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Infotour antitht – Carnet de voyage – Semaine 1

mardi, juin 4th, 2013

Florilège de récits, images, réflexions, reccueillis au fil des rencontres, de Toulouse à Avignon

 

Un infotour pour quoi faire ? En partant pour ce voyage de trois semaines, l’objectif pour nous était de raconter la lutte contre la ligne THT Cotentin-Maine, mais aussi de partir de cette lutte pour rencontrer les personnes actuellement en lutte contre divers projets pour partager des expériences, et créer des liens. Si les projets contre lesquels nous nous battons prennent des formes différentes (LGV, éolien industriel, THT, nucléaire, autoroute, gentrification etc.) ils répondent tous à une même logique de marchandisation des espaces, des ressources, de contrôle et de dépossession de nos vies. C’est pourquoi il nous tient à coeur ici de parler des luttes et des lieux que nous avons traversés durant cette première semaine.

 

Sur la longue route qui nous mène de Bretagne en Haute-Garonne, nous nous attardons aux alentours de Casteljaloux.

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Centrale photovoltaïque de Casteljaloux

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Dans la forêt de Soméjean, on dit ce qu’on a à dire sur le projet de LGV Bordeaux-Toulouse

Ici aussi le progrès et les énergies renouvelables industrielles s’imposent aux habitant.e.s.

 

Toulouse

DSCF3765_toulouse.cleaned  A Toulouse, nous voilà débarqué.e.s dans une chapelle squattée depuis 20 ans  où on discutera des luttes en cours localement ou ailleurs.

« La chapelle est habitée par le désir que se côtoient les différences. Tant de projets ont vu le jour en ces murs que l’on finit par oublier l’inconfort, l’aléatoire et la précarité de cette occupation, toujours illégale.
Depuis 1993, ce lieu d’expérimentation sociétale, politique et culturelle interroge le monde tel qu’il ne va pas. Avec les seules ressources de l’imaginaire et de l’énergie de ses membres utopistes, tous bénévoles, la chapelle défend la poésie contre la marchandise, une ville à vivre et non à consommer. »

Dans le coin, quelques projets retiennent l’attention des gentes présentes : la rénovation du quartier Bonnefoy près de la gare et la volonté municipale d’en faire la même immondice gentrifiée que dans toutes les métropoles dignes de ce nom, et la LGV Bordeaux-Toulouse qui permettra de relier cette toute propre et toute lisse nouvelle gare à toutes ses jumelles réparties sur le territoire…

Au cours de l’année 2012, des personnes organisent des repas de quartier pour tenter de faire se rencontrer les gens concerné.e.s par la destruction de ce dernier quartier populaire toulousain, et malgré la difficulté à rassembler, la volonté de mobiliser contre ce projet reste intacte.

http://www.atelierideal.lautre.net/

 

St Affrique

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« C’est fou de ressentir cette énergie, la même que celle que j’ai ressentie au début de l’occupation du bois du Chefresne. Plein d’envies de se retouver pour lutter ensemble contre la construction d’un nouveau transformateur d’environ 5 hectares et contre l’installation d’un ou plusieurs parcs éoliens. Plein de personnes différentes qui ont l’envie de faire des choses ensemble, de tisser des liens solides et de se renforcer. Ces envies ne sont pas seulement centrées sur le projet de transfo et d’éolien mais aussi parce que les consciences s’élèvent sur l’impact de ces projets et si ces projets aboutissent, c’est un engrenage sur l’élargissement de ces infrastructures… Nouvelle THT et ou réaménagement de l’existante en la doublant en 2 x 400.000. L’éolien industriel relié au nucléaire et alimenté par THT lorsqu’il n’y a pas assez de vent ou quand il y a trop de vent l’énergie de l’éolien alimente les THT. L’envie de partager beaucoup de choses, d’apporter et de donner de l’énergie pour ce qui d’après plusieurs personnes va devenir une lutte ici et partout. Ce qu’il y a en vue ici c’est l’expropriation, la pression, répression et l’achat des consciences pour aboutir à leurs projets. La division comme on le sait « diviser pour mieux régner », division entre les « locaux » habitants de ces terres dont personne n’est réellement propriétaire puisque à n’importe quel moment les grandes entreprises ou multinationales peuvent décider de tout pourrir pour se remplir les poches. »

