Alors que la lutte contre la ligne THT Cotentin Maine battait son plein, RTE avait été sommée de racheter les maisons situées à moins de 100 mètres de la future ligne 2*400 000 Volt, “par précaution contre les nuisances”. En mars 2012, dans un article du Monde, nous apprenions que les logements devraient être revendus en-dessous des prix du marché, mais en contrepartie d’un engagement à ne pas attaquer RTE en cas de problèmes.
Dans son édition du 6 juin 2015 parue le jeudi 4 juin, des annonces immobilières particulièrement alléchantes se sont discrètement glissées dans la Manche libre. RTE revend 4 maisons à Notre Dame de Cenilly (50) avec, au bas mot, un zéro en moins ! Quand on pense que RTE a toujours nié l’impact de ses lignes THT sur la valeur des maisons se situant à proximité…
Toujours est-il que, les projecteurs s’étant éloignés, les sbires de RTE ne semblent avoir plus aucun scrupule à proposer à des gens d’habiter sous la ligne, là où les champs électromagnétiques font directement s’allumer des néons ! Comprenez que pour 15 000 ou 20 000 pour des maisons tout à fait habitables, qui en valent 10 fois plus, avec du terrain, et pour trois d’entre elles, des dépendances… Comment ne pas faire fi du danger que représente la ligne pour pouvoir se loger ?
Lumière sur les basses oeuvres
À l’instar du suivi des agriculteurs qui ne pouvait se faire que sous couvert de confidentialité, RTE n’aime pas quand on met en lumière ses coups bas.
Est-ce que ce sont les inscriptions qui ont rapidement orné les façades des maison ou l’enquête du Professeur Canardeau qui ont changé la donne ? Ce qui est sûr, c’est qu’un rapide rétropédalage s’opère : ces 4 maisons auraient été mises en vente par erreur, elles auraient malencontreusement sauté du fichier des maisons à détruire dans celui des maisons mises en vente. Trompeuses, elles ont été confiées au bon soin d’un office notarial sans que personne ne se doute de rien. Pire : les photos destinées à la mise en vente n’ont pas permis de déceler leur insalubrité. Il faut dire qu’une maison achetée 300 000 € il y a quatre ans apparaît facilement comme une maison pouvant valoir plus que la destruction… même si RTE indique aujourd’hui que les 4 maisons font partie du fichier de celles à détruire en raison de leur vétusté et de leur insalubrité (Le Canard enchainé du 17 juin 2015).
Nul doute que RTE va rapidement saisir les occasions de continuer à se séparer de son encombrant fardeau immobilier, nul doute que se dresseront à chaque fois sur son chemin des empêcheurs de vendre en rond, tandis que l’opposition à la construction des lignes THT et de leurs postes de transformation s’intensifient, dans le Nord-Pas de Calais, l’Aveyron ou les Hautes-Alpes, par exemple.
Des centaines de milliers de personnes vivent déjà sous des lignes 400.000 volts, et RTE se garde bien de le souligner, car si on se mettait tous à leur demander des comptes sur les ondes notoirement dangereuses que leurs lignes génèrent, provoquant migraines, insomnies, leucémies, mammites pour les vaches, etc, cela aurait pour conséquence de remettre en question le système de production et de transport de l’électricité, centralisée et abondant. Et il est hors de question pour RTE d’indemniser toutes les personnes concernées. Ils préfèrent même récupérer quelques dizaines de milliers d’euros en vendant des maisons exposés, sur le dos de futurs habitants qui auront acheté “en connaissance de cause”.
En campagne contre RTE (car sans lignes THT, il n’y a plus de possiblibilté de continuer à centraliser l’énergie nucléaire entre autres), ce sont les lignes T.H.T. que nous abattrons et non les maisons d’habitations qui garnissent nos campagnes.
L’envahisseur pylôneur n’a qu’a bien se tenir, nous mettrons tout en oeuvre pour que personne ne subisse l’irréparrable des nuisances des lignes Très Hautes Tension.
Assemblée antinucléaire et antiTHT de l’ouest
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