futurs “coupables” peuvent difficilement espérer être relaxé-e-s pour un refus de prélèvement ADN. »

Au moins peut-on se réjouir de voir les procureurs de Cherbourg, de Laval et de Rennes se casser le nez sur les anti-nucléaires de l’Ouest.

Par ailleurs et au passage, le spectacle de la justice ordinaire, soit une justice foncièrement de classe, est toujours aussi déprimant et révoltant.

L’ État fait (encore) jouer sa justice face à l’opposition au nucléaire et à la THT !

mardi, juillet 23rd, 2013

Procès pour refus de prélèvements
des empreintes digitales et de l’ADN

(Le jeudi 25 juillet 2013, le TGI de Rennes a prononcé la relaxe pour les deux motifs de poursuite du militant anitnucléaire et antiTHT, lire un compte-rendu de l’audience)

Appel à rassemblement jeudi 25 juillet 2013, 15h
devant le TGI (Tribunal de grande instance) – Rennes

 

Certes, le procès du 11 juillet 2013 au TGI de Laval des 5 militant.e.s antinucléaires, accusé.e.s d’avoir « dégradé en réunion » un pylône en construction de la ligne Très Haute Tension Cotentin-Maine, a révélé l’inconséquence d’un dossier d’instruction pitoyable (le rendu du jugement sera prononcé le 26 septembre 2013). On peut même dire qu’il a touché l’ubuesque, lorsque l’avocat de RTE (Réseau Transport d’Electricité) s’excusait presque de demander des réparations ou quand le procureur lui-même avouait la médiocrité des preuves qu’il avait à notre encontre.

Mais le ridicule ne tue pas, surtout pas l’Etat, et son industrie nucléaire désastreuse, de l’extraction coloniale d’uranium au Niger à l’enfouissement des déchets à Bure, de la fabrication de bombes aux catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima. Ce dernier continue donc son harcèlement judiciaire en inculpant l’un des cinq du 11 juillet pour avoir refusé de donner durant sa garde-à-vue ses empreintes et son ADN. Non, le ridicule ne l’empêche pas de tout mettre en œuvre pour ficher, jusqu’aux caractéristiques les plus infimes de nos corps, l’ensemble des personnes qui s’opposent à son diktat. Et puis c’est tellement simple de condamner pour refus de prélèvements biologiques…

Le Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques (FNAEG), créé par Jospin en 1998 et aujourd’hui applicable à la plupart des délits de droit commun (à l’exception notable des délits financiers) participe de la même logique d’un État, totalisant et répressif.Aujourd’hui, plus d’un million de personnes sont déjà fichées, la conservation des données pour les personnes condamnées est de 40 ans et des peines de prison ferme sont prononcées pour des refus de prélèvement. Nous refusons d’être contrôlé.e.s, fiché.e.s, pucé.e.s, tracé.e.s, bipé.e.s et atomisé.e.s par l’Etat pour mieux asseoir son pouvoir et sa répression, qu’elle s’exerce ou non sur des militant.e.s !

Rassemblement jeudi 25 juillet 2013 à 15h
devant le TGI de Rennes (procès à 16h).
7 rue Pierre Abelard à Rennes

Par ailleurs, n’oublions pas que ce sont désormais 9 procès qui ont eu lieu pendant le premier semestre 2013. Nous en profitons donc pour relancer un appel à don auprès du fonds de soutien aux inculpé-es des luttes anti-THT et anti-nucléaires. On peut déjà estimer les frais à quelques dizaines de milliers d’euros… !!

Fonds de soutien : Chèque à l’ordre de l’APSAJ – Association pour la solidarité et l’aide juridique. APSAJ, 6 cours des alliés, 35000 Rennes ; RIB : 42559 00055 41020014732 07 ; IBAN : FR76 4255 9000 5541 02001473 207/BIC : CCOPFRPPXXX

Les inculpé.e.s du 11 juillet 2013.

L’ETAT FAIT JOUER SA JUSTICE FACE À L’OPPOSITION AU NUCLÉAIRE ET À LA THT

lundi, juillet 8th, 2013

Du nouveau, notre report du procès du 21 mars se déroulera le jeudi 11 juillet à 14h au tribunal de grande instance de Laval, 13 place saint Tugal.

Appel à don et actualité procès (version .pdf)

Nous vous invitons dès 12h devant le tribunal pour un repas à prix libre

Le 26 août 2013, le tribunal a rendu son jugement : LA RELAXE pour les 5 prévenu-e-s quant à l’ensemble des chef de prévention, à savoir la dégradation et celui de préparation en réunion en vue de commettre des dégradations. Le 25 juillet 2013, un des cinq poursuivi à Rennes pour avoir refusé le prélèvement ADN au cours de son audition a aussi été relaxé. Une autre de cinq est convoquée pour la 14 avril 2014 au Mans pour ce même refus.

N’oublions pas que ce sont désormais au moins 9 procès qui ont eu lieu et auront lieu pendant le premier semestre 2013. Nous en profitons donc pour relancer un appel à don auprès du fond de soutien aux inculpé-es des luttes anti-THT et anti-nucléaire (voir en bas de page). On peut déjà estimer à quelques dizaines de milliers d’euros les frais à venir… !!!

Presque vingt-six ans jour pour jour après le désastre de Tchernobyl, une petite centaine de personnes est venue s’attaquer, le 25 avril 2012, à un tentacule du nucléaire dans la région, un pylône de la ligne à très haute tension Cotentin-Maine.