DSCF3770_staffrique_p.cleaned« Même si on ne lutte pas pour défendre les paysages, ici en Aveyron, on est d’abord tou.te.s enchanté.e.s par ce petit coin de montagnes avec ses fermes chéper, des morceaux de forêts et des grandes prairies. Mais c’est avant tout la détermination des habitant.e.s du coin à ne pas se laisser dicter leurs vies par des aménageurs de tout poil qui nous donneront grave de patate. Ici RTE voit les choses en grand, afin de renforcer le maillage européen du réseau. C’est la construction d’un nouveau transformateur qui est envisagée, ainsi que l’installation de plusieurs centaines d’éoliennes (vous nous excuserez du peu).
Une fois de plus, la logique est la même : une segmentation du territoire visant à « utiliser au mieux » les ressources naturelles disponibles pour produire, transporter et alimenter en énergie la France, l’Europe en élec : ici la ressource c’est le vent, ailleurs le soleil, tandis qu’on dispatche du nucléaire dans d’autres endroits. Les THT relieront tout ça sur des milliers de kilomètres afin de construire ce fameux réseau intelligent dont rêvent les nucléocrates et capitalistes de tout bord. Pourtant ici il semblerait que ce ne sera pas sans encombres qu’illes viendront aménager et gérer les vies. La détermination à se battre pour garder la possibilité de choisir comment collectivement les habitant.e.s de ce territoire orienteront leur vie semble bien plus implacable que l’ignoble logique capitaliste.
En tout cas, RTE, du Chefresne à Saint Affrique, fais gaffe à tes pylônes ! Qu’ils soient justifiés par la construction d’éoliennes, d’EPR ou de ce que tu veux, notre volonté d’empêcher la construction de votre monde aseptisé, électrifié et « intelligent » est, elle, indéboulonnable. »

http://www.radiosaintaffrique.com/emissions/tensions-parasites-courants-vagabonds/Emission_du_25_mai-861

 

Montpellier

Nous voilà reparti-e-s sur la route, dans notre voiture qui déborde tellement qu’on en oublie un sac de brochures, qui finira par prendre le bus pour nous retrouver le lendemain à Montpellier… C’est à la librairie Scrupules, dans le quartier Figuerolles que nous passons la soirée. Ici plusieurs thèmes sont sujets à débat, notamment celui de la remunicipalisation de l’eau qui divise pas mal les personnes présentes. Certain.e.s soulignent en effet que cette question portée par les socialistes à la tête de la mairie de Montpellier, ne remet en aucun cas en cause la manière dont on utilise l’eau dans cette région où la question est sensible.

http://www.alternatives34.ouvaton.org/scrupule:accueil

 

Marseille

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BTP quand tu nous tiens

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Marseille, l’art de vivre en capitale…

 

 

 

 

 

 

 

Nous arrivons à Marseille en traversant des chantiers géants. Vinci et consort ont l’air d’avoir trouvé ici un terrain de jeu idéal.

 

Nous sommes invité.e.s à Mille babords où nous causons débat public sur Bure, Astrid et transmutation.
Malgré la difficulté à mobiliser sur la question du nucléaire dans cette région dont l’économie y est fortement liée, l’appel à saboter les sessions du débat public sur la poubelle nucléaire de Bure n’est pas tombée dans les oreilles de sourd.e.s. Comme Cigéo s’invite à Marcoule le 19 septembre, le mot passe pour aller faire un petit concert improvisé. Il est cependant possible que les séances publiques soient annulées pour être tenues uniquement sur internet, comme cela avait été le cas sur le débat public sur les nanotechnologies.
D’autre part, les personnes présentes expriment leurs inquiétudes au sujet du projet de réacteur dit de « 4e génération » Astrid qui suit son cours ; et d’une autre folie : la transmutation. L’idée, c’est de rassembler les 150.000 tonnes d’acier issus du démantèlement de l’usine d’enrichissement de l’uranium Georges Besse 1, de les « rincer » à l’aide d’une solution riche en chlorure de chlore pour récupérer «la quasi-totalité de l’uranium déposé et de permettre le recyclage du métal dans des filières nucléaires». Ou éventuellement en sous-couches routières…

 

DSCF3834.cleanedOn arrête pas le progrès, le bétonnage non plus. Et ici c’est loin d’être le mistral qui rend le plus fou, c’est plutôt le désert urbanistique et industriel qui engloutit cette ville. C’est par exemple ici qu’on découvre le concept de vidéoverbalisation, qui permet par le biais de caméras de verbaliser à distance les infractions au code de la route, sans intervention de flics dans la rue. Orwell ne l’avait pas imaginée, les technocrates d’aujourd’hui l’ont inventée.