Neuf mois après, cinq personnes sont sommées de se présenter à la gendarmerie de leur domicile (Rennes, Plélan-le-Grand, Coutances, Paris, Le Mans). Mis-es en garde à vue pour vingt-quatre heures renouvelables, mais finalement relâché-es dans la journée, nous sommes poursuivi-es pour dégradations en réunion sur un bien d’utilité publique et refus de donner notre ADN. Pour défendre une industrie qu’il ne voudrait voir souffrir d’aucune critique, l’État fait jouer son arsenal judiciaro-policier. Nous nous retrouvons sur le banc des accusé-e-s ainsi que d’autres, concerné-es tant par l’opposition à la THT que par les blocages de trains de déchets nucléaires (Valognes et Caen). On aurait pourtant tendance à penser, deux ans après la catastrophe en cours de Fukushima, que c’est l’industrie nucléaire dans son ensemble qui est condamnable par son inconséquence – des dégâts incommensurables occasionnés par les mines d’uranium et par son enrichissement à ceux de la ligne THT, en passant par l’exploitation erratique des centrales, les tares du retraitement et la longue aventure du stockage des déchets…

L’action menée ce jour-là paraît bien dérisoire et anodine, mais hautement symbolique, à côté de tous les maux qu’a entraînés, qu’entraîne et qu’entraînera l’industrie nucléaire et ses lignes à très haute tension.

 

Procès passés et à venir :

18 et 19 mars à Caen : deux appels suite à l’action contre le train de déchets nucléaires à Valognes 11/2011

22 mars à Laval : procès d’un anti-THT.

21 mai : rendu du jugement pour un déboulonnage public le 18/03/2012, le militant doit payer 2000 euros de dommages et intérêts à RTE pour quelques boulons dévissés et 400 euros d’amende.

31 mai à Caen : un appel suite à l’action de Valognes et un procès suite au camp de Montabot.

5 juin : rendu du jugement pour les 7 inculpé-es du GANVA qui avaient bloqué un train de déchets radioactifs en novembre 2010, ils-elles doivent payer 29 000 euros de dommages et intérêts à la SNCF, 1750 euros pour payer l’avocat de la SNCF, ils-elles prennent 3 mois de prison avec sursis et 5 des 7 ont une mention sur le casier B2.

Fonds de soutien :

Chèque à l’ordre de l’APSAJ – Association pour la solidarité et l’aide juridique : APSAJ, 6, cours des alliés, 35000 Rennes

RIB : 42559 00055 41020014732 07

IBAN : FR76 4255 9000 5541 02001473 207/BIC : CCOPFRPPXXX

LE NUCLÉAIRE FAIT SA JUSTICE, DE VALOGNES À MONTABOT

mardi, mai 21st, 2013

Document-1-page00131 mai 2013, 8h30, Cour d’appel de Caen

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Pour les deux affaires convoquées en appel à Caen ce 31 mai 2013, les jugements sont mis en délibéré au 3 juillet 2013 à 8h30.

Le week-end du 17 au 20 mai sera l’occasion d’inaugurer à Montabot (50), un lieu collectif d’organisation contre le nucléaire et la ligne Très Haute Tension Contentin Maine. Cette grange, située aux pieds de la ligne bientôt en fonction, s’inscrit dans la continuité de plus de 2 ans de lutte contre le nucléaire en souhaitant proposer un espace
d’organisation et de discussion pérenne.

En novembre 2011, quelques mois après la catastrophe de Fukushima, quelques centaines de personnes se retrouvent à
Valognes (50) dans le but de perturber le départ d’un train de transport de déchets nucléaires vers l’Allemagne. Dans ce contexte, ce camp était l’occasion de relancer l’opposition au nucléaire. C’est sur les mêmes bases d’horizontalité et d’action concrète qu’au Chefresnes une assemblée se constitue pour lutter contre la ligne THT. Durant plusieurs mois des liens se tissent localement mais aussi avec d’autres luttes contre des projets d’aménagement du territoire (ZAD, Centre d’enfouissement à Bure, Centrale à gaz à Landivisiau…), période pendant laquelle, les chantiers de la ligne ont étés perturbés par des blocages, des déboulonnages et autres sabotages. En juin 2012, dans cette continuité, un camp s’organise à Montabot, occasion d’approfondir les réflexions sur le nucléaire et d’organiser, le dimanche 24, une action contre la ligne.

Si ces deux ans de lutte ont été riches en rencontres et actions collectives, ils ont aussi été marqués par la répression, qu’elle nous touche physiquement, psychiquement ou quand elle tente de nous isoler face à la justice. Le 31 mai 2013, nous appelons donc à venir soutenir deux copains convoqués devant la Cour d’Appel de Caen.

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Procès à venir :

Ce 31 mai à 8h30, procès en appel des deux copains poursuivis respectivement pour :
– A Valognes, en novembre 2011, intrusion sur les voies et détention de fumigènes, refus de fichage ADN ; condamné en première instance à un mois d’emprisonnement avec sursis pour le refus de fichage.
– A Montabot, en juin 2012, participation avec arme à un attroupement, dissimulation du visage et refus de se disperser après sommation, violences aggravées ; condamné en première instance à trois mois d’emprisonnement pour les violences.