 

 http://www.millebabords.org/

 

Avignon

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Nous quittons Marseille la turbulente et reprenons la route pour rejoindre une occupation contre une nouvelle autoroute, dans la ceinture verte d’Avignon.

La LÉO, pour Liaison Est-Ouest, viendra, dans l’imagination des aménageur.euses, accompagner la ligne THT et la ligne TGV déjà présentes aux abords de cette ceinture verte où cohabitent de jolies maisons en pierre, des petites zones maraîchères, des vergers, de petits bois.

Après le chantier du TGV en 1995, qui avait été combattu autant sur le terrain juridique que par le biais d’actions directes, la résignation gagne. La plupart des habitant.e.s, propriétaires et locataires, ne semblent pas reprendre le chemin de la résistance. Le prix des terres ici est très élevée, et les propriétaires semblent prêt.e.s à accepter sans broncher l’argent qu’on leur proposera pour aller s’installer un peu plus loin, à Nice ou à Cannes. Illes sont en pleines négociations avec l’état, qui veut clore les rachats avant octobre 2013 pour pouvoir lancer les travaux de la deuxième tranche en 2014.
Seul.e.s quelques locataires pour l’instant passent souvent à la maison de la lutte contre la LÉO, pour discuter, apporter des graines, des bidons d’eau. Cette maison, achetée par l’état en 2009, en vue du projet d’autoroute, est occupée depuis février 2013. Ses habitant.e.s, pour la plupart venu.e.s d’ailleurs, désirent créer des liens avec les personnes concernées par le projet, et cultiver des parcelles.

Le projet pourrait sauter, s’il n’apparaît pas dans le programme « Mobilité 21 » qui sélectionne, en ces temps de crise, les projets qui seront financés dans les prochaines années.

leopart.noblogs.org

 

La suite à suivre très vite…

BRISTOL: Antinuclear evening at Kebele

jeudi, mai 30th, 2013

Sunday, 9th june 2013 in Bristol (GB)

Kebele, 14 robertson Rd, Easton, BristolPowerlineposter

6:30pm: Dinner cooked by SWAN (South West Against Nuclear) crew

7:30pm: Screening of High Voltage power lines, G(et) RID of it!

The film gives a story of grass root resistance to the power lines built to connect the French EPR in Flamanville to the European electricity market. It is a good start to discuss and share hints of how we try to oppose EDF and the energy business on both side of the Channel (someone involved with resistance to the power lines will be there) while EDF plan to build 2 more EPR at Hinckley power station. It is also an opportunity to talk about other resistances to all those schemes which work at disempowering ourselves (power stations, high speed trains, roads, etc).

29 mai 2013 : l’Infotour passe par Saint Affrique.

mercredi, mai 29th, 2013

Soirée sur les luttes contre les autoroutes de l’énergie

affiche-staffriqueC’est plus précisément à la ferme de Vispens, à 9km kilomètres de Saint Affrique en direction de Saint Victor (vous savez, là où RTE veut implanter un énorme transformateur, du type de ceux qui ont envahi chaque bout de la Cotentin-Maine) que se déroulera la soirée à partir de 19h30 avec au programme :

* Retour d’expérience sur la lutte contre la ligne THT Cotentin Maine construite par RTE

* Présentation du projet de transformateur sur 10ha à Saint Victor et Melvieu mené par RTE

* Discussion autour d’un repas « auberge espagnole » (repas partagé).

Plus d’info sur la lutte contre le transfo : collectif Plateau survolté

Toutes les dates de cet Infotour : Page Infotour

30 mai 2013 : Infotour anti THT et antinucléaire à Montpellier

mercredi, mai 29th, 2013

Jeudi 30 mai à partir de 19h
librairie-bibliothèque Scrupules,

26 rue du Faubourg Figuerolles

Projection – Discussion – Table de presse

Projection du court-métrage de l’automédia « Remballe Ton Eleck » suivi d’une présentation de la lutte notamment contre la ligne THT Cotentin-Maine surtout dans la Manche et d’une discussion, ainsi qu’une table de presse avec notamment la revue « Antinucléaire Mix-Texte » Textes choisis autour de la lutte antinucléaire dans le Nord Ouest, d’Octobre 2011 à septembre 2012 [Revue autour de Valognes et du Chefresne].

Toutes les dates de cet Infotour : Page Infotour

Infotour anti THT 2013 : de Toulouse à Lille

mercredi, mai 15th, 2013

AfficheInfotour

Invitation à se rencontrer pour s’organiser contre les grands projets d’infrastructure, au minimum !

Vous voyez, ce petit coin de Normandie, tout là-haut, où la pluie prend un jouissant plaisir à nous lessiver jusqu’aux os 360 jours sur 365, où les inséparables bottes nous protègent du tapis éponge des champs mais pas du délicieux jus de chaussettes à la fin d’une journée de balade sous les têtes de chats*. Eh bien, on se dit qu’on aimerait bien sortir le short et les tongues de la commode et aller faire un tour au soleil.

Prendre un peu de distance, partager le récit de nos aventures rocambolesques entre déboulonnages publics de pylônes THT, virées nocturnes en compagnie vigilesque, paperasses de tribunaux et autres cours d’appel, assemblées générales horizontales, gestion des massmedias et travail d’automedia, blocages de chantiers, occupations de bois et de château d’eau, débats interminables sur les modes d’action et la violence. Mais encore, entendre d’autres histoires, celles aux abords de chantiers d’autoroutes ou lignes à grande vitesse, de centres d’enfouissement de déchets radioactifs, de lignes THT, de gaz de couche ou de schistes, et bien d’autres…

Ce n’est pas l’achèvement de la ligne THT Cotentin-Maine, ni la répression qui l’a accompagnée, qui ont entamé notre détermination et notre désir de continuer. Au contraire, car nous pensons que les liens tissés ici et là constituent notre force. En nous organisant ensemble, au-delà des frontières administratives et thématiques, et de nos divergences politiques, nous pouvons non seulement gagner quelque chose mais aussi tisser des amitiés et des solidarités pour pouvoir mieux en faire baver à celleux d’en face, voire y prendre un certain plaisir.

Aussi, comme nous nous sommes amusé.e.s à faire un film sur ce que nous avons vécu ces derniers mois en Normandie, nous proposons de le voir ensemble en préliminaire à des échanges, pour en sortir avec des pistes d’actions, de nouvelles envies d’écriture et d’automedia, de nouveaux copains-ines à qui rendre visite, etc.

* Modèle de pylône THT

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Les dates et lieu de rendez-vous de l’infotour sur la page infotour, régulièrement mise à jour.

Soirée infotour accueillie ce 28 mai à Toulouse.

mardi, mai 14th, 2013

Le 28 mai 2013, à La Chapelle, 36 rue Danielle Casanova.

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– 19h : Repas et rencontre autour de l’assiette
– 20h : projection du film « THT, Remballe Ton Elek ! » puis discussion

On accueille à Toulouse l’infotour de l’assemblée anti-THT du Chefresne contre la ligne THT Cotentin-Maine dans la Manche.
Suite à leur longue et acharnée lutte contre ce grand projet nucléocrate, illes ont envie de venir raconter ce que qu’illes ont vécu, leurs difficultés, leurs joies, leur bilan.

Parce qu’ici aussi, le pouvoir aménage, détruit pour une ligne LGV, un TGV, un centre-ville capitalisable…

Une soirée pour échanger

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Toutes les dates de cet Infotour : Page Infotour