Le 11 juillet 2013, seront jugé-e-s à Laval les 5 militant-e-s poursuivi-e-s pour avoir volontairement dégradé un pylône de la ligne THT Cotentin Maine, et pour avoir participé sciemment au groupement que constituait selon le parquet de Laval l’action du 28 avril 2012 à Saint Cyr le Gravelais.

C’est pour ne pas laisser la justice individualiser que nous appelons à toutes formes de solidarités.

SoutienFinanc

IL ETAIT UNE FOIS DANS L’OUEST : MEDIC ET VIOLENCES POLICIERES

lundi, avril 22nd, 2013

Ce texte est écrit à la suite de 2 expériences médic, l’une à Montabot en juin 2012, l’autre à la ZAD en novembre 2012. Il était devenu nécessaire pour nous de décrire les violences et les blessures constatées à un poste de soins et notre ressenti. Ce ne serait pas suffisant de s’indigner des brutalités du Pouvoir qui ont toujours existé : nous avons assisté à leur montée en puissance. Ces stratégies sont dûment pensées et organisées. C’est important, à notre sens, de laisser une trace de ces évènements et qu’ils soient le point de départ de réflexions plus larges.

Nous faisions partie de l’équipe médic à Montabot lors d’un camp de résistance contre la ligne THT du 22 au 24 juin 2012. Lors d’une intervention brutale des forces de l’ordre, nous avons soigné environ 25 à 30 blessé(e)s dont 5 gravement atteint(e)s. Nous n’étions pas préparé(e)s à cette violence.

Devant les 2 petites tentes médic semblant inadaptées pour accueillir les blessés, l’équipe médic a décidé d’installer au pied levé le poste de soins dans une tente militaire prêtée par des militant(e)s de la ZAD. A peine avions-nous eu le temps d’installer le matériel médical que les premier(e)s blessé(e)s arrivaient. Parmi eux, nous avons observé les blessures les plus graves : L’intervention armée a duré 45 minutes, nous avons soigné des blessé(e)s durant 4 heures.

Notre installation était minimaliste : Nous n’avions ni chaise, ni table. Les militant(e)s étaient couché(e)s par terre sur l’herbe mouillée (il a plu sans discontinuer cette journée-là) ou sur des ballots de paille. Les blessé(e)s avaient froid, nous n’avions ni de couverture, ni matelas. Nous n’avions pas le temps de rassurer, de réconforter. Il fallait parer au plus urgent et évacuer de cette zone militarisée et violente les blessé(e)s les plus graves. Les soins se sont déroulés dans des conditions très difficiles .Il faisait sombre dans cette tente : nous n’avions que quelques lampes de poche. Il pleuvait sur les blessé(e)s : la tente était percée par endroits. Dehors, les militant(e)s attendaient sous la pluie soit pour être soigné(e)s soit pour avoir des nouvelles des blessé(e)s.

Nous avons gardé de cette journée un terrible sentiment de colère, d’impuissance et de tristesse. Nous avions conscience d’accueillir, de soigner les blessé(e)s sans pouvoir accompagner leur souffrance avec autant d’empathie que nous l’aurions voulu, dans des conditions insuffisamment humaines.

Il y avait le bruit des grenades explosant à une centaine de mètres de là, les cris des militant(e)s, les hélicos survolant le camp. En quelques instants, nous avons sombré dans un cauchemar. Tout cela reste gravé dans notre mémoire et nous avons pris conscience du manque de préparation de l’équipe médic par rapport à ce degré de violence. Il nous semble important de réfléchir à un protocole d’installation et d’intervention médicales transposables en tout lieu et toute situation.

Présents quelques jours à la ZAD novembre 2012, nous avons dans l’urgence organisé et installé un point de soins et accueilli une quarantaine de blessé(e)s jusque tard dans la nuit. D’autres lieux de soins sur la ZAD ont également accueillis ce jour-là nombre deblessé(e)s, choqué(e)s par ce qu’ils(elles) venaient de vivre, parfois déshydraté(e)s (à jeun depuis de nombreuses heures). Nous avons pu soigner les blessé(e)s et avec l’ingéniosité de nombreux bénévoles, nous avons pu proposer des boissons et des repas chauds, des vêtements secs, des chaussettes…

LES CONFLITS ARMES

LES FORCES DE POLICE

Ces affrontements, à la campagne dans les 2 cas, deviennent par l’organisation et le déploiement des forces policières de plus en plus violents. Le grand nombre de gardes mobiles présents sur place (500 à Montabot), de véhicules, d’hélicoptères, de gendarmes témoignent de la détermination de vouloir nous faire peur et en cas de besoin de nous neutraliser. Pour l’instant nous n’avons pas à déplorer de mort mais vu les méthodes employées c’est un risque possible.

Les forces de police utilisent différents types d’armes:

  • grenades lacrymogènes libérant du gaz CS d’une portée de 50, 100 ou 200 mètres tirées avec un lanceur de grenade, ou lancées à la main
  • grenades lacrymogènes à effet sonore (d’environ 165 db) d’une portée de 50, 100 ou 200 mètres tirées avec un lanceur de grenade ou lancées à la main
  • grenades de désencerclement (dispositif balistique de dispersion SAE 440 fabriquées par ALSETEX et SAPL) utilisées depuis 2004. Elles produisent une projection circulaire de 18 projectiles en caoutchouc et un choc sonore intense de plus de 150 db. Leur portée est de 40 à 120 m avec un lanceur ; les grenades peuvent aussi être lancées à la main. Il semble qu’elles projettent également des débris métalliques dont l’origine n’est pas encore bien établie.
  • des lanceurs de balles (flashball) de différents types d’une portée de 5 à 50 mètres, et utilisant comme munition des balles de défense à « létalité réduite » BDLR 80 /BDLR 130, 40 x 46 mm ou des balles de défense à « létalité atténuée » de 44 mm .