B(L)OCAGE : ZAD Partout, THT, TGV Nulle Part

vendredi, février 8th, 2013

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Un refus, un “NON” ou un “Stop !” adressé à un “Grand Projet Inutile”. Une volonté de se réapproprier sa vie, de ne plus vivre selon les codes et les normes de société industrielle de consommation. Des cabanes construites dans les arbres. Une pluie battante, qui tombe parfois sans s’arrêter plusieurs jours de suite. De la boue jusqu’aux genoux à n’en plus finir. Des bottes qu’on est content d’enlever à la fin de la journée et, qui en dégageant un délicieux parfum, mettent des jours à sécher. Des nuits froides où l’on se couvre de multiples couvertures pour rester au chaud. Des frontales qui s’activent dans la nuit, autour des machines affrétées par une grande entreprise. Des réveils difficiles parce qu’il faut se sortir de son cocon chaud pour aller bloquer les travaux d’un début de chantier, ou des mairies pendant une enquête publique. Des rassemblements publics de soutien, et des discussions interminables sur “les bilans de la lutte et ses perspectives”, sur la “violence”, sur “les médias”. Une existence qui apprend à faire avec une omniprésence gendarmesque dans nos espaces de vie. Une profonde désillusion sur la “démocratie”, sur la “république”, sur cette “France, État de droit, et patrie des droits de l’homme”. Une rage grandissante contre un système qui impose à coups de matraque, de lacrymos, de grenades, les intérêts capitalistes de grandes entreprises. Une colère face à leur violence, celle qui feint d’écouter, celle qui mutile, celle qui convoque et condamne ceux que l’on aime… Une conviction : notre lutte a dépassé son cadre “local”. Une hypothèse : notre organisation horizontale peut nous emmener jusqu’à la victoire. . Une question, que sont nos victoires ? Qu’est ce que c’est LA victoire ? Une certitude, nous ne serons plus jamais les mêmes…Où suis-je ?

La ZAD de Notre-Dame-des-Landes ? Oui… mais pas que… Ce tableau peut pour beaucoup, paraître être restreint à celui de la “Zone A Défendre”, celui de la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, largement médiatisé, et qui a de loin touché le plus de monde. Pour autant, il est déroutant de constater que cette description peut coller à de nombreuses luttes passées, présentes, ou à venir. Il ne s’agira pas ici de faire un état des lieux de tous ces combats, mais plus de se concentrer sur les rapports de deux luttes “bocagères” qui ont eu et ont toujours lieu aujourd’hui. Celle de NDdL, et celle, contre la construction de la THT Cotentin-Maine.

ski-pylone2Aujourd’hui, nous luttons contre la même logique d’asservissement des territoires qui vise à rendre nos espaces attractifs, aménagés pour l’économie marchande, et quadrillés pour le contrôle de l’ordre établi. Chaque zone, chaque espace, chaque personne doit avoir un rôle ou une fonction au service des métropoles. Dans un souci d’entretenir une façade “démocratique”, ces projets sont systématiquement imposés selon le même protocole : débats publics, enquête publique, déclaration d’utilité publique, mesures de compensation et de rachat, pression financières de corruption sous forme de subventions… D’un bout à l’autre du bocage, ce qu’ils cherchent c’est d’abord acheter le silence, celui des mairies, des conseils départementaux, régionaux… mais aussi et surtout celui des individus, des associations et des riverains.
Face à ces procédés, ce n’est ni le silence, ni la résignation, mais bien la résistance qui a été notre premier instinct. Un refus adressé à ce système, à ce “monde du progrès” dans lequel on hésite pas à supprimer les aides sociales ainsi que des postes dans l’enseignement et la médecine au profit de l’armement des forces de l’ordre, et d’une invasion colonialiste pour par exemple, s’assurer une mainmise sur des gisements d’uranium. De là, notre opposition est devenue une lutte, un combat de tous les jours pour la réinvention perpétuelle de nos existences, bien en dehors de ce système là. Notre lutte, s’est organisée, en associations, collectifs ou assemblées horizontales. Le “subir” a été enterré au profit de “l’agir”. Manifestations, rassemblements, réunions d’information, recours juridiques, mais aussi grève de la faim, actions publique d’interférences, blocages, barricades et sabotages sont devenus nos armes. Et les différences de ces modes d’action nous ont apporté une diversité qui n’a fait que nous enrichir.

Cependant, une partie du commun de nos luttes c’est aussi la répression. Celle exercée par l’État, qui à coups de surveillance, de convocations, de condamnations, de matraques, de gaz et de grenades, a tenté de nous faire taire. Nous savons aujourd’hui, en Loire-Atlantique, en Manche et en Mayenne, ce que c’est la “vie en zone occupée, en zone militarisée”. Nous avons pu faire l’expérience d’une stigmatisation de nos luttes qui cherche à nous diviser entre opposant-e-s.
Pour autant, cette offensive n’a pas réussit à ébranler nos solidarités, ni à diminuer notre détermination. Pour ceux-elles de la THT, ce ne sont pas les multiples garde à vue, condamnations, blessures et mutilations, pas plus que la coupe du bois ou la construction des derniers pylônes de la ligne qui ne signent la fin de la lutte. Pour ceux de la ZAD, l’opération d’expulsion “César” menée par les forces de l’ordre n’a été que l’étincelle d’un mouvement très large de résistance qui ne fait que grandir chaque fois qu’un lieu de vie est menacé d’expulsion.
Aujourd’hui, ce que nous souhaitons, c’est partager ce commun de lutte. Le partager pour nous enrichir mutuellement encore plus. Pour que ce partage devienne une force. Pour que le “Contre l’aéroport et son monde” et “le Contre le Nucléaire et son monde” deviennent une seule et même expression. Parce que la convergence de nos luttes doit pour nous devenir plus qu’une écriture de textes.
De ce fait, à l’heure où l’abandon du projet d’aéroport paraît plus que probable, où un nouveau lieu permanent se crée dans la Manche pour continuer le combat contre le Nucléaire, la question des victoires semble se poser. Alors que les rencontres, les amitiés et les solidarités que nous avons pu tisser apparaissent comme un butin qu’ILS ne nous reprendrons jamais, pouvons-nous espérer arracher encore plus ? Qu’est-ce qu’un abandon du projet d’aéroport signifierait pour toutes les autres luttes dites locales ? Comment constituer une réelle plateforme de lutte commune dans les bocages ? Comment généraliser nos combats jusque dans les périphéries bétonnées de la métropole ?

Venez en discuter avec nous les 9-10 mars 2013 sur la ZAD.

Programme :

samedi midi : pique-nique auberge espagnole. RDV 12H30 à la Chat-Teigne
Samedi après-midi : discussion sur l’historique et la convergence entre la lutte anti-THT et la lutte à NDDL, 14h à la Chateigne
Samedi soir : projection du film “THT, Remballe ton Elek” + concert
Dimanche : randonnée publique et pique-nique sous les pylônes de la ZAD. RDV 11h aux Rosierspieddepage

Soirée « Etat des lieux » chez RTE pour clore une occupation de trois mois

samedi, septembre 22nd, 2012

Alors que s’intensifiait la (ré)pression sur la lutte contre la ligne THT Cotentin Maine, des squatteurs profitait d’un immeuble vide appartenant à RTE du côté de la Rochelle pour l’occuper :

« Nous avons choisi de squatter pour ne plus subir, pour ne plus nous contenter des miettes que l’État, ses services sociaux et ses associations acceptent de nous céder en échange de notre docilité. Nous avons choisi de squatter pour pouvoir vivre et expérimenter ensemble nos pratiques et modes de vie dans un espace qui ne soit pas soumis aux normes et contraintes imposées par le système totalitaire marchand. Il s’agit d’un acte politique totalement indépendant des partis, syndicats, mouvements et autres chapelles qui voudraient nous récupérer.

RTE, notre propriétaire, expulse actuellement à grands coups de gendarmerie et de “développement durable” les personnes qui s’opposent à la ligne THT (Très Haute Tension) “Cotentin Maine”, projet nuisible et mégalomaniaque qui détruira des hectares de campagne et de forêt pour acheminer demain le nucléaire qui nous tuera après-demain. » (http://antitht.noblogs.org/163)

Une maison laissée trop longtemps vide par [cette] multinationale pro-nucléaire. Maison investie en mai par un groupe d’énergumènes désireux de ne plus laisser leur ville aux lobbies gentrificateurs et à leurs alliés étatiques. Désireux de ne plus choisir entre la misère et l’exploitation, de soustraire leur vie au contrôle de ces lobbies et de leurs polices, ils squattent et retapent cette maison depuis quelques mois, font un potager et organisent des projections de films avec leurs voisins. Mais la Justice des Puissants en a décidé autrement.

Le 27 septembre, l’aventure se terminera.

Alors pour la terminer en beauté, amenez-vous avec votre rage et votre bonne humeur.