Pour plus d’informations, voir la brochure « les armements du maintien de l’ordre » sur le site zad.nadir.org ou httpps://copwatchnord-idf.info(article sur les armes de la police).

L’utilisation de grenades de désencerclement, de grenades assourdissantes, de grenades lacrymogènes, de flashballs provoque des plaies sévères témoignant d’une volonté de blesser et on peut penser que certains tirs tendus au visage et au thorax pourraient être létaux. Les gardes mobiles, en tenue de combat très protectrice, sont armés de pistolets et possèdent dans leurs camions des fusils que nous avons pu voir à Montabot. Vont-ils s’en servir un jour ?

Les grenades, en explosant, envoient de multiples projectiles en matière plastique ou métallique dans le corps. Ces projectiles entrent peu ou très profondément dans les chairs et, pour la grande majorité des cas, y resteront à VIE. En effet, il s’avère très souvent impossible d’enlever ces corps étrangers de quelques millimètres, leur repérage étant difficile et leur extraction dangereuse. Ces armes entraînent des blessures aux conséquences dramatiques (perte de la vision d’un œil, de l’audition d’une oreille…).

LES BLESSURES

Lors de notre présence sur les lieux (Montabot, ZAD) nous avons notamment soigné :

  • une personne touchée par plusieurs projectiles dont un avait causé une rupture partielle d’un nerf de l’avant-bras et d’autres projectiles avaient atteint les organes génitaux, le thorax et d’autres parties du corps. 
  • de nombreux blessés au niveau des membres inférieurs ou supérieurs avec de multiples impacts.
  • des fractures des os du visage causées par des tirs tendus de grenades.
  • des traumatismes crâniens avec plaies, des hémorragies internes de l’œil, des traumatismes du thorax avec fractures de côtes, des hémorragies pulmonaires, des traumatismes hépatiques : ces blessures ont été causées par des tirs de flashball.
  • Un médecin a soigné une personne blessée au poignet, le projectile a traversé les parties métalliques de sa montre avant de pénétrer dans sa chair. Ce qui démontre la puissance de pénétration des projectiles dont il est bien difficile de se protéger.

LES POMPIERS ET LES EVACUATIONS

Les pompiers font partie des cellules de crises des préfectures. Ils ont souvent des informations alarmistes de la part des gendarmes dans le but de les bloquer et d’empêcher leur intervention. Les gardes mobiles leur indiquent qu’il y a de gros risques de caillassages, de violences de la part des manifestant(e)s.

Les gardes mobiles ont opéré de cette manière à Montabot. Une ambulance des pompiers bloquée sur un barrage a pu passer grâce à l’intervention d’une journaliste sur place qui menaçait de faire un article sur ce blocage. Une autre ambulance a été détournée pour évacuer 2 gardes mobiles très légèrement blessés. Ils ont, par la suite, bénéficié d’une incapacité de travail d’un jour… Pendant ce temps-là, 2 militant(e)s très gravement atteint(e)s attendaient une ambulance qui n’arrivait pas et nous ne comprenions pas pourquoi. Les gardes mobiles ont photographié un blessé gravement atteint dans le véhicule des secours des pompiers sur un barrage policier proche du camp.

A Notre Dame Des Landes, les pompiers, après contact avec l’équipe médic inquiète de ne pas voir arriver l’ambulance, ont accepté de venir évacuer les blessé(e)s. Ils étaient indignés par le retard qu’avait pris l’évacuation et ont proposé des contacts directs pour la suite des évacuations. Il ne faut pas négliger ce problème car il est récurrent.

Ensuite se pose le problème de l’évacuation des blessé(e)s moins gravement atteint(e)s hors de la zone ou leur arrivée au poste de soins. La présence de véhicules et de chauffeurs s’est avérée très efficace à la ZAD. Les personnes sur les lieux, habitants plus ou moins proches et militants nous ont apporté une aide précieuse.

LE SAMU

A Montabot,dès les premiers contacts avec l’urgentiste du SAMU de Saint Lô, il s’est instauré des relations de confiance et des réponses efficaces. Il est inadmissible que l’urgentiste du SAMU n’ait pas été mis au courant du détournement des ambulances. En effet, il est responsable de l’organisation des soins d’urgence et doit être au courant de la progression des secours qu’il envoie.

A Nantes, nous avons contacté le SAMU pour organiser les soins. L’accueil a été très distant…

L’HOPITAL

Les policiers doivent avoir une commission rogatoire ou une réquisition pour avoir accès au registre des entrées, pénétrer dans la chambre d’hôpital du militant ou interroger un médecin ou un administratif.

Un administratif , un médecin réquisitionnés ne doivent répondre qu’aux questions posées sur le document écrit et ceci dans le respect du secret médical.

Il faut savoir aussi que les policiers entrent dans les chambres pour s’approprier des preuves matérielles (exemple:un pantalon avec trace d’explosif) qui pourraient se retourner contre eux en cas de procédure à l’initiative du militant(e).

Nous avons demandé des précisions concernant les textes juridiques à un avocat concernant le militant(e) à l’hôpital et dans l’ambulance des pompiers. Nous écrirons une annexe à ce texte à la réception des réponses de l’avocat.

Malgré les textes réglementaires, le service d’ophtalmologie de la clinique d’AVRANCHES a dénoncé l’identité d’un militant en téléphonant aux policiers lors du camp de Montabot.

A NDDL, unemilitanteblessée au ventre par un impact métallique a entendu dire par les soignants « ce n’est pas les gendarmes qui ont provoqué cette blessure avec un débris métallique ; vous vous êtes blessée entre militants. »

en annexe 1, extraits du bulletin du Conseil de l’ordre des médecins sur le secret médical.

STRESS POST TRAUMATIQUE

Nous avons pris conscience de l’importance du choc ou stress post-traumatique vécu par chacun qu’il soit médic, militant(e) blessé(e) ou non.

Pouvoir se réunir et reparler du vécu de chacun permet de supporter autant que possible la dureté du traumatisme. Ce stress peut apparaître rapidement, plusieurs mois ou années après l’évènement traumatisant. Chacun(e) réagit à sa façon et à son rythme. Il ne faut pas culpabiliser devant ce comportement, accepter sa fragilité , celles des autres et surtout exprimer le ressenti. On peut se sentir mal après une expérience violente, il faut l’accepter et ainsi on accélère le processus de guérison.

Lors du camp de Montabot, nous nous sommes réuni(e)s et avons pu parler ensemble. Nous avons réussi à nous exprimer sur les violences vues mais il semble que nous n’ayons pas encore véritablement parlé de nos propres traumatismes. La répression policière aura moins d’impact sur nous si notre soutien mutuel est vivant et réel. Nous devons accepter l’idée que l’on puisse avoir peur face aux violences et en parler sans tabou.

Il semble important que les blessé(e)s puissent être accueilli(e)s dans un endroit calme, entouré(e)s de personnes de confiance et qu’ils puissent s’exprimer et mettre des mots sur l’expérience traumatisante vécue. Sur le terrain, ce n’est pas toujours facile à organiser. A NDDL, nous avons essayé de créer, lors des soins , un climat aussi chaleureux que possible et d’accompagner les blessé(e)s du mieux que nous le pouvions. Il s’avère néanmoins que l’écoute dans ces moments de grande tension ne s’avère pas évidente.

Un militant sévèrement blessé nous a confié quelques mois après ses blessures, que son groupe d’amis avait accepté sa souffrance et son changement de comportement tout en lui laissant de l ‘espace pour qu’il puisse continuer à vivre dans le même cadre amical et militant .

Mais il semble que, parfois, les proches (famille, amis) ne sont pas d’une aide suffisante. Le militant est incompris surtout si la situation perdure. Nous insistons sur cet état de fait car il est primordial que nous en ayons conscience afin de ne pas laisser nos amis militants seuls face à leurs souffrances et leur solitude. Pouvoir accorder une écoute durable et laisser le temps à chacun de se reconstruire nous paraît important. Cette écoute demande une grande disponibilité . Elle reste à inventer par nous tous…

LE RAPPORT AUX MEDIAS

A Montabot, le lundi matin après le camp, nous étions scandalisé(e)s par le fait que les médias aient minimisé le nombre des militant(e)s blessé(e)s (2). Nous avons rencontré des journalistes de FR3 qui ne voulaient pas nous croire lorsqu’on leur décrivait la situation vécue la veille. Ils tenaient leurs informations de la préfecture… Ils ne nous croyaient pas, nous n’avions pas de preuves (photo, film…) Après concertation entre quelques militant(e)s, nous avons décidés d’aller à l’hôpital avec les journalistes qui voulaient voir absolument des blessé(e)s.

TÉMOIGNAGE D’UN MÉDIC A MONTABOT

«  j’ai décidé d’accompagner les journalistes à l’hôpital bien que cette démarche me fut très pénible. J’ai clairement indiqué que l’accord des militants était indispensable pour qu’ils puissent les voir. Arrivés à l’hôpital, j’ai rencontré les 2 blessés sans les journalistes. Ils ont accepté de les recevoir après une longue discussion où je leur ai expliqué notre besoin de témoigner des violences policières dans les médias.

Une personne hospitalisée a accepté de recevoir un journaliste mais a refusé les photos ; elle voulait témoigner verbalement. Le journaliste lui a répondu « s’il n’y a pas de photo, cela ne m’intéresse pas ».J’ai éprouvé de la haine envers cette machine médiatique.

Nous entrons dans la 2ème chambre où une autre personne blessée a accepté de témoigner à la condition de savoir exactement quel commentaire accompagnerait le film . Durant la réalisation du reportage, le journaliste a filmé les membres blessés durant plusieurs minutes ce qui nous a paru une éternité. Devant le voyeurisme de ce journaliste, nous avons traversé cette terrible épreuve en nous tenant la main. Encore aujourd’hui l’évocation de ce moment me bouleverse. »

Cette expérience nous a poussé à agir différemment à la ZAD .

TEMOIGNAGE DE LA ZAD

Le décompte des manifestant(e)s blessé(e)s et la description des blessures sans identification des personnes s’est avéré indispensable pour connaître le nombre des blessé(e)s sur un site de soins et l’importance des blessures. Nous avons constaté que la préfecture ne comptabilise que les blessé(e)s signalé(e)s par le SAMU. La conduite à tenir serait donc de prévenir le SAMU de toutes les blessures soignées sur place afin que ladite préfecture ne puisse les passer sous silence. De nombreux autres militant(e)s touché(e)s plus ou moins légèrement se débrouillent seul(e)s ou avec leurs ami(e)s pour quitter la zone dangereuse et se faire soigner chez eux(elles). Le nombre de victimes est donc bien en deçà du décompte que l’on peut faire à postériori.

A l’initiative d’un médecin de la ZAD une lettre est envoyée au préfet et aux députés de la région de NANTES faisant état des violences policières constatées avec un descriptif des blessures vues dans une salle médic. Ce courrier a été très relayé et a permis de faire prendre conscience de ce que nous vivons tous sur le terrain.(annexe 2)

Nous avons demandé aux militant(e)s blessé(e)s l’autorisation de prendre des photos de leurs blessures. Cette démarche nous était pénible ; mais les militant(e)s n’ont jamais refusé. Chacun était conscient de l’importance de prouver les dégâts infligés à leurs corps. Ces photos ont permis de montrer les excès des gardes mobiles.

Après les premiers soins, la tension baisse un peu et ces vautours de journalistes sont là, derrière la porte à NDDL et veulent leur quota de nouvelles bien sanglantes.

Après avoir vécu des moments de fortes tensions, on se trouve démuni face à leur hardiesse, leur indécence, leur exigence. On est tenté de tout envoyer balader. Les journalistes sont trop souvent intéressés par les détails des blessures.

Un des membres de l’ACIPA nous a demandé de témoigner de cette journée de violences. Alors on a parlé un peu, au minimum. Mais le débat de fond ne les intéressaient pas du tout. Un profond malaise nous a envahi à les voir avec leurs micros, leurs caméras tourner dans la salle, sans aucune retenue, filmer la table de pansements, un militant dévêtu dévoilant ses blessures. Ils se sont poussés les uns les autres pour avoir la meilleure prise : des chiens autour d’un os. Ils étaient en chasse : le sensationnel … ils passaient à côté de ce qui nous animait dans cette lutte. Comment agir pour qu’un minimum de notre message passe ? Nous étions fatigués devant cette horde. Après cette 2ème expérience pénible, nous avons pris la décision de filmer les journalistes qui nous interrogeront.

Les journalistes ont horreur d’être filmés...

Alors il nous reste à réfléchir à une communication sur le fond en prenant notre temps…peut être qu’un texte préparé avec l’aide de l’auto média pourrait être présenté lors d’une conférence de presse aux journalistes.

Nous devons être en mesure de porter secours à nos amis de lutte du mieux que nous pouvons. Que ce texte serve de point de départ à une réflexion plus large sur :

  • comment s‘organiser sur le terrain pour pouvoir être opérationnel le plus rapidement possible dès les violences connues
  • pouvoir accompagner le militant blessé à l’hôpital où, pour le moment il était livré à lui-même
  • comment protéger juridiquement les blessés ?
  • Comment partager nos expériences ?
  • Comment accepter nos limites physiques, psychologiques et comment y remédier ensembleIl nous semble indispensable d’ essayer de mettre sur pied une organisation de base transposable vu l’organisation et la détermination dont font preuve les forces de police.

Annexe 1

Extraits du bulletin de l’Ordre des Médecins

« L’article 4 du code de déontologie médicale pose le principe du secret et en définit le contenu. Le secret n’est pas opposable au patient et s’impose à tout médecin dans conditions établies par la loi. En ces temps où la communication fait loi, il est bon de rappeler que le respect du secret est la base de l’exercice médical. L’article du code de déontologie médicale pose le principe du secret et en définit le contenu. « Le secret professionnel, institué dans l’intérêt des patients, s’impose à tout médecin dans les conditions établies par la loi. Le secret couvre tout ce qui est venu à la connaissance du médecin dans l’exercice de sa profession, c’est-à-dire non seulement ce qui lui a été confié, mais aussi ce qu’il a vu, entendu ou compris». Le secret professionnel du médecin ou secret médical est à la fois d’intérêt privé et d’intérêt général.

D’intérêt privé: le médecin doit garantir le secret à la personne qui se confie à lui. Celle-ci doit être assurée de ne pas être trahie. Sa confiance doit être sans faille, si elle a donné une information intime utile au médecin et aux soins.

D’intérêt public : l’intérêt général veut que chacun puisse être convenablement soigné et ait la garantie de pouvoir se confier à un médecin, quelle que soit sa situation, pour bénéficier de soins, sans craindre d’être trahi ou dénoncé.

L’article L1110-4 du code de la santé publique donne une définition large du secret : il couvre l’ensemble des informations sur la personne venues à la connaissance du médecin, non seulement en ce qui concerne son état de santé mais aussi son identité, ce qu’il a confié ou ce que le médecin a compris à son propos.

L’alinéa 3 précise la notion de secret partagé et en fixe les limites. La règle est que le partage n’intervient qu’entre professionnels de santé , pour la prise en charge et la continuité des soins et sauf opposition de la personne dûment avertie. Elle connaît deux variantes, l’une concernant les établissements de santé, l’autre concernant les maisons et les centres de santé dont les professionnels y exerçant ont adhéré au projet de santé mentionné aux articles L 6323-1 et L 6323-3. Dans les établissements de santé, le consentement du patient au partage des données le concernant, par l’équipe le prenant en charge est présumé acquis. Dans les maisons ou centres de santé les informations sont réputées confiées par le patient aux autres professionnels de santé de la structure le prenant en charge, sous réserve de son consentement express et de l’adhésion des professionnels au projet de santé de la structure. La personne dûment informée peut refuser à tout moment que soit communiqué les informations la concernant à un ou plusieurs professionnels de santé. Celui qui trahit le secret mais aussi celui qui obtient ou tente d’obtenir des renseignements en violation de la loi s’expose à une amende de 15 000 € et une peine d’un an d’emprisonnement.

Ainsi le secret médical ne se partage, avec l’accord du patient, qu’entre professionnels de santé participant aux soins du patient et à proportion de ce qui est nécessaire à chacun d’eux pour accomplir sa mission.

En revanche, les assistantes sociales n’ont pas la qualité de professionnel de santé et ne participent pas à la continuité des soins. Elles ne peuvent donc pas avoir accès aux informations médicales concernant les patients pris en charge.

Le secret s’impose pour tout ce que le médecin a pu voir, entendre, comprendre ou deviner. On attend du médecin une discrétion totale (même sur ce qu’il peut avoir appris en dehors des soins). Il n’y a donc pas de différence entre le « renseignement administratif » ‘nom…) et médical (diagnostic…) entre la confidence et le renseignement « anodin ». Il serait faux de croire que le médecin peut partager les informations qu’il détient avec une personne elle-même tenue au secret professionnel dans les termes de l’article 226-13 du code pénal. Le secret médical est le secret professionnel du médecin. Même entre médecins, le secret ne se partage pas dès lors qu’ils ne participent pas à la prise en charge du même patient.

La cour de cassation et le conseil d’état ont reconnu le caractère général et absolu du secret médical. La jurisprudence a ainsi admis que :

– le patient ne peut délié le médecin de son obligation au secret ;

– cette obligation ne cesse pas après le décès du patient ;

– le secret s’impose même devant un juge ;

– le secret s’impose à l’égard d’autres médecins dès lors qu’ils ne concourent pas à la prise en charge ;

– le secret s’impose à l’égard de personnes elles-mêmes tenues au secret professionnel ;

le secret couvre non seulement l’état de santé du patient mais également son nom : le médecin ne peut faire connaître à des tiers le nom des personnes qui ont eu recours à ses services.

Il ne peut donc être dérogé au secret médical que par la loi.

Un praticien n’a pas à dévoiler à des tiers l’identité des personnes qu’il a soignées. Si les services agissent sur simple réquisition, le médecin n’a pas à répondre. S’ils agissent dans le cadre d’une saisie judiciaire, le médecin devra fournir les informations exigées par l’enquête, et uniquement celles-là. Dans ce cas, un magistrat instructeur ou un officier de police judiciaire, sur commission rogatoire et en présence d’un membre du conseil de l’ordre, peut perquisitionner le cabinet du médecin. En dehors de cette procédure de saisie, le médecin ne doit remettre aucun document à des tiers.

Selon l’article R.1112-45 du code de la santé publique, les personnes hospitalisées peuvent demander à ce qu’aucune indication ne soit donnée sur leur présence dans l’établissement ou sur leur état de santé, à l’exception des mineurs soumis à l’autorité parentale. On ne devrait donc pas par téléphone, confirmer la présence de tel patient dans l’établissement, y compris si le patient a été admis en urgence. Selon l’article L1110-4 du code de la santé publique, ce secret n’est pas limité au strict domaine médical, mais toutes les informations concernant la personne venues à la connaissance du professionnel (y compris, donc son horaire d’admission dans l’établissement), le secret médical est opposable aux tiers, mais aussi à l’établissement, uniquement dans 2 circonstances : l’accouchement sous X et l’admission d’un toxicomane. Cependant, il convient de préciser que les autorités peuvent accéder au registre des admissions en présence du directeur de l’établissement ou de son représentant.

Il convient de rappeler les dispositions de l’article L 6113-7 avant dernier alinéa du code de la santé publique selon lesquelles : « le praticien responsable de l’information médicale est un médecin désigné par le directeur d’un établissement public de santé ou l’organe délibérant d’un établissement de santé privé s’il existe, après avis de la commission médicale ou de la conférence médicale. Pour ce qui concerne les établissements publics de santé, les conditions de cette désignation et les modes d’organisation de la fonction d’information médicale sont fixés par décret. »

l’article R.6113-5 du code de la santé publique précise que : « les médecins chargés de la collecte des données médicales nominatives ou du traitement des fichiers comportant de telles données sont soumis à l’obligation de secret dont la méconnaissance est punie conformément aux articles 226-13 et 226-14 du code pénal.

Il en est de même des personnels placés ou détachés auprès de ces médecins et qui travaillent à l’exploitation de données nominatives sous leur autorité, ainsi que des personnels intervenant sur le matériel et les logiciels utilisés pour le recueil et le traitement des données. »

Quatre procès de la lutte antiTHT convoqués devant les tribunaux les 21 et 22 mars 2013

dimanche, mars 24th, 2013
La répression de la lutte antinucléaire dans la région avait convoqué pas moins de 6 procès sur une seule semaine. Après un début de semaine plutôt favorable pour les appels des condamnations à un mois de prison avec sursis suite aux actions du 23 novembre 2011 du côté de Valognes, quatre procès faisaient suite à des actions contre la construction de la ligne THT Cotentin-Maine. 

Deux de ces procès ont fait l’objet de renvoi.
Deux nouvelles dates à mettre à nos agendas :

Le 31 mai 2013, sera jugé à la cour d’appel de Caen, le procès en appel du militant condamné le 6 août 2012 par le tribunal de Coutances à 3 mois d’emprisonnement pour avoir participé à l’action du 24 juin 2012 lors du camp de Montabot. Ce même jour au même endroit aura lieu un des procès en appel de l’action du 23 novembre 2011 du côté de Valognes pour un copain relaxé quant à l’intrusion sur les voies et un fumigène soi-disant brandi mais condamné à un mois d’emprisonnement avec sursis pour avoir refuser le prélèvement de son ADN.

Le 11 juillet 2013, seront jugé-e-s à Laval les 5 militant-e-s poursuivi-e-s pour avoir volontairement dégradé un pylone de la ligne THT Cotentin Maine, et pour avoir particité sciemment au groupement que constituait selon le parquet de Laval l’action du 28 avril 2012 à Saint Cyr le Gravelais (antitht.noblogs.org/708).

Deux autres affaires ont été jugées le 22 mars 2013 :

antirep2013mar22Pour le procès en appel du déboulonnage d’un pylône en construction le 18 mars 2012 à Saint Martin d’Aubigny, le délibéré sera prononcé par la cour d’appel de Caen le 17 mai 2013.

Pendant ce temps-là, le tribunal de Laval nous apprenait que le copain de Beaulieu sur Oudon détenait le seul véhicule dont les feux stop s’allument quant il accélère tout en ne retenant plus ce véhicule comme objet du délit de violence. Pas de violence avec arme donc, mais violence tout de même sur personne dépositaire de l’autorité publique, avec une condamnation à 500 € d’amende assortie du sursis, auxquels s’ajoutent 300 € à verser en dédommagement à la gendarme et 837 € pour les honoraires de son avocat.

antirep-tht@riseup.net

22 MARS 2013 : A Laval comme à Caen, tou-te-s solidaires des militants antiTHT poursuivis.

vendredi, mars 15th, 2013

Cette journée de procès du 22 mars 2013 est symptomatique de l’étendue de la lutte contre la construction de la ligne THT Cotentin-Maine. Cette autoroute de l’électricité nécessaire pour éviter les bouchons à la sortie de la production centralisée dans le Nord-Cotentin, existante (centrale de Flamanville) et à venir (EPR, hydroliennes, etc).
Du déboulonnage de Saint Martin d’Aubigny (50) par Marais sous Tension, à 4 km du départ de la ligne, à Beaulieu sur Oudon (53) où est arrêté à son domicile un militant de Mayenne Survolté, 160 kilomètres de lignes THT séparent et relient tout à la fois les deux affaires en procès ce matin du 22 mars 2013.

Les kilomètres n’arrêteront pas la solidarité !
Deux rassemblements :

LAVAL, devant le Tribunal, place Saint Tugal à 8h30
CAEN, devant la Cour d’appel, place Gambetta à 8h

Il avait déjà fallu 6 jours pour que les forces du désordre préparent l’assaut du domicile du dangereux militant de Mayenne Survolté, il aura fallu près de 6 mois pour que ces mêmes forces versent au dossier la vidéo qui, soi-disant, incriminerait ledit militant. Sur la commune de Saint Pierre des Landes, le 4 juillet 2012, celui-ci était venu constater l’entame frauduleuse d’un chantier de construction de la ligne THT par RTE et leurs sbires, eux-mêmes protégés par des gendarmes obstruant la voie publique d’accès au lieu dit où se déroulait le chantier. Une fois les dégats constatés par un petit groupe de militant-e-s de Mayenne Survolté et de riverain-e-s, en se rendant à pied sur place, notre ami était revenu auprès du lieu de blocage gendarmesque déplacer sa voiture, de peur de récupérer une contravention.
Faute du versement de la vidéo incriminante au dossier, et bien que poursuivi pour violence avec armes (son véhicule), il n’avait pas pu être jugé en novembre 2012.

Ce sera normalement possible ce 22 mars 2013 à LAVAL avec une vidéo montrant un véhicule faisant une manoeuvre pour se garer.

A l’autre bout de la ligne en construction, Marais sous Tension entreprenait le 18 mars 2012 de déboulonner un pylône en construction afin de faire respecter un arrêté municipal de la commune de Saint Martin d’Aubigny auquel contrevenait la construction dudit pylône. Fort de sa déclaration d’utilité publique, oubliant que celle-ci n’autorise rien sinon qu’elle permet de demander des dérogations à l’application de lois de protection de l’environnement, RTE, avec son bras armé préfectoral, répliquait en faisant arrêter un des 8 déboulonneurs en action ce jour-là. L’opportunité des poursuites étant ce qu’elle est, il sera prétendu que le prévenu était le seul des huit à avoir une clé à molette dans les mains. Il est d’ailleurs bien connu dans le marais cotentin, que les habitant-e-s du coin boulonnent et déboulonnent de l’écrou de 46mm avec les dents. Jugé le 19 juin 2013 à Coutances, il avait été condamné à 2 000 € d’amende dont 1 000 avec sursis et à payer 3 300 € de dommages et intérêt à RTE, dont 2 500 pour quelques boulons à revisser : “cela fait cher du boulon !”.

C’est l’appel de cette condamnation qui sera jugé ce 22 mars 2013 à CAEN

antirep2013mar